Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 6,5/10

J’en attendais beaucoup… trop peut-être !

S.D.I. fait partie de ces groupes de speed / thrash metal allemand un rien punkisant qui ont égayé mon adolescence avec trois albums sortis presque coup sur coup. “Welcome to Satan’s Defloration Incorporated”, qu’ils disaient sur leur premier album en 1986 : j’en ai enrichi, des masseurs kinésithérapeutes, pour remettre mes cervicales en place chaque fois que j’avais écouté des “Quasimodo”, “Wanker”, “Take off your hands” et surtout leur chanson d’amour pour la gent féminine “I wanna fuck ya”… S’en sont suivi l’excellent “Sign of the wicked” (1988) toujours très incisif et un bon “Mistreated” (1989) auquel j’avais malgré tout moins accroché, trouvant que l’urgence des deux premiers albums avait fait place à quelque chose d’un peu moins spontané et des titres trop longs… C’est en 1991 que le groupe splittera, faisant partie des innombrables bons groupes qui disparaissaient après une trop courte carrière. Malgré tout, l’héritage des trois albums était tel que S.D.I. faisait partie des formations que j’aimais me réécouter régulièrement, le premier album en tête… Le groupe se sera bien reformé brièvement en 1992 mais ça n’aura pas donné de suite.

C’est en 2014 que le bassiste / chanteur Reinhard Kruse reforme S.D.I. (qui semblerait vouloir désormais dire Severe Deaf Individual… soit !) avec ses deux compères Ralf Maunert (batteur de 1986 à 1990) et Rainer Rage (guitariste de 1988 à 1991), qui partiront trois ans plus tard. Qu’importe, Kruse tient à faire continuer son groupe et reprend Christoph Olbrich à la batterie (qui avait déjà joué pour S.D.I. en 1990-1991) et un petit nouveau aux guitares en la personne de Daniel Ha. Une démo en 2017 (“Ballrun demo 2017« ) de trois titres qu’on retrouve sur cet album et le groupe semble reparti.

Et en effet, c’est fin janvier 2020 que sort ce “80s metal band” qui, s’il s’avère sympathique, n’a pas la qualité des trois premiers. Est-ce la faute à un chant mis trop en avant par rapport aux instruments ? Est-ce la faute à quelques compositions un rien trop poussives qui auraient été dispensables sur cet album ? Toujours est-il que l’excitation de prime abord a vite fait place à une envie de zapper quelques titres. Bien sûr, ça déboule fort avec un excellent “80s metal band” et quelques titres bien sentis font plaisir à entendre : que ce soit l’ébouriffant “Freeride”, le nerveux “Action” proche d’un excellent Raven, “Trash”, le plus calme “Back against the wall” avec son excellent solo, “I hate you” ou le très Anvil “She said”, on tient là autant de petits plaisirs auditifs. Par contre, “Porno”, “Sneaky war”, “(Let the) ball run”, le lourdingue “Here and now” ou “Dead and gone” dont on ne sait pas trop où il veut aller de par trop d’errances inutiles sont à la limite du pénible.

C’est donc un album en demi-teinte que S.D.I. nous propose-là : ce n’est pas qu’il soit foncièrement mauvais mais le rapport attente / résultat fait que les comptes ne sont pas très équilibrés. Et chacun aura noté que je n’ai même pas parlé de la pochette…

Vivement le prochain album malgré tout !

Tracklist :

1. 80s Metal Band (4:14)
2. Freeride (4:18)
3. Porno (3:36)
4. Action (3:05)
5. Trash (4:20)
6. Sneaky War (3:33)
7. (Let the) Ball Run (3:02)
8. Here and Now (4:01)
9. Back Against the Wall (4:47)
10. I Hate You (2:14)
11. Dead and Gone (2:59)
12. She Said (4:28)

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