Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

L’Australie aurait son groupe de death / black metal ?
Quand on parle de musique du pays des kangourous, ce n’est pas vraiment de ce genre musical auquel on pense en premier lieu, mais bien à tous les AC/DC-like qui pullulent, accessoirement au thrash metal avec les Mortal Sin ou autre In Malice’s Wake.
Et pourtant, un simple tour sur un site recensant les groupes de tous pays et on s’aperçoit que la scène australienne, en matière de metal extrême, n’est pas excessivement en retard sur les autres pays.

Lustration en apporte d’ailleurs une belle preuve.
Formé en 2008, le groupe sort une demo de cinq titres l’année suivante (« Goetic invokator »), un premier album (« Psymbolik ») en 2012, puis un split sur cassette avec Vilifier en 2013.
En 2013 d’ailleurs, un gros changement de line up voit les deux guitaristes et le batteur s’en aller : Necrobogan jusqu’alors à la basse prend les guitares et Adz Misfit du coup s’occupe des quatre cordes, Christurbator la batterie en lieu et place de Camazotz… et au revoir les guitaristes Witchripper et J. Godkiller !
Et c’est le 25 décembre 2015 que sort ce bien nommé « Jesus Bethlemitus Maledictus », release date qui s’avère être tout sauf une coïncidence tant cet album transpire la haine de la chrétienté.

En sept titres pour 32 minutes de musique, Lustration nous balance autant d’invocations lugubres et occultes avec une approche que ne renieront pas des groupes comme Beherit, Blasphemy, le Sodom de « In the sign of evil » et « Obsessed by cruelty », les premiersBathory, Von ou le Bolt Thrower de « Realms of chaos ».
Un chant possédé sous réverb’ digne d’un certain Nocturnal Grave Desecrator and Black Winds (oui, des Canadiens Blasphemy) renforce une sensation de malaise malsaine dans laquelle la musique, lourde, râpeuse, sous accordée, nous plonge en permanence.
Tout semble s’être arrêté au milieu des années 90 : entre l’attaque des compositions, le son très cru et « old skull », ces riffs bien épais, cette musique d’une lourdeur extrême, faisant passer Autopsy pour de l’easy listening, on retrouve l’ambiance des groupes cités plus haut.
Si l’ensemble peut se rapprocher des groupes de war metal actuels, on est loin de la bouillie sonore d’un Revenge : ici, l’ensemble est écoutable et les compositions sont suffisamment travaillées pour qu’on s’y retrouve.
Beaucoup de dissonances et de distorsions, additionnées au chant sous chambre d’écho, mettent régulièrement et de façon assumée nos nerfs à l’épreuve, que ce soit lors de titres foncièrement speed (« Black Tetrahedron », « Reaper », « Vimana », « Jesus Bethlemitus Maledictus » et l’incroyable final « Antero Vipunen ») parfois lors desquels le groupe n’exclue pas de nous balancer un break étouffant de lourdeur au milieu… ou plus mid tempo, voire doomisant (« Tears of Tiamat », « Fading lights of Atlantis »).

Lustration, avec ce « Jesus Bethlemitus Maledictus » nous envoie un album avec un côté malsain incroyable, occulte à souhait, qui ravira les fans de la première époque du black / death metal, mais aussi ceux du war metal actuel qui pourraient ne pas se retrouver dans les dernières productions du genre.

Sale, cru, authentique… à la limite du jouissif !

Tracklist :
1. Black Tetrahedron (3:07)
2. Reaper (1:43)
3. Tears of Tiamat (7:04)
4. Vimana (3:41)
5. Jesus Bethlemitus Maledictus (5:14)
6. Fading Lights of Atlantis (9:39)
7. Antero Vipunen (In Gods Trance Hour) (1:38)

Myspace : http://myspace.com/lustration666metal

Facebook : http://www.facebook.com/pages/Lustration/58980944458

SoundCloud : https://soundcloud.com/minesweeper1975

Forgotten Wisdom Productions : http://www.forgottenwisdomprod.com/