Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8,5/10

Ne boudons pas notre plaisir, voir Hexis rejoindre les rangs de Debemur Morti fait plaisir tant la musique du groupe danois colle à l’esprit de ce label où le black metal atypique à toute sa place. Un deal d’autant plus mérité tant le groupe s’est donné de peine pour défendre sa musique sur les scènes du monde entier, comptant à ce jour plus de 800 concerts sur tous les continents du monde.

Pour ce troisième album, Hexis, ne change pas radicalement la formule qui a été la sienne jusqu’ici : à savoir une musique lourde et féroce plongeant ses racines aussi bien dans le black metal que dans le hardcore ou le sludge. Cet ensemble particulièrement sombre est nimbé d’une ambiance spirituelle qu’illustrent bien l’artwork où les titres en latin. Quand je dis spirituel, ne vous imaginez pas Hexis louant les vertus du seigneur…bien au contraire la formation danoise s’attache davantage à ancrer ses thématiques sur le champ du nihilisme et de cracher tout son fiel contre le christianisme. Cet Aeternum comporte ainsi nombre de brûlots vindicatifs et débordants de violence: en témoignent les deux morceaux d’ouverture, « Letum » » et « Divinitas » et bien d’autres.
Comme à l’accoutumée chez Hexis le son est travaillé : très dense, très lourd, suffocant même. Peut-être encore plus sur cet album que chez ses prédécesseurs on sent une rage viscérale prête à vous sauter à la figure à tout moment. Un son qui n’est pas sans rappeler celui de Celeste d’ailleurs, les deux formations partageant finalement des inspirations communes dans le hardcore et le sludge. Il ne s’agit donc pas de black métal au sens orthodoxe du terme mais le rendu violent et sombre y ramène forcément d’une manière ou d’une autre.

Mais si Hexis excelle à décocher des titres coups de poing, on trouve aussi dans cet album quelques pièces beaucoup plus lentes où plane une ambiance tout aussi menaçante mais laissant peut-être plus de place à une certaine forme d’introspection. Le plus réussi de ces morceaux est probablement Exhaurire avec son atmosphère empoisonnée que vient accompagner la voix de la chanteuse Marietheres Schneider dont le timbre ressemble à s’y méprendre à celui de Patricia Andrade du groupe portugais Sinistro.

A la fois dans la continuité de ses méfaits précédents tout en y incorporant quelques nouveautés, Hexis nous donne donc un album tout à fait à la hauteur des attentes.

Tracklist :

1. Letum (02:56)
2. Divinitas (02:49)
3. Exhaurire (07:45)
4. Interitus (01:28)
5. Tacet (1:27)
6. Accipis (03:44)
7. Nunquam (02:42)
8. Vulnera (6:19)
9. Captivus (02:40)
10. Memento (03:54)
11. Amissus (04:26)
12. Aeternum (05:24)

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