Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 7/10

Samael, c’est un peu comme les fêtes de fin d’année, on en aura eu à toutes les sauces. Ils sont qualifiés depuis leur naissance de groupe de Black Metal mais à mon sens, le vrai Black, on en a eu jusqu’à Blood Ritual, excellent opus du genre. Cependant, la bande à Xy et Vorph n’ont jamais réellement coupé le cordon, la sortie de l’album Above en 2009 allant complètement dans ce sens. En effet, le groupe a considérablement réduit la présence de sonorités Industrielles… pour revenir aux ambiances purement Black Metal du début de leur carrière. Certains diront même qu’ils ont été plus agressifs avec Above qu’avec Blood Ritual mais dans l’esprit, je trouvais le son bien plus délicieusement mauvais en 1992 (voire même en 1988 avec la fameuse Demo « Macabre Operetta ») qu’en 2009. Les progrès de la technologie ne font pas tout.
Les dernières fois que j’ai vu Samael sur scène, à savoir en 2009 pour le Hellfest ainsi qu’en 2010 dans le cadre de l’Extrême Fest début 2010, j’avais déjà été soufflée par ce retour puissant au Black Metal, alliant technicolor auditif avec un aspect progressif techno/Industriel et l’esprit Black dans des riffs rapides et une voix qui ne cache pas ses inspirations originelles, sans vous cacher l’énergie déployée dans un jeu de scène des plus impressionnants. Les prochaines dates risquent de dépoter.

Un mot maintenant sur cet EP sorti chez Nuclear Blast. Six morceaux, deux lives, une refonte de « Into The Pentagram » et un avant goût du prochain album Lux Mundi avec « Antigod », l’éponyme puissant qui ravira les amateurs de Metal lourd et puissant poivré d’un côté épique.

« Antigod », qui débute sombrement, riche de superpositions de sonorités parfaitement accordées. Le clavier ne gêne en rien l’esprit brutal du morceau encadré de voix de maître par Vorph. Pour un peu on se sentirait au milieu d’un orchestre symphonique, tellement les cuivres sont présents derrière le morceau, tout comme la toile de fond d’une peinture épique de Géricault. « Antigod » s’arrêtera comme il débute, avec autant de force. « Into The Pentagram » me surprend par la finesse de sa re-création, si je puis dire. Tout l’esprit de la Demo est conservé et les améliorations sonores sont utilisées avec beaucoup d’intelligence, de telle sorte que l’auditeur puisse parfaitement reconnaître l’original et la puissance des sons typiques au Samael des temps anciens. Très impressionnée, et ce morceau me plaît beaucoup, moi qui avait laissé le groupe de côté dès l’album Passage…
A la suite de ces deux merveilles, on aura l’occasion de retrouver les inspirations plus Indus de Samael avec un live de « Reign of Light », qui n’invente rien certes, mais qui coupe l’EP avec harmonie. Pareil pour « Slavocracy », le son Live sur ce morceau rapide, exécuté avec énergie et technique… il passe sans problème dans la continuité d’Antigod et marque encore les énormes capacités musicales du groupe rien que par la précision rythmique et la puissance du rendu.
Nous terminerons presque avec le « Dark Night Remix » du morceau éponyme qui plaira aux fans de son Indus. Pas que je le trouve inintéressant, mais trop « techno » si j’écoute mes goûts. Et enfin, une compo qui se veut épique dans son intro, pourquoi pas. « Ten Thousand Years » nous montre les facettes expérimentales de Samael, bien qu’il y manque un peu de sel. Ce morceau me fait penser à certaines musiques épiques de RPG…

Au final, un bon EP ! Je ne me lasse pas « d’Antigod » dans sa version originale, « d’Into The Pentagram » parfaitement réussie, et du live de « Slavocracy », ces trois oeuvres elles-mêmes me font baver du champagne sur le futur Lux Mundi.

Myspace: http://www.myspace.com/samael

Site officiel: http://www.samael.info/Above/index.html