Note du Soilchroniqueur (Fredo):
7 / 10

Tiens, voila des revenants … Rest In Peace n’est en effet pas inconnu sur la scène metal française. Ce groupe de Grenoble existe maintenant depuis plus d’une dizaine d’année et a à son actif deux albums. Complexité des compositions, changements de rythmes, dualité entre guitares agressives et plages de clavier plus calmes, tous ces éléments faisaient de nos alpins un groupe de Heavy Prog, qui commençait à se faire un joli petit nom chez les aficionados du style. Mais voilà. Malgré une sérieuse expérience scénique (premières parties entre autres de Vanden Plast,Evergrey, et tournée ave Shaman, groupe d’André Matos, ex-Angra) et des critiques encourageantes, le groupe a connu une certaine baisse d’activité pendant deux ans qui aurait pu être fatale. Mais c’est sans compter sur la persévérance et la passion de ces musiciens qui ont su tirer profit de toutes ces galères inhérentes à nombre de groupes de notre beau pays.

C’est donc avec une vitalité toute neuve que nous revient le Rest In Peace nouvelle formule 2008. Nouvelle formule car le line up a été modifié de façon significative. Autour des deux piliers que sont Laurent (guitares) et Aldo (batterie), on note que la place de claveriste a disparu, bien que l’album comporte de beaux arrangements au synthé, joués à l’occasion par Laure et Jean Yves du groupe de Speed mélodique Heltaria. Mais aussi avec l’arrivée de Wince, nouveau vocaliste qui fait preuve de très belles qualités sur tout l’album. Car le bonhomme a une sacrée etendue vocale, et passe avec une facilité déconcertante de passages graves dans la tradition « crooner » à des montées dans les aigus, un peu dans le style d’un Geoff Tate, par exemple. Enfin, JC prend la place laissée vacante de bassiste.

On peut aussi parler de nouvelle formule en regard des évolutions dans les compositions. Moins de fioritures, plus de « rentre dedans », Rest In Peace s’éloigne quelque peu de Prog pour nous présenter ici un Heavy Rock racé de très bonne tenue en simplifiant donc de la structure des morceaux qui gagnent en efficacité. Les refrains sont particulièrement catchy et certains d’entre eux vont certainement vous trotter dans la tête un bon moment (Curtains Of My Lies, At my side…). Bien sur, on ne brûle pas systématiquement ce que l’on a adoré, et on retrouve encore ça et là quelques petites touches « prog » comme dans Oceans of Times ou Silent Howl, plus particulièrement dans Die Alone, titre ambitieux à la structure complexe. Impossible aussi de terminer ce petit survol de l’album sans parler des autres marques de fabrique, comme la qualité des solos ainsi que des sympathiques petits intermèdes introduisant certains titres.

Voilà. Un dernier mot pour souligner la très bonne production, le mastering qui va bien au Finnevox, une belle pochette… on tiens dans les mains un très bon album. Alors messieurs, s’il vous plait, débrouillez vous pour qu’on attende encore pas trois ans pour avoir des nouvelles de vous !

Fredo