Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10

Le metal, même si ces dernières années n’a pas accouché d’un nouveau style novateur, continue pourtant à se mélanger, entre différents styles, à muter, se transformer dans des accouplements musicaux, parfois étranges ou improbables, chacun cherchant à se démarquer de l’autre… tout en s’y appuyant.
C’est un peu le cas du groupe français Prypiat et de son album « A Lifeless World ». Cinq garçons composant ce projet fondé en 2021 à Metz qui, en parlant du titre de leur album, affirment qu’il s’agit bien de la ville Ukrainienne, victime de l’accident nucléaire de Tchernobyl.
Cela laisse présager une musique sombre, angoissée et particulièrement plombée.

En fait, ils font dans le mélange des genres.
D’un côté un pur deathcore, de l’autre des ambiances progressives « planantes » comme on disait à l’époque, chargées de désespoir. Et pour porter le tout, des pulsations sur fond de tempos en général lents, mais souvent sous tension.
Cela donne une musique rageuse, délétère sur les bords, anxieuse et désespérée.
Les breakdowns, nombreux, s’accouplent à des plages atmosphériques, mais dont « l’oxygène » est chargé de gaz toxiques. Là-dessus, imaginez des riffs aux multiples visages (“To the Ground”), des grosses rythmiques percutées comme des chiens de fusil (“Prypriat”), un growl hardcore et un autre plus fielleux, une aura parfois envoûtante (“I Can’t Breath”), la surprise d’un refrain presque lumineux, ce qui est rare chez eux, quand arrive celui de « Landscape Of Death », un impression de nervosité à tout crin alors que leurs beats prennent le temps d’exister, et vous aurez peut-être une petite idée de la bête.

Après, il faut l’adopter, s’y immerger et surtout aimer ce genre de musique.
Même si à la première écoute, vous avez une impression de répétitivité de leur formule, vous capterez, ou pas, les petites nuances qui émaillent leurs différentes compositions.
C’est le genre de musique, et c’est paradoxal, qu’il vaut mieux écouter chez soi, les yeux fermés, mais qui en concert doit vous donner envie de bouger.
Bref, j’aime bien leur démarche, et même si je n’aime pas tout, leur musique dégage une aura particulière qui ne peut pas laisser indifférent.

Tracklist :

1. Прип’ять (01:07)
2. Prypiat (05:28)
3. To the Ground (03:45)
4. I Can’t Breath (Ft. Jeremy Lion) (04:50)
5. Landscape of Death (03:54)
6. Interlude (02:14)
7. Destroyed World (03:48)
8. Survival Instinct (05:58)
9. Mutation (04:25)
10. A Lifeless World (05:16)

Facebook  Instagram  Site web  YouTube