Note du SoilChroniqueur (Antirouille): 7/10

Originaire de Finlande, Lordi est plus connu pour son titre « Hard Rock Hallelujah » que pour sa (trop) longue carrière discographique. S’ils n’ont pas fait grand-chose de 1992 jusqu’en 2002 à part une démo et un titre, ils enchaîneront ensuite un album tous les deux ans. Ce rythme quasi industriel ajouté au fait que Tomi, alias Mr Lordi, compose et écrit seul, fait qu’on tombe inévitablement dans la redite. Ainsi, sur les neuf albums, on peut aisément en faire sauter la moitié. On peut retenir les deux premiers et Monstereophonic paru en 2016. On pensait alors le groupe lancé sur un nouveau chemin avec ce dernier mais Mr Lordi retombe aussitôt dans ses travers pour nous pondre ensuite un album assez fade, le dernier en date, Sexorcism, qui n’avait pas réussi à emballé plus que ça notre Metalfreak préféré (si si, ici)
Mais c’était sans compter sur l’imagination débordante, et il en faut ne serait-ce que pour avoir réussi à nous pondre un visuel pareil, de Mr Lordi qui lança au détour d’une interview: « Et si le groupe existait depuis 1970, qu’il stoppa sa carrière en 1990 et qu’il décidait aujourd’hui de sortir une compilation pour fêter leur cinquantième anniversaire…qu’est-ce que ça pourrait donner ? ». De là naquit le concept de cette fausse compilation de titres relatant leur pseudo évolution musicale, enregistrés « comme à l’époque » mais avec un mastering au poil sorti tout droit du Finnvox Studio qu’on ne présente plus.

Le concept parait sympa et nous fait miroiter un album riche et varié. Qu’en est-il ?

Si la voix rocailleuse de Mr Lordi reste sensiblement la même tout au long de l’album, n’offrant que les variations habituelles, la musique, elle, joue bien plusieurs registres. Même si les titres n’ont aucun lien entre eux, ne vous attendez pas à partir des 70’s pour arriver au 90’s, il faut avouer que le rendu est plutôt intéressant et pas mal du tout. Comme d’habitude, l’album ouvre par un indéboulonnable « SCG, (Sarctic Circle Gathering) » façon radio ou le présentateur nous fait un petit topo sur l’œuvre du groupe depuis ses débuts, sur fond de chansons postiches de groupes tels qu’AC/DC, Judas, Ozzy et biens d’autres. C’est donc en déconnant qu’est lancé « Horror for Hire », titre sans prétention façon Lordi qui met cependant bien dans le bain. La première surprise viendra de « Shake the Baby Silent » résolument indus au refrain hyper contagieux et qui nous fera dire « mais alors, on va avoir un album riche et varié pour de bon cette fois ? »

On change de direction avec le très hard FM « Like a Bee to the Honey », son solo de saxo et ses parties de clavier hautes en couleur. Pour la petite histoire, c’est Paul Stanley qui a composé ce titre dans les années 80 et comme il n’est jamais sorti, il l’a gentiment refilé à Mr Lordi. Fier ? Oui, il peut !

Suivront une ballade pop chiante sur la longueur, un intermè(r)de plus que dispensable, un «Blow My Fuse» que n’aurait pas renié Kiss et « I Dug a Hole in the Yard for You » aux sonorités power metal pop glam. (oui oui).

« Zombimbo » est le cauchemar auditif aux forts accents disco, LA grosse erreur de l’album que relève tout juste le titre suivant. Il faudra se fader un autre intermède bien chiant avant le dernier trio qui est dans la lignée, à savoir de la pop, du power metal, de la pop, du heavy metal, des claviers, de la pop et l’album finit sur…Devine un peu ? Sur un dernier putain de SCG plus qu’inutile.

Pari presque réussi pour Lordi. Presque, car pour réussir pleinement, Killection aurait dû se débarrasser de ces blablas interminables que sont ces SCG barbants, cette grosse tache qu’est « Zombimbo » et de l’excès de pop 70’s qui nous fait frôler l’indigestion. Bref, un album varié à défaut d’être riche.

Tracklist :

01 Radio SCG10
02 Horror for Hire
03 Shake the Baby Silent
04 Like a Bee to the Honey
05 Apollyon
06 SCG10 The Last Hour
07 Blow My Fuse
08 I Dug a Hole in the Yard for You
09 Zombimbo
10 Up to No Good
11 SCG10 Demonic Semitones
12 Cutterfly
13 Evil
14 Scream Demon
15 SCG10 I Am Here

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