Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Misfortune ou l’art de brouiller les pistes. Il est vrai que nous aimons tout mettre dans des tiroirs bien précis et surtout qu’il n’y ait rien qui dépasse, surtout pas ! Après tout, quand on aime appeler un chat un chat, on ne peut accepter qu’il y ait le moindre semblant d’angle dans un cercle qu’on espère parfait. Mais ça, Misfortune, il s’en branle à s’en fissure les poignets ! Il se prend une grosse caisse de death metal, s’en colle un bon paquet de black metal, de hardcore, quelques relents de grind et surtout de grosses bribes d’electro et d’industriel. On forme un gloubiboulga bien épais avec tout ça et on en extrait 40 minutes d’une potion que certains trouveront infâmes là où d’autres crieront au génie absolu ! IL faut dire qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer à l’écoute de cette première déflagration sonore : onze titres relativement courts qui nous gardent sous pression de la première à la dernière seconde. Du gros riff au moyen d’instruments accordés très bas en veux-tu en-voilà, des rythmiques alternant le lourd oppressant et le blast décoiffant, un chant alternant le growl le plus profond avec un criard ultra saturé et une ambiance des plus morbides à tous les coins de riff. Bref, crise de nerfs assurée si on n’a pas deux oreilles averties.

Parce que rien, chez Misfortune, n’est laissé au hasard. Déjà, rien que le visuel nous montre que le groupe cherche à illustrer visuellement et musicalement nos pires cauchemars. Cherchent-ils à composer la bande son d’une agonie des plus douloureuses ou le concept d’une apocalypse sonore annoncée ? Va savoir ! Toujours est-il que rien dans ce que propose Misfortune a un tant soit peu une quelconque forme d’optimisme ou de clarté : une telle addiction de souffrance et de laideur ne peut que donner une œuvre d’une force incroyable dans laquelle chaque titre est un élément de violence qui aboutit à l’ensemble de ce “Collapsing serpendity” ! Pour un premier album, on sent un concept audacieux et ambitieux, il aurait fallu une production plus en adéquation avec la musique proposée pour qu’on adhère à 100%. En revanche, il me tarde de les voir et les entendre en live, ça risque d’être monstrueux ! Misfortune, le chainon manquant entre Fear Factory, Tristwood et Psyclon Nine ? Et pourquoi pas ?

Tracklist :

1. War Psychos (3:24)
2. Survival Of The Schoolyard’s Fittests (2:49)
3. Bloodless Family (3:49)
4. Your Children Will Die In Pain (3:49)
5. Drugs Are Forever (4:17)
6. Depression As A Threat (3:43)
7. Economical Eugenism And Modern Slavery (3:23)
8. Hypothetical Meritocracy (3:28)
9. Government-Infused Fear (4:07)
10. Mutagenous Industry (3:40)
11. Party is over (3:42)

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