Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

L’EP “First step towards supremacy” avait été une superbe surprise en 2016 et je clôturais ma chronique par un espoir : “Kosmokrator frappe très fort avec ce premier EP et il tarde déjà de voir ce qu’ils sont capables de nous produire sur un album full length.”

Et bien, comment dire… on voit ! Ou plutôt, on entend ! Depuis ? Un live, sorti en mai dernier uniquement en digital et en cassette sur laquelle il convient de se rencarder. Entre temps, un changement de guitariste et de batteur, et les revoilà avec ce premier full length.

Autant dire que non seulement ils confirment mais s’engouffrent dans un univers dans lequel tout n’est que désespoir, noirceur, brutalité et cauchemars. A croire qu’à chaque riff, à chaque plage ambiante, à chaque titre, ils sont capables de repousser plus loin les limites du malsain. Car cet album de sept titres pour 47 minutes est dérangeant, mettant constamment l’auditeur sous pression avec des sensations de malaise. Et chaque titre se met en place vicieusement, méthodiquement, le groupe n’hésitant pas à jouer sur des lancinances hypnotiques et les dissonances pour mieux nous absorber aux tréfonds de nos pires angoisses, le titre d’ouverture « The push towards daath » illustrant parfaitement bien ce propos, il suffit de se prendre de face les trois dernières minutes et demie pour en être convaincus.

Et les réjouissances ne s’arrêtent pas là : « Ruins » se veut entêtant, alternant les plaisirs en nous oppressant avec des ambiances lourdes et malsaines pour mieux nous achever lors des passages plus brutaux : les dissonances restent toujours aussi inquiétantes et le chant d’outre-tombe, légèrement en retrait avec une petite réverb’, renforce la côté malsain et glauque de l’ensemble !

Malgré toute cette richesse et ces variations tant de rythmes que d’ambiances, Kosmokrator nous fascine avec cet album somme toute homogène de par sa complexité et résume à lui seul toute cette foultitude de sensations souvent contradictoires auxquelles plusieurs écoutes attentives permettent d’arriver. Que ce soient les guitares, la basse, surtout la batterie et bien évidemment le chant, chacun semble possédé et le fait parfaitement ressentir dans l’album : le riffing rapide répété à l’envi sur « Nathir » avant la réapparition du chant est purement démentielle et le quintette nous fait le coup plusieurs fois sur l’album de nous surprendre en nous prenant totalement à contre-pied !

L’album se termine de façon grandiose avec « Gestorben muss sein » qui, à lui tout seul, résume magnifiquement et de façon paroxysmique tout ce que Kosmokrator a pu nous faire éprouver : passant du black / death metal le plus extrême au doom metal le plus lourd, pour finir sur une plage acoustique presque optimiste, avec un chant féminin à l’ambiance gothique on ne peut plus doux, seul moment de clarté dans ce magma de noirceur………
…….. C’est alors qu’arrive un bruit de flammes pour clôturer cette cérémonie macabre……………

Juste… sublime !

Tracklist :

1. The Push Towards Daath (7:31)
2. Ruins (6:51)
3. Irreversible Pathways (4:26)
4. I Am the Utterance of My Name (6:42)
5. Kosmokratoras I – In His Name Shineth the Sun (7:04)
6. Nathir (5:21)
7. Gestorben muss sein (9:04)

BandCamp : https://initiate-decimation.bandcamp.com/
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCzFQht … SgoX1jQZgg
Chronique “First step towards supremacy” : https://www.soilchronicles.fr/chronique … -supremacy