Line-up sur cet Album
- Kees Hengst : basse
- Dion Harris : batterie
- Malcolm McKenzie : guitare
- Mark Mundell : chant
Style:
Doom Metal / StonerDate de sortie:
23 juillet 2021Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 7.5/10
“A ma mort, je souhaite léguer mon corps à la science-fiction.” Steven Wright
Alors, qu’on se le dise, qui est Planet of the Dead? Cela pourrait être le titre d’un mauvais film de zombie, ou d’un Kubrick en carton, mais en vérité c’est mieux que ça! Il s’agit d’un groupe qui nous vient du pays de Jackson. Pas l’ami des enfants! L’ami de la Communauté de l’Anneau, donc il s’agit bien de la Nouvelle-Zélande! Groupe de la capitale Wellington, la formation composée d’un quatuor est très récente. 2018 pour ceux qui aiment les détails insignifiants comme moi! Et le groupe bosse dur pour creuser non pas sa tombe, mais son trou! Avec pas moins de deux albums répartis entre 2020 et cette année, le premier étant Fear of a Dead Planet et le second s’appelle donc Pilgrims. Le groupe semble centrer son univers sur un côté conquête spatiale, avec deux albums directement concernés d’un point de vue conceptuel et sur les photos de promotion où les mecs apparaissent en combinaison de spationautes! Je suis d’entrée de jeu un peu en difficulté pour me situer dans un repère que seul moi me mets en vérité, à savoir la corrélation entre l’aspect décalé de la promotion, qui sonne comme un truc rigolo, et le style de musique qui m’est vendu en amont de la chronique. Mais comme je suis quelqu’un de consciencieux, j’essaye de ne pas me laisser déborder par mon instinct et je me lance corps et âme dans la chronique de Pilgrims. Qui signifie au passage « pèlerins » en anglais. C’est parti!
Pour l’artwork, c’est du classique, de l’attendu même. Comme je disais, le concept est principalement centré sur un univers spatial, et je dois le dire plutôt décalé. Présentant un décor futuriste, avec ce vaisseau qui semble voguer entre des astéroïdes habités, ou des débris de planète avec des sortes de stations, les couleurs du ciel derrière me semblent suffisamment bleues pour plus jouer sur un contraste qu’une vraie signification. Ceci étant, on peut aussi se dire que c’est une manière pour Planet of the Dead de donner non pas une face sombre à sa musique, mais plutôt l’inverse. En tout cas, il y a un côté très « vieille affiche » de dessin-animé, ou de film nanar, qui me fait du bien. J’aime bien, c’est une notion que l’on retrouve d’ailleurs souvent dans le genre doom metal, avec des pochettes qui font beaucoup penser soit à des affiches de films du genre SC, soit des affiches qui font penser à des films un peu ratés et anciens. Pour un album autoproduit, je trouve la démarche artistique intéressante. Le même graphiste a d’ailleurs été utilisé entre les deux albums, preuve d’une valeur sûre pour Planet of the Dead. Bien bien bien tout ça.
La musique qui était donc présentée au départ comme du « sludge doom metal » s’avère avoir en fait un vrai accent stoner. Par le fait d’avoir des riffs significatifs, très rock, avec un son bien épais et une basse carrément en avant, c’est évidemment du stoner! Après, il y a quand-même un son de guitares relativement boueux, mais je lui trouve plus de similitudes avec Sons of Otis par exemple qu’un groupe bien sludge metal à la Bleeding Eyes. En vérité, le sludge metal est selon moi quasiment inexistant sur cet album. Le stoner et le doom metal en revanche imprègnent grandement le style de Planet of the Dead avec donc ces caractéristiques citées précédemment, et un aspect doom metal qui s’en ressent par les franches décélérations et les rythmes d’une lenteur chirurgicale. Il va donc de soi que Pilgrims est plus un album qui va donner envie à l’auditeur de s’enthousiasmer que de réellement amorcer un virage dépressif comme influencerait le sludge metal pur. C’est clairement une musique qui donne envie! Après, on ne va pas se mentir, la musique de Planet of the Dead n’est en rien une innovation de l’année. Elle est dans une mouvance qui se répète, inlassablement, puisqu’elle gagne. Moi, j’ai aimé l’album mais comme je me suis plus ou moins spécialisé dans le genre doom / stoner / sludge, j’en bouffe tellement d’albums chaque mois que j’en viens à moins me couvrir d’extase. Disons que c’est typique, sans grande originalité malgré le concept de départ, et on pourrait l’épuisement « professionnel » à chroniquer des albums du même acabit. C’est donc une première écoute agréable, sympathique mais rien de prometteur ni de nouveau au soleil. Je pense que vanter cet album sera à la fois simple et compliqué.
La seule réelle et grande satisfaction de l’album c’est la production. Franchement, pour un album sans label c’est déjà du très bon et du très mature! Le son est top, avec une basse au premier plan, des guitares lourdes, une batterie qui n’exagère en rien sa présence ni son jeu, le chant enraillé est niquel chrome. Bref! Tout est super bien fait, bien placé. C’est un très bon son, je suis très content. Je me répète mais pour un album autoproduit, c’est presque un modèle à montrer aux formations qui se servent de cette excuse pour sortir des CDs au son douteux. On peut faire des millésimes avec des jeunes pousses, il suffit de s’en donner la motivation. Bref! Très bon son qui ne souffre d’aucune contestation.
Je ne vais pas spécialement m’attarder sur les autres écoutes puisque j’en ai fait qu’une autre un peu éparpillée, pris par le temps. Du coup je passe au chant et ce sera le dernier paragraphe. Le chant m’a apporté probablement un lot de questions un peu plus poussées dans le sens où je me suis longtemps demandé si les choix qui étaient faits – car il y en a plusieurs – étaient les bons. Je trouve que techniquement parlant le chant principal est bon mais un peu bizarre, les moments en voix… Semi-claires, sont beaucoup plus douteuses. Les placements gageraient à être meilleurs déjà parce que rythmiquement parlant j’ai parfois été bien pris au dépourvu. Le choix des types de chant me semblent un peu trop étranges, il aurait fallu selon moi ramener à un truc plus consensuel avec un chant précis et peut-être seulement une variation, ou deux à tout casser. Mais là, c’est trop. J’ai donc un peu de mal à m’y retrouver, je dirais que ce sont des erreurs de débutants mais bon sang! Les mecs n’ont pas l’air non plus très jeunes…
Pour conclure, Planet of the Dead est un groupe qui surfe sur une vague bien fonctionnelle et qui, de surcroit, ne révolutionne pas la musique. Il va pourtant de soi que ce deuxième album, qui demeure autoproduit, présente quelques bonnes qualités et pourrait conduire nos amis néozélandais à aller plus loin. Avec un doom metal aux forts accents stoner, et quelques petits acariens sludge metal, Pilgrims est un album probablement déjà entendus cent fois ailleurs, mais qui amène ce qui marche avec ces genres. Un aspect un peu festif, une musique qui donne la patate et qui par sa lenteur nous fait gouter à la loi de Newton. Souffrant de quelques errances, Pilgrims n’en demeure pas moins un bon album qui mérite votre gratitude. Affaire à suivre, avec un label?
Tracklist :
1. Gom Jabbar 04:22
2. Pilgrim 05:03
3. Nostromo 04:12
4. The Sprawl 06:06
5. Escape from Smith’s Grove 03:47
6. Directive IV 03:38
7. The Cursed Earth 04:35
8. The Great Wave 06:32
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