Line-up sur cet Album
- Etienne Sarthou (Guitare rythmique, basse, batterie)
- Fabien Desgardins (Guitare lead)
- Arno Strobl (Chant)
Style:
Death MetalDate de sortie:
11 Mai 2018Label:
Mystyk ProdNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10
Lorsque je pris connaissance de la création du groupe Freitot, comme beaucoup d’autres personnes certainement, la curiosité vint immédiatement vers le line up du groupe. Que de noms et d’autant de références chacun. On ne va pas refaire toute les biographies mais au vu du pedigree général, on pourrait s’attendre à ce qu’on appelle parfois vulgairement un « super groupe ». Et il serait aisé de dire que ces trois cerveaux artistiques réunis devraient offrir une musique des plus intéressantes ! On ne peut néanmoins faire fi des différents horizons musicaux de chaque musicien : Metal alternatif ou Black Metal pour le principal compositeur du groupe Etienne Sarthou (AqMe, Deliverance), Brutal Death Metal voir Grindcore pour le guitariste lead Fabien Desgardins (Benighted, Infected Society) et plus dans le domaine avant-gardiste pour le chanteur Arno Strobl (Carnival in Coal, We all Die (Laughting)). Autant de différences qui donnent du piment à tous les curieux ! Quel style se dégagerait de toutes ces influences ? Eh bien, la réponse va être aussi simple qu’évidente…
Freitot propose avec le premier album éponyme un Death Metal. Soit ! Mais ce qui est frappant, c’est la capacité du trio français à proposer un son moderne sur des riffs totalement old school. La surprise est de taille en ce qui me concerne car le groupe va réussir, tout au long de l’écoute du CD, à me réconcilier avec le genre Death old school ! En effet, jusqu’à présent les groupes me semblaient tourner en rond y compris les pionniers du genre dans ce domaine. Et là, Freitot réussit à sortir l’album que j’attendais depuis des lustres : des riffs old school sur un son vraiment moderne. C’est bluffant d’efficacité ! Les morceaux « Mission » et « Lost in Meaning » ont même ma palme d’or de la puissance ! Un vrai concentré de gras, une brutalité bien équilibrée sans tomber dans le superflu et le redondant, et des morceaux dans leur ensemble bien construits. Un vrai bon point avec toutefois une petite longueur de retard pour se mettre en route, notamment les morceaux « The Human Drawer » et « …And your Enemies closer ».
Si on s’attarde plus en détail sur le son, le mastering est de grande qualité. La basse se marie bien avec la batterie. Cette dernière, d’ailleurs, est dosée selon le besoin des morceaux, donnant une réelle harmonie. Les guitares sont dans leur rôle, à savoir en adéquation totale, en particulier sur les parties plus « épaisses ». Je m’attarderai sur le chant un peu plus bas. En tout cas, si on reste stricto facto sur le mastering, je pense même que c’est le genre de mastering que devraient avoir bon nombre de groupes old school maintenant.
Bon, ne nous enflammons pas ! L’album est cependant loin de révolutionner le genre car même si le son est très bon, il n’en demeure pas moins que les riffs sont un peu déjà entendus. Ce serait mentir que de faire croire que l’album Freitot va apporter du neuf à un genre qui s’essouffle. Non, les morceaux sont efficaces mais pour la plupart déjà entendus. Donc, âmes sensibles à la recherche de l’album révolutionnaire s’abstenir. De fait, on peut se demander si c’est le but de Freitot ou non plutôt, au même titre que beaucoup de supers groupes, comme Sinsaenum par exemple, là uniquement dans un but de s’éclater entre eux et de pondre un album monstrueux. Et vous savez quoi ? De voir des musiciens s’amuser entre eux, ça fait du bien !
La pochette nous présente un curieux bonhomme, avec un visage peu sympathique, assez torturé. Cela me fait penser à une chambre asilaire un peu d’époque lointaine. Les barreaux laissent penser que ce personnage est assez dangereux, qu’un contact trop proximal serait rédhibitoire… Bon, je dois dire que la pochette est simple, en noir et blanc. On ne devine pas une volonté de faire une pochette qui sort du lot. Je suis même un peu déçu, je m’attendais à plus, mais bon… Si on reste fixé sur le côté psychiatrie de la pochette (l’intérieur du livret jouant sur des rayures comme on trouve sur les murs de certaines chambres d’hôpitaux psychiatriques, des chiffres tracés grossièrement comme dans un moment de colère), nous pourrions penser que c’est classique. Beaucoup de groupes Death old school ont fait la part belle à la Folie (Cannibal Corpse parfois, Autopsy, Benighted, etc.). D’où peut-être une certaine facilité dans le choix du sujet traité dans l’album et qui renforce mon idée du côté « réchauffé » de l’ensemble. Mais je chipote, comme toujours…
Pour ce qui est du chant, en revanche, j’adore ! La voix sonne comme un mélange de Johan Hegg et de Tomi Joutsen et il est aisé d’entendre que le chanteur a une technique quasi parfaite avec tout un passé derrière. Rien à dire de plus si ce n’est qu’il est à savourer !
Enfin, les textes sont extrêmement bien travaillés avec une dimension assez personnelle (dixit le chanteur), et j’apprécie tout particulièrement le vocabulaire plus riche que beaucoup d’autres textes déjà lus. Certains refrains sont dans leur costume de paroles directes, qui vont droit au but et cela me plait. Petit bémol : sur le morceau « Mission », ce dernier a une rythmique que je trouve scabreuse et maladroite, cela contraste avec les couplets bien saccadés…
En conclusion, je dirais ce que j’avais glissé à un collègue chroniqueur lors d’une de nos conversations : Freitot est un album très bon. Pas excellent certes, ni qui va révolutionner la scène française mais suffisamment bon pour être écouté et apprécié car, parfois, le simple fait de composer un album entre musiciens reconnus, juste pour le plaisir de dire « on fait un album pour le fun… » Ben, bêtement, ça fait du bien ! Donc merci à vous. Et j’espère qu’il y aura une suite à ce beau bijou en Death Metal.
Tracklist :
01. The Human Drawer
02. Mission
03. … And your Enemies closer
04. Father
05. Love is all around
06. Lost in Meaning
07. The last Room on the Left
08. Yoko
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