Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Le voilà enfin, le successeur d’un « War within » qui date déjà de 2007 et la voilà enfin, cette chronique tant attendue. Impossible de passer sous silence en début de chronique l’évènement dramatique de l’été dernier qui a vu le bassiste/chanteur Camille Marquet disparaître tragiquement dans un accident de la route: nous avons en effet perdu non seulement un artiste prometteur mais également un bon pote avec qui il était agréable de discuter et de boire une mousse lors d’un concert dans la région.

Partant de là, on ne peut que saluer le courage et l’abnégation du reste du groupe Grenoblois de continuer coûte que coûte, là où d’autres formations auraient certainement baissé les bras, afin de sortir ce « Corrupted harmony » qui se veut à la fois être un bon album de thrash et un ultime et vibrant hommage à leur ami.

Musicalement, ce “Corrupted harmony” reprend les choses là où “War within” les avait laissées : si le fond reste toujours profondément ancré dans un thrash teinté de death metal résolument old school, la production, aussi claire que limpide, laisse apparaître des relents modernes pas désagréables, même pour l’indécrottable amateur de sonorités eighties. D’entrée, « Punishment » envoie du bois : death/thrash ou thrash/death (au choix) de haute volée avec l’ajout de vocaux growlés d’un Lionel Ippolito (Stillrise) qui rajoute un chouïa de brutalité à un titre déjà bien carton. Les bases sont posées, Hellixxir ne va pas faire dans la dentelle.

“Blood writings” suit et on retourne dans le passé : on reste dans une veine thrash, rapide, efficace, toujours très influencée par les glorieux ainés (Testament, Slayer…), d’une grande fluidité avec des soli aux petits oignons. Le plus heavy, lourd, inquiétant « Constant fear » déjà connu des fans montre un registre plus suffocant de la part du groupe dans un registre proche de la bande de Mustaine ; l’instrumental « Corrupted harmony », déjà présenté lui aussi depuis belle lurette en live est assurément un des gros morceaux de l’album avec ses relents thrash à la old-Metallica et son côté particulièrement technique ; le plus court « Oppressions » montre un côté plus influencé « black » avec une voix plus aiguë et torturée proche du genre tout en gardant ses riffs thrash typiquement old school ; s’ensuit un plus mystérieux « Bloody Mary » sur lequel Camille montre toute sa palette vocale dans le registre thrash/death sur lequel les soli de Matthieu montrent une influence plus proche de Slayer ; les trois morceaux finaux, quant à eux, reviennent au tabassage en règle avec des titres cartons inhérents au genre, dont l’instrumental final, bien thrash également, qui voit le Dark Moor Enrik Garcia poser ses soli pour un « Kill the parasite » clôturant au mieux cet album

Pendant trois quarts d’heure, « Corrupted harmony » nous fait passer un bon moment, à la croisée d’influences diverses telles le thrash made in Bay Area à la Slayer, Megadeth ou Testament, le thrash teuton de Sodom ou de Kreator, ou quelques réminiscences death par certaines poussées vocales

En écoutant cette production, avec ce son laissant la part belle à tous les instruments, on ne peut s’empêcher d’avoir un pincement en entendant la voix et les lignes de basse de Camille. Le groupe a su rebondir, on attend la suite.

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