Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

Nous vivons dans un monde où nous nous plaisons à coller des étiquettes, parfois en coupant dans les virages ou en amalgamant à tout va, de manière à catégoriser la moindre chose ; ranger un groupe de musique dans tel ou tel registre en fait partie, sauf que parfois, cela n’est pas toujours aussi simple que cela ! Starbenders ne s’embarrassant pas des frontières entre les styles musicaux et ne souhaitant pas se borner à l’enfermement dans un seul et unique genre, compose au gré de son envie du moment, ce qui, sur un même album peut amener des morceaux aux orientations et aux ambiances différentes tant ils balaient large ! « Take Back the Night », leur troisième album, qui sort comme pour marquer une décennie d’existence, en est un parfait exemple.

Les Girls & Boys, originaires de la banlieue d’Atlanta, ne nous ont du reste pas habitués à autre chose depuis leurs débuts ! Il suffit d’écouter les morceaux issus de leurs anciennes galettes comme « Never Lie 2 Me », pop à souhait, ou « Rock’n’Roll Boyfriend », un rock garage auquel une once de pop psychédélique est incorporée, ou encore « Time Stops », une balade de toute beauté à fendre les cœurs pour ne citer qu’eux, se rendre compte que les horizons sont multiples et que le groupe n’est pas qu’une formation glam rock stricto sensu !
J’arrête là le voyage dans le passé, et revenons à nos moutons pour évoquer les treize nouveaux titres que le groupe nous envoie en ce début d’automne ! En premier lieu, on peut dire sans se tromper que c’est avant tout un album un peu plus personnel que les précédents, les sujets mis sur la table étant en grande partie issus du passé vécu par les membres du groupe, que ce soit la toxicomanie ou encore la problématique relative à la santé mentale, par exemple. Cela peut expliquer les sonorités parfois plus sombres qui jalonnent certains morceaux.
« The Game » ouvre ce nouvel opus à travers quelques notes de guitares sur lesquelles la sublime voix de Kimi vient se poser, avec un timbre qui se situe probablement quelque part entre celui de Bonnie Tyler, Joan Jett, Blondie, Wendy James et autres figures du chant féminin de la fin des seventies ou des eighties. La mélodie, bien que classique, est particulièrement accrocheuse et le solo de Kriss est dynamique, mais c’est principalement la voix qui donne le relief au morceau qui possède tous les atouts pour devenir un incontournable du groupe.

« Sex » s’articule autour d’une ligne de basse percutante, de quelques sonorités électro et d’un tempo dynamique, le tout ayant clairement une teinte pop rock façon Transvision Wamp, qui donne la pêche pour la journée… C’est un constat musical mais c’est surtout reconnu par le corps médical, le sexe donne la pêche ! CQFD ! Côté pêche, on est également servi par des titres comme « Body Talk » qui s’appuie sur des riffs saccadés et efficaces et un refrain court ne demandant qu’à être repris par le public les soirs de live, ou encore « The End is Near », avec les mêmes recettes auxquelles s’ajoute un rythme groovy à l’envi ! « Blood Moon » n’est pas en reste et te botte le cul avec sa rythmique lourde et puissante, merci le duo-basse-batterie, et la voix d’écorchée vive qui t’envoie dans les cordes !
D’autres titres ont une teneur plus sombre et/ou planante, à l’instar du superbe « We’re Not OK » au tempo lent, dans lequel la basse prend toute sa place et le solo est parfaitement en phase. La voix quasi hypnotique par moment et les chœurs en arrière-plan contribuent à la l’ambiance profonde ressentie.
« Cherry Wine » est un titre qui restera parmi ceux qui ont la capacité de te toucher en plein cœur, voire te laisser sans voix, dans des pensées et des divagations nostalgiques ou romantiques, c’est au choix ! Une chose est certaine, on ne peut pas composer de tels morceaux qui jouent si intensément avec tes émotions sans être habité par un sens aigu du feeling !

Pas totalement remis de « Cherry Wine » que « Seven White Horses » retentit déjà et vient enfoncer le clou qualitatif constaté tout au long de l’écoute de ce bijou musical, chaque composition sachant retenir ton attention de manière différente : subjugué par la voix, surpris par une intro, entraîné par un riff, bercé par une mélodie comme celle de « Marianne », secoué par un groove, scotché par une ambiance, celle d’ « If You Need It » par exemple, interpelé par la qualité de la reprise de « Poison » d’Alice Cooper, aucune des réalisations ne te laisse indifférent, signe que l’inspiration et la créativité étaient au rendez-vous quand la composition de l’album a débuté !
« Midnight », très glam et smoothy et « Say You Will » dont l’intensité monte crescendo au fil du titre concluent ce troisième opus qui s’écoute d’une traite, sans aucune longueur du fait des compos entraînantes et variées !
Les groupes estampillés glam rock jouent souvent avec les codes et les ficelles du genre, exagérant leur look, jouant une musique basique et peu inspirée ou provoquant gratuitement dans des textes écrits maintes fois ! Starbenders est à l’exact opposé de ce constat, excepté le look dans une moindre mesure, faisant fi des clichés et suintant d’authenticité sur tous les plans !

« Take Back the Night » libère une énergie positive malgré les sujets sombres qu’il contient et possède tous les arguments pour que son écoute devienne addictive, vous êtes prévenus !

Tracklist :

1. The Game 3:46
2. Sex 3:21
3. Body Talk 2:44
4. We’re Not OK-2 3:42
5. Cherry Wine 3:15
6. Seven White Horses 3:41
7. The End is Near 3:21
8. Blood Moon 3:22
9. If You Need It 4:14
10. Marianne 3:41
11. Poison 4:27
12. Midnight 3:23
13. Say You Will 4:26

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