Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Grenoble est en passe de devenir, outre la capitale des Alpes, ce qui est acquis, la capitale du metal. Cette année a été riche en sortie d’albums ou autres, tous à un niveau non négligeable. Que ce soit le split réunissant General Cluster et Charlie’s Frontier Fun Town ou Electric Shock en passant par Titans Fall Harder et de ce qu’on a pu entendre du futur Rising Steel, il est indéniable qu’il va falloir compter avec la scène grenobloise dorénavant. Ce n’est pas Hellixxir qui va faillir à la réputation de l’histoire métallique qu’est en train d’écrire la ville, loin de là ! Quel album, bordel ! Mais ne commençons pas par la conclusion.

Actif depuis 2001, Hellixxir sort une démo deux ans plus tard puis deux albums, War Within et Corrupted Harmony parus respectivement en 2007 et 2011. Il aura fallu attendre huit ans pour que notre soif d’Hellixxir soit apaisée, la compil de l’année dernière n’ayant fait que nous désaltérer un peu, car sort ce mois d’octobre The Black Fortress, troisième album signé par M.U.S.I.C. Records.

« The Black Fortress » ouvre l’album sur un thrash aux riffs acérés, une rythmique à se briser la nuque sur laquelle est posée une odieuse voix blackeuse. Plus odieux encore est le ralentissement en mi-parcours nous offrant un solo heavy sur fond de growls infâmes.

La richesse d’écriture de cet album nous imposerait de décortiquer chaque titre au risque de rendre cette chronique illisible, aussi, en substance, Hellixxir nous propose, plus ou moins dosé selon les pistes, une base thrash old school sur laquelle est posée une voix jouant le registre du black qui prend souvent l’ensemble à contre-pied. À cette voix fidèle au genre, s’en pose une autre death et cette dualité fonctionne très bien comme sur « By the Stars Be Deceived » ou sur « A Journey to the Ineffable » ou celle-ci fait son petit effet.

Pas de blasts indigestes, le tempo est sur un mid acceptable, parfois bien musclé avec de belles sessions de double grosse caisse ou bien plus lent, écrasé par un groove impitoyable comme sur l’entame de « Oxymoronic Way of Life ». Les mélodies sont tantôt envoûtantes, tantôt tortueuses, entraînantes ou encore angoissantes selon le registre qu’elles adoptent.

La basse est percurtante et prend parfois le dessus comme sur « Oxymoronic Way of Life » déjà cité plus haut ou sur « Theodicy ». Les soli puants le heavy sont haut en couleur, dans la non démonstration mais impériaux. Il y a du level derrière les manches. Mention spéciale pour « Tat Tvam Asi the Cosmic Veil of Illusion » et son passage aérien à mi-parcours et gros coup de cœur pour « Wolf Behind Bars » qui joue plusieurs registres, véritable vitrine de l’album et ce dont les musiciens sont capables de faire. Le titre démarre par des tchouca tchouca fidèles au genre et alterne accélérations black / groove death, puis passe du black tortueux au crust black en apposant sur tout ça de beaux soli speed / thrash. Quand on disait qu’il y avait du level chez nos zicos, ce titre le démontre à tous ceux qui en doutaient encore.

Hellixxir s’imposera incontestablement comme le meilleur de son registre. The Black Fortress marque le début de leur règne.

Tracklist :
01 The Black Fortress (5:42)
02 By the Stars Be Deceived (04:22)
03 Parapraxis (05:36)
04 Oxymoronic Way of Life (04:48)
05 Pure Contingency (05:08)
06 Venomous Delight (04:24)
07 A Journey to the Ineffable (05:10)
08 Tat Tvam Asi the Cosmic Veil of Illusion (05:02)
09 Unremembered Thoughts (01:56)
10 Wolf Behind Bars (05:11)
11 Theodicy (05:17)

Site officiel: http://www.hellixxir.com/
Myspace: https://myspace.com/hellixxir
Facebook: https://www.facebook.com/Hellixxir/