Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

On est bien obliges de le reconnaitre : le groupe de Phoenix Flotsam And Jetsam est un des plus intéressants en matière de thrash metal et leur réputation dans le milieu est loin d’être usurpée tant leurs albums sont la plupart du temps un vrai de qualité si on excepte les plus en dedans “High”, “Unnatural selection” ou “Ugly noise”.
Trois albums sur quinze qui ne sont pas au niveau d’un groupe comme celui-là, c’est à la limite de la quantité négligeable.
Surtout quand on a produit des tueries comme l’ont été en leur temps “Doomsday for the deceiver” (1986), l’incomparable “No place for disgrace” (1988) (voire son réenregistrement en 2014) ou plus récemment “Dreams of death” (2005), “Flotsam and Jetsam” (2016) et “The end of chaos” (2019) qui prouvent un net regain de forme de la formation.

Et on va y aller franchement : ce “Blood in the water” est dans la continuité de cette grande forme.
Depuis quelques albums, Flotsam And Jetsam ne compose quasiment plus de titres “longs” (comprendre : au delà de cinq minutes) et les douze bombes ici présentées oscillent toutes entre trois et quatre minutes.
Autant dire que ce format permet au quintet, toujours articulé autour des deux membres originels Eric A.K. (chant) et Michael Gilbert (guitares), avec Steve Conley (guitares) depuis 2014 et Ken Mary (batterie) depuis 2018, d’aller directement à l’essentiel.
Rajoutons à ça un nouveau bassiste en la personne de Bill Bodily (Contrarian, ex-War of Attrition, ex-Freya, ex-Inhumatus, ex-Toxik) et on a la totale !

La totale, on l’a aussi à l’écoute de ce nouvel album : carrées, précises, avec une énergie remarquable, les douze titres passent comme une lettre à la poste.
Clairement, ce “Blood in the water” est un festival de riffs ultra vitaminés, avec une section rythmique qui déboite tout sur son passage, avec un Erik A.K. au timbre caractéristique qui s’époumone sur ses parties vocales comme si sa vie en dépendait.
Déjà qu’à la sortie de “The end of chaos”, on se demandait jusqu’où Flotsam And Jetsam allait pousser le bouchon pour nous envoyer un album de furie, là, il l’ont mis encore plus loin.
D’entrée, avec le titre éponyme, le quintet met tout le monde d’accord : ça envoie du bois, ça alterne les parties très rapides à l’agressivité confinant à la brutalité tout en conservant une grande part de mélodies dans les refrains.
Et ce constat se répètera très régulièrement tout au long de l’album : si on veut trouver des titres moins intenses, il faudra aller chercher vers “A place to die”, “Walls”, “Too many lives”, “Reaggression” ou même “Cry for the dead” qui frôle la power ballade pour chercher un peu d’accalmie (on se comprend) au milieu de ces bourrasque de férocités que sont tous les autres titres, mentions spéciales à “Burn the sky”, “Brace for impact”, “Dragon”, “Undone” ou le final apocalyptique “7 seconds”.

Et c’est en ça qu’un album comme celui-ci fait la différence par rapport à bien d’autres du genre, c’est cette capacité à offrir des titres très hétérogène tout en gardant une certaine cohésion, le tout en gardant comme fil conducteur une énergie de tous les instants magnifiée par des couplets / refrains suffisamment accessibles pour les rechanter à tue-tête au bout d’une seule écoute.

Bref, depuis 2016 et l’album éponyme, Flotsam And Jetsam signe un troisième album d’affilée – son quinzième depuis ses débuts – qui dévaste tout sur son passage !
Autant dire que les thrashers vont se l’arracher…
Tracklist :

1. Blood in the Water (4:17)
2. Burn the Sky (4:26)
3. Brace for Impact (4:33)
4. A Place to Die (3:22)
5. The Walls (4:41)
6. Cry for the Dead (4:36)
7. The Wicked Hour (4:56)
8. Too Many Lives (4:49)
9. Grey Dragon (4:27)
10. Reaggression (4:10)
11. Undone (3:19)
12. Seven Seconds ’til the End of the World (4:53)
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