Line-up sur cet Album
- Benfok - Bass, Vocals (backing)
- Fred - Guitars (lead)
- Waraxe - Vocals, Guitars
- Lucas Biron - Drums
Style:
Melodic Power/Death/Folk MetalDate de sortie:
24 Novembre 2017Label:
Maple Metal RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10
Nordheim, ou comment avoir un nom qui fait tendre l’oreille. Pourquoi ? Eh bien, pour les férus de mythologie nordique comme moi, c’est tout de suite attirant (cliché). Et surtout, mais cela à la rigueur c’est un vrai détail sans importance, Nordheim est une bourgade d’Alsace.
Mais aussi et surtout, Nordheim c’est beaucoup plus que cela. C’est un groupe québécois qui existe depuis 2009, quand-même. C’est aussi un groupe qui a réussi à pondre une démo cette même année puis trois albums entre 2010 et 2017, ce qui est rythmiquement parlant plutôt intéressant. Mais alors, ce qui est effarant, c’est que peu de gens les connaissent ! Il y a deux principales raisons à cela : la première est qu’ils n’ont (si l’on se fie à mes sources, qui ne sont pas toujours fiables à 200%) jamais franchi l’océan atlantique pour venir « se gréyer » d’un bon public chez nous, et la deuxième provient du fait que des groupes qui se nomment Nordheim, il y en a au moins trois. Pas évident de faire son nid dans nos contrées verdoyantes, de fait… Et ce, malgré leur ouverture prochaine pour le concert de Korpiklaani au Québec ! Et au vu de l’écoute que j’ai eue de leur dernier chef-d’œuvre, noblement intitulé RapThor, je dois dire que c’est bien dommage tout ça.
Alors, difficile de se fier au groupe quant à la musique qu’il propose pour lui donner une classification. Ainsi, on va tenter de le faire : Melodic Power/Death/Folk Metal est la leur. Pour ma part, j’ai du mal à trouver le côté folk dans tout RapThor puisqu’il n’y a pas d’instruments folkloriques. Un clavier et des chœurs qui font guerrier ou champêtre, certes. Mais de là à dire qu’il s’agit de folk, la messe est loin d’être dite. Par contre, on retrouve effectivement beaucoup de riffs épiques, qui font power, et des parties très lourdes, voir brutales, qui font death. On va dire que les deux tiers de la consigne sont respectés si on ajoute un chant scream par-dessus. Un bon concentré de plein de choses, audacieusement exécuté, qui est très agréable à l’écoute. Les riffs en particulier sont très accrocheurs et ont le mérite de trainer dans les souterrains profonds de notre conduit d’audition. Et c’est un constat généralisé pour les neuf morceaux de l’album car ils ont tous au moins un riff accrocheur. Tantôt dansant, tantôt épique, tantôt franchement guerrier, c’est comme un film où l’on mélangerait le western avec les cosmonautes : loufoque, mais stupéfiant!
Et en matière de stupéfiants (au sens propre comme judiciaire), on n’est pas loin de frôler la décompensation psychotique ! Dans RapThor, on trouve de tout ! Des raptors justement, des trolls, de la bière, des sorcières, des dragons, des nichons et même du bacon ! Vous savez, ça fait penser aux confettis de toutes les couleurs, un vrai kaléidoscope de burlesque. Et le pire… c’est que tout est bien construit pour rendre cet absurde totalement génial ! Je dois dire que ce côté décalé, non content d’être drôle, est rafraichissant quand on pense à quelle sauce insipide on déguste le côté metal rigolo de nos jours (surtout en France). Alors, toi qui cherche un groupe autre que Ultra Vomit et Gronibard pour te marrer, souviens-toi d’une part que les blagues les plus courtes sont les meilleures (et que ça commence à faire long…), et que d’autre part il existe des groupes tellement bons dans l’humour qu’ils poussent le vice jusqu’à construire un site internet dans ces thèmes-là, presque jeux vidéo.
Les paroles sont magiques. Franchement, on aime tous l’humour comme ça, tellement bien qu’on a le sentiment que ce n’est même pas fait exprès. Comme dit le proverbe des Pierre-Richards : « j’aurais voulu faire exprès que je n’aurais pas fait mieux ». C’est clairement cela ! Je vous donne quelques exemples histoire que vous compreniez :
« Grab those boobs, need no spell
God I’ll take another slice
No need to be afraid
Fueled by bacon we can’t die » (Boobs and Bacon)
« Time to intimidate
Pay whores and procreacte
Buy a beer, get a sword
Get the fuck out of my way!
If you allow
You follow
We’ll raid this town and rule the world
Now pick up your gun
Troll riding a raptor
With a two-handed sword
Troll riding a raptor
With two busty whores
Troll riding a raptor
With two machine-guns
Don’t give a fuck the carnage must go on” (Troll riding a Raptor)
Je crois qu’il n’y a qu’à déguster car des fois, disserter est contre-productif. En tout cas c’est du génialissime, et en plus on pourrait en faire des hymnes à la joie ! J’adore !
Pour la production, rien à rajouter si ce n’est qu’elle est très bonne, sans prétention aucune que de fournir une musique bien audible, laissant la part belle aux parties épiques comme aux parties plus joyeuses. J’en veux pour témoin les morceaux « Boobs and Bacon » qui tourne en dérision des parties épiques bien guerrières, ou « I wish you were Beer » qui est un formidable hymne à notre Boisson Divine (dédicace) et dont le riff principal reste bigrement en tête. Les morceaux (un tantinet) plus sérieux, vous les trouverez vers « Strength became the Storm » et « Dragonthorn » par exemple.
La pochette est formidablement déroutante ! Je vous laisse la découvrir plus haut, cela se passe de commentaires tellement je risquerais de dénaturer le décalage rocambolesque de ces mélanges.
Je crois qu’il me sera facile de conclure qu’en fait j’adore leur univers puisqu’entre temps je me suis penché sur les précédents opus. C’est décalé et en plus, cerise sur le gâteau, c’est bien produit. Que demander de mieux ? Dans ce genre de cas, on ne peut que dire : Merci ! Je vous encourage à continuer vers ce chemin si réussi du burlesque et du grotesque, en espérant qu’il vous mènera enfin vers chez nous pour que nous puissions festoyer à la puissance du Grand RapThor !
Tracklist :
1. Troll riding a Raptor (04:32)
2. Boobs and Bacon (03:30)
3. Scroll of Lightning Bolt (04:55)
4. Black Witch rises (05:27)
5. I wish you were Beer (02:05)
6. Strength became the Storm (05:25)
7. Blood’s Shade (05:22)
8. Dragonthorn (09:35)
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