Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Si on résume bien : le septième jour, Dieu créa Master. En 1983, Paul Speckmann créa Master. Doit-on appliquer les lois de la transitivité et considérer que Dieu = Paul Speckmann ?
Un Dieu, n’exagérons rien, mais une figure incontournable de la scène death metal depuis 40 ans : il n’y a pas photo.
Et à la quarantième année, Master créa “Saints Dispelled”.
De là à dire que Jésus Christ est né en -1983 avant Master, il n’y a qu’un pas !

En revanche, Saint Paul fait bien partie de ces précurseurs du bon vieux death metal made in USA et vient nous offrir, en ce début 2024, son quinzième évangile, six longues années après un “Vindictive Miscreant” bien salué par la critique !
Que dire de Master millésime 2024 ? Parce que, bon, on peut y aller de toutes les théories et démonstrations possibles et imaginables, on en revient à la même conclusion : qu’y a-t-il de plus ressemblant à un album de Master qu’un autre album de Master ?
Par extension, qu’est-ce qui ressemble plus à un album de Paul Speckmann qu’un autre album de Paul Speckamnn, que ce soit avec Master, Johansson & Speckmann, Speckmann Project ou, antérieurement, avec Death Strike ou Abomination, deux autres projets du bassiste / chanteur overbarbu avec lesquels il n’a plus rien sorti depuis 1991, mais pas officiellement arrêté ?
Tu vas voir qu’il va nous refaire avec ces deux entités le coup qu’il nous a fait avec Speckmann Project en nous sortant un nouvel album, plus de trente ans après le précédent.
C’est que, contrairement à sa musique, notre Paulo favori dans le death metal peut s’avérer imprévisible.
Non, il n’a aucunement l’intention de virer prog, glam ou metalcore, et c’est tant mieux !

Donc oui, un nouvel album de Master, c’est l’assurance de se voir replonger dans le bon vieux death metal de la fin des années 80, lorsque le genre balbutiait encore, à une période où on commençait à entrevoir nos premiers émois sur la musique de la mort à grands renforts de “Scream bloody gore”, “Seven churches”, “Seasons of the dead”, “Slowly we rot” ou “Severed survival” composés par d’autres précurseurs non moins talentueux. Et je ne parle que de ce côté de l’Atlantique…
Et ce “Sains Dispelled” est une fois de plus la représentation la plus fidèle de l’amour de Paul Speckmann pour le côté le plus old school du death metal, celui des racines du genre.
Avec ses huit titres, auxquels on peut rajouter les deux bonus sur la version CD, preuve du respect qu’a le groupe pour ceux qui achètent encore du physique, Master nous offre un bond de presque quarante années en arrière avec ce death metal un rien thrashisant, auquel il se permet le luxe de rajouter quelques éléments doom histoire de donner en plus une sensation suffocante à l’auditeur, la preuve plus que parlante sur l’incroyable “Alienation of insanity”.

Clairement, ce n’est pas à lui qu’on va oser donner une quelconque leçon de death metal : si on a envie d’exagérer un tantinet, on dira qu’il EST le death metal, mais ce serait un rien insultant pour d’autres artistes (Van Drunen, Tardy ou Willets en tête) qui pourraient aisément revendiquer ce statut sans passer pour de gros mythos.

Bref, incontournable pour tous les fans du genre, une fois de plus !

Tracklist :

1. Destruction in June (5:09)
2. Walk in the Footsteps of Doom (3:49)
3. Saints Dispelled (3:09)
4. Minds Under Pressure (3:53)
5. Find Your Life (4:46)
6. Marred and Diseased (4:32)
7. The Wiseman (5:44)
8. The Wizard of Evil (6:15)
9. Nomads (CD Bonustrack) (5:05)
10. Alienation of Insanity (CD Bonustrack) (8:17)

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