Autant vous prévenir tout de suite : si vous voulez un disque qui vous réveille le matin, qui vous fait headbanguer ou bien qui vous fait sauter partout, ce n’est pas celui qu’il faut choisir. Frames, le 3eme opus d’Oceansize, groupe anglais underground, est en effet une virée dans le monde du bizarre et du progressif, mais sans trop de violence ni riffs métalliques. L’ambiance est certes parfois pesante, électrique, transcendantale, mais on en reste la. Oceansize est connu presque uniquement dans son pays natal, mais avec ce Frames il pourrait conquérir de nouveaux adeptes outre manche, à condition toute fois d’être dans le même trip qu’eux.

8 morceaux pour 1h05 de musique, je vous laisse faire le calcul pour la longueur des compos. Commemorative T-shirt (gloups) commence avec une douce et longue intro de piano qui s’intensifie petit à petit avec l’arrivée de la batterie et autres sonorités étranges. Pour le style, c’est un bon mélange entre les dernières années Radiohead et le côté pop de Landscape. La voix arrive à mi-morceau, et petite déception, c’est un chant déjà maintes et maintes fois entendu.

Coulé fondu sur Unfamiliar qui tout de suite me fait penser aux nombreuses perles présentes sur Kid A (Radiohead). Mais souvenez vous des controverses à l’époque de sa sortie, et vous comprendrez aisément que ce morceau n’est pas forcement accessible à tout le monde. Contre temps et guitare claire font osciller le morceau entre pop et rock alternatif.

C’est encore du piano qui nous entraîne dans une ambiance moins survoltée pour Trail of Fire. Pour ceux qui veulent une référence, Overhead (et oui encore des frenchies), voilà à quoi cela me fait penser, tant au niveau du chant que du style. La prod est très bonne et fait bien ressortir les différentes mélodies.

On poursuit avec Savant qui est d’avantage plus sombre et solennel, et plus inspiré de Sigur Ros, groupe islandais spécialiste des musiques expérimentales, progressives et rock. Les instruments se complètent bien ici alors qu’on pourrait penser que ça part dans tous les sens.

Only Twin est assez prenante avec sa mélodie reccurante qui s’enrichit petit à petit, et pas forcement de la manière dont on s’attend, ce qui laisse devinez la grande maîtrise musicale des membres du groupe. Les fans de Nick Cave apprécieront (et de Jack the Ripper, pour les connaisseurs !).

Intro à la 2001 Odyssée de l’espace pour An old friend of the Christies. La mélodie et la progression qui domine le morceau est assez courante, mais elle reste très bien maniée par nos anglais qui apportent leur son et qui en font une très belle composition instrumentale.

J’attendais le morceau tordu : le voici ! avec ses faux airs de nu métal au début, Sleeping dogs and Dead Lions est en fait un morceau bien déstructuré comme on les aime. Déstructuré là où on s’attend le moins, au moment où on pense que ça va rester classique.

On arrive déjà à la fin, je ne pensais qu’une heure passerait si vite…serait ce bon signe ? The Frame achève tout doucement notre voyage dans l’univers d’Oceansize. Avec un son proche de celui de Jeff Buckley, ce morceau résume en 10 minutes tout le talent et l’esprit du groupe.

Quand j’ai écouté l’album, j’ai ressenti quelque chose que j’avais déjà ressenti en regardant (et écoutant) The Wall des Pink Floyd, influence majeur citée par le groupe. Une impression que tout part dans tous les sens, mais petit à petit on trouve un fil conducteur. Il serait vraiment dommage qu’Oceansize reste coincé chez nos ennemis préférés, même si je pense que le cercle des fans sera assez fermé, à regret car si ce genre de musique était mieux présentée, aucun doute que cela toucherait un plus large public. Espérons que leur nouveau label (Superball Music, crée tout récemment) saura les mettre en valeur.

Note du Soilchroniqueur (Son):
9 / 10