Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Se repose-t-il parfois ?
A longueur de chroniques de rééditions, je parle de Patrick W. Engel et de son Temple Of Disharmony de studio qui semble avoir définitivement décidé de remasteriser (quasiment) tous les albums et démos des groupes de speed et de thrash metal sortis dans les années 80.
Et en grand nostalgique de cette époque, je ne peux pas ne pas en parler : d’ailleurs, faudra que je lui demande de me rembourser mes incalculables agios tant son travail met à mal mes relations déjà fort discourtoises avec mon banquier !
Donc, Patrick, là, va falloir qu’on cause…

Blague à part, au cours de mes innombrables chroniques de groupes de thrash metal se réclamant entre autres des canadiens de Razor, je ne pouvais m’empêcher de clamer encore et encore mon admiration pour cette formation emmenée à l’époque par le chanteur Stace « Sheepdog » McLaren, dont le timbre collait parfaitement au riffing du groupe.
Et on ne va pas se mentir : définitivement, mes albums préférés de Razor restent Executionner’s song (1985),Evil invaders (1985) et Malicious intent (1986).
J’avoue ne pas du tout aimer Custom killing (1987) – les deux titres de onze minutes étant des sommets de longueurs inutiles à mon sens – mais le bien-nommé Violent restitution aura rattrapé ce “ratage”, après tout, on a tous droit à l’erreur.
Ensuite ? Sheepdog parti, j’ai trouvé moins d’intérêt à Razor et c’est avec une passion moindre que j’ai acquis (malgré tout) les albums Shotgun justice (1990), Open hostility (1991) et Decibels (1997) qui ont suivi.

En revanche, les rééditions successives du premier EP de 1984 Armed and dangerous (janvier 2021 chez Relapse Records), puis aujourd’hui de cet Escape the fire, deuxième démo du groupe initialement sortie en cassette en décembre 1984, il y avait de quoi me faire applaudir du fessier !
Et pour cause : on se prend les premières versions de “City of damnation”, “Distant thunder”, “Gatecrasher”, “Deathrace”, “Escape the dire” et “March of death”, toutes présentes ensuite sur “Executionner’s song”.
Autant dire que c’est un pur kiff.
A côté de ça, on a un long “Metal avenger” (plus de sept minutes), “Heavy metal attack”, “Frost bite” et “Ready for action” comme “inédits”.
Pour les titres qui auront fait fureur sur le premier full length de Razor, on sent qu’entre les deux versions, le quatuor a su passer d’un speed metal un rien punkisant à un speed / thrash metal des plus percutants, sans encore atteindre la brutalité des deux albums qui ont suivi.
Bref, clairement, on sent que le groupe cherchait à aller le plus loin possible dans l’intensité et cet Escape the fire n’en était que les prémices.

Et il apparait aussi clair que Razor n’aura jamais été aussi performant que quand ils font des titres courts et débarrassés de superflu : “Metal avenger” et ses sept minutes avec un (trop) long pont musical n’en est que la criante preuve. Et surtout, ils n’ont pas réédité l’expérience (du moins jusqu’à “Custom killing”).
Et à l’écoute des “Heavy metal attack”, “Frost bite”, “Ready for action” et donc ce “Metal avenger”, on comprend pourquoi Razor ne les a jamais réenregistrés, que ce soit sur album ou en live.

Malgré tout, l’intérêt d’acquérir cet Escape the fire est réel, surtout pour les fans du groupe et de speed / thrash metal en général.

Pour ma part, je n’ai pas fini de me prendre des remontrances par mon banquier !
Merci Patrick…

Tracklist :

1. City of Damnation (3:41)
2. Time Bomb (3:43)
3. Distant Thunder (4:03)
4. Gatecrasher (2:57)
5. Metal Avenger (7:21)
6. Heavy Metal Attack (1:48)
7. Frost Bite (3:09)
8. Death Race (3:24)
9. Ready for Action (3:23)
10. Escape the Fire (3:28)
11. March of Death (3:49)

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