Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Il y a un an et demi de ça sortait une belle petite claque de (post) Black Metal aussi glacial qu’un hiver sibérien : les Moscovites de L’homme absurde nous sortaient Monsters (lien en bas de page), une pure raclée d’une cinquantaine de minutes qu’on ne voit pas passer à chaque écoute tellement il s’avérait passionnant.

En 2017, le groupe sortait un single “Without you I’m nothing”, une reprise de Placebo, avant un autre single, le jour de Noël, “Cleansing the Temple”, annonciateur de l’album à venir. C’est non sans une certaine excitation que je dézippais le *.rar et me collait ce nouvel album entre les esgourdes.

D’entrée, dès le premier titre “Cleasing the Temple”, le constat est sans appel : Sleepless est la digne continuité de Monsters, ni plus ni moins. Difficile de les comparer ou de dire qu’ils sont copie conforme, mais si les sept titres de ce nouvel album avaient figuré sur le premier, on aurait validé de la même façon.

Toujours cet excellent compromis entre un Black Metal froid et rageur typiquement scandinave du début des années 90 avec des éléments post rock plus modernes mais distillés de telle sorte qu’ils se fondent parfaitement à l’ensemble.
“Cleansing the Temple” est ce genre de longue complainte sur un rythme enlevé, avec quelques breaks plus mélodiques, restant toujours dans une sorte de complaisance malsaine dans la mélancolie.
C’est quasiment enchaîné que “Black Hole” s’ensuit et on nage dans un univers moins brutal, moins ténébreux, plus “aérien” (on se comprend)… du moins lors de l’intro. Survient ensuite une accélération brutale avec un chant rageur et désespéré, et c’est pendant sept minutes qu’on a affaire à cette alternance de passage Post Rock et Black Metal. Encore une fois, L’homme absurde joue sur les longueurs, les répétitions, les lancinances… Et le soin apporté aux arrangements fait que cet album se trouve du coup aussi passionnant que Monsters.

Plus mid tempo, “The quiet Room” se veut aussi plus mélodique : les seuls dénominateurs communs avec les morceaux précédents résident en ce chant toujours aussi torturé et cette capacité à rester enfermé dans un désespoir que rien ne semble pouvoir effacer.

Pendant tout l’album, les titres oscillent entre le brutal et quelques passages plus éthérés. L’Homme Absurde a trouvé son propre son et continue de faire bonifier sa musique au fur et à mesure de l’expérience emmagasinée.

Si en un an et demi entre Monsters et Sleepless le groupe russe a su confirmer – chose pas toujours aisée – la qualité de leur musique, on commence déjà à trépigner pour entendre ce que va donner la suite.

Une nouvelle réussite !

Tracklist :

1. Cleansing the Temple (6:33)
2. Black Hole (7:11)
3. The quiet Room (4:50)
4. Moments in Coma (4:59)
5. Nausea (5:40)
6. Insult to Injury (5:46)
7. Carriers (4:37)

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