Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10

Allez, n’ayez pas peur rentrez dans le monde de Fardeaux et de leur premier album, « The Den Has Become An Abyss ».
À la barre, deux musiciens, qui ont pour noms P (chant, guitare et basse) et M (Batterie), et qui ont uni leurs forces pour vous offrir un Black Metal assez atypique. On y trouve aussi, à la guitare solo, Patrick Lebecq (Amethyste), sur « Siéger Sur Le Trône De La Honte » et « Du Mépris », ainsi que Nicolas Cornet (Balance Of Terror, Critic), sur « Traitor » et « Aube Dernière ».
Musicalement, on se retrouve, dès le titre « Siéger Sur Le Trône », face à un mur de guitare Black, dense et changeant constamment de tons, avec une voix au growl profond et hargneux, déclamant ses mots comme un chant qui raconterait une histoire. Parfois, cette mer sonique se calme sur fond de musique atmosphérique, un peu comme ce qu’on nommait Rock planant dans les années 70/80.
Et puis, cela repart de plus belle, à grand coups de blast beat qui tombent dru comme le désespoir. Ce titre dure neuf minutes, mais on ne voit pas le temps passer, car leur Black parfois « bruitiste », peut se révéler rapidement hypnotique, si on se laisse prendre par sa griffe.

Et c’est comme cela tout au long de cet album. « Traitor », qui commence en mode discret, vous explose en pleine face, tout en étant toujours aussi touffu. Parfois des filets d’un prog musical viennent un peu amoindrir la teneur dangereuse de leur musique d’une fausse luminosité ( « Le Prologue » ). Des titres comme « Declining To Haj-Hjem-H… » sont chargés, outre la violence de leur Black, d’une aura désespérée et mélancolique.
« Le Rituel Du Double » est suffocant, tout en possédant des notes chargées de mélodies crachées dans l’urgence. J’aime bien « The Aversion Of The Past », avec son riffing d’intro qui m’a fait penser, de loin, à un vieux Yes.
Ce titre porte en lui, une fois de plus, une certaine musicalité détournée, un peu noisy, au profit d’un black assez torturé.
Quant à « Aube Dernière », sauvage et pourtant ourlé d’un solo assez progressif, porté parfois par un riffing répétitif et « prise de tête », il termine ce parcours du combattant auditif, car à la fin, conquis ou pas, on ne peut rester indifférent vis-à-vis de l’impact qu’à cette musique sur vos nerfs.

Le black est un monde à part, en voici, une fois de plus, un criant exemple.
C’est dense, un peu prog sur les bords, étouffant ou aérien, mais vous laissant, au bout du compte, essoufflé face à vos propres humeurs !

Bien foutu !

Tracklist :

1. Siéger sur le trône de la honte et du mépris (9:04)
2. Le prologue (6:29)
3. Traitor (6:09)
4. Declining to Haj-Hjem-H… (6:49)
5. Le rituel du double (5:45)
6. The Aversion of the Past (5:53)
7. Aube dernière (5:31)

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