Line-up sur cet Album
Mikko Kotamäki : Chant Juha Raivio : Guitare Markus Jämsen : Guitare Kai Hahto : Batterie Aleksi Munter : Claviers Matti Honkonen : Basse
Style:
Doom/DeathDate de sortie:
Novembre 2009Label:
Spinefarm RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
9 / 10
En dix ans d’existence et dorénavant quatre albums au compteur -pour pratiquement autant de chefs d’œuvre-, Swallow The Sun risque de marquer indélébilement la décennie s’annonçant ; comme la précédente s’achevant a vu les finlandais montés en puissance exponentielle.
Car si la première offrande éponyme au combo s’avéra potentiellement prometteuse ; les suivantes « Ghosts of Loss »de 2003 et « ‘Hope » de 2005 ; flirtèrent tout simplement avec l’excellence. Ne leurs manquait qu’une once de ce que l’on pourrait s’essayer à qualifier de maturité, si l’on ne craignait de se voir affubler de prétentieux ou vaniteux à se permettre de jauger, et pis encore juger la mélodicité assénée tant celle-ci tient plus de la poésie auditive… Que d’un groupe de potes numérisant leurs délires au fond d’un garage… Non pas que l’un ou l’autre de ces états de faits soient comparativement dépréciatifs, tant l’océan Metal est composé de myriades de kaléidoscopes de gouttes de consistances et genèses différentes, mais plus simplement parce que les six de Jyväskylä sont empreints d’une musicalité à la réelle unicité labélisée par la magnificence. Telle est la différence entre le « Critique » et « l’artiste », dont le premier n’a bien souvent que son sophisme littéraire pour valoriser ou contester le talent secrètement jalousé et inhérent au second. Et dans le cas de Swallow The Sun, véritables ménestrels dépressifs, mon intime conviction d’amateur passionné, me forcera à réitérer le terme de Poésie…
Pourquoi un tel laïus en introduction, si ce n’est pour essayer d’emblée, de vous faire toucher du doigt, vous préparer par une approche toute en douceur à votre prochaine confrontation avec la sauvagerie et l’esthétisme de la plénitude et la profondeur du ressenti délivré par ce New Moon. En totale opposition avec l’hégémonie actuelle des produits allégés, calibrés, alésés et stéréotypés ; cet album est une pure mise en exergue de la puissance de création de Juha Raivio. Un total libre cours à ses humeurs et inspirations profondes, ou l’alchimie concoctée et assénée est marquée du sceau de l’équilibre parfait.
Emphatiquement et résolument Doom, structurellement et viscéralement Heavy, teinté de gothique et empruntant conjoncturellement des ingrédients au Death et au black particulièrement dans les lignes vocales ; les scandinaves ont franchi un pas dans leur musicalité. Une évolution ou le « doom » mélodique classique, s’est docilement estompé derrière un « Doom » Magistral et viscéralement émotionnel de par la réalité des sentiments suggérés et suscités. On atteint ainsi de manière grandiloquente l’extase ou la jouissance des profondeurs en quittant les rivages des poncifs inhérents souvent à ce style pour s’immerger dans les abymes de l’émotivité. Noirceurs, froideurs et obscurités s’avèrent en lutte perpétuelle et manichéenne avec la lumière, la chaleur et par la-même le salut. Le sempiternel filigrane du combat perpétuel entre la mort et la vie, ou le sous genre Metal choisi s’efface voluptueusement en ne restant qu’un support au message délivré.
A l’image par exemple d’un « Falling World » dans la droite lignée d’un « She dies » des Draconian ; Swallow the Sun réussit le tour de force de ne jamais s’empêtrer dans les sentiers balisés en proposant une parfaite osmose entre ressacs puissants et alternatives plus subtiles et calme. Mieux maitrisé, mieux canalisé, structurellement plus épuré et moins touffu que le « The Morning Never Came » initial de 2003 ; le sentiment de linéarité souvent inhérent au doom est ici totalement écarté par un éventail ciselé d’originalités et de diversités déployé à bon escient.
Que ce soit sur une intro en arpèges et chant susurré annonçant une dualité de vocalises black et death sur « These Woods Breathe Evil », que ce soit par des leads guitares lancinantes, insidieuses, mélodiquement subtiles et vous imprégnant inexorablement par leurs froideurs mélancoliques. Ou bien encore par des claviers utilisés en nappage ou en véritables lignes organiques ; tout concourt à la grandeur de l’édifice méritant une mention toute spéciale pour l’énorme travail accompli au niveau du panel vocal. Voix cristalline et féminine envoutante sur le somptueux « Lights on the Lake », ou chœurs quasi religieux sur le«Weight of the Dead » de clôture, la liste est non exhaustive, loin s’en faut tant un « Sleepless Swans» tout en nuances voluptueuses, suggestives et suggérées par un chant clair brumeux se targuera d’atours semblables.
Cet avatar à l’univers subliminal se dévoilant graduellement, ce dark doom sympho de ménestrels empli de spleen mystique fera naitre des relents de puissance émotionnelle, ou selon votre sensibilité et les plages délivrées, les puissances « Black » sataniques vous prendront aux trippes quand l’instant d’après vous seriez enclin à vous trancher les veines dans un accès dépressif gothique. Quelles que soient les desseins des compositions délivrées, ceux ci sont atteints sans coups férir ne vous laissant ni échappatoire, ni rémission. Du grand « Art » tout simplement.
Paradoxalement, l’arrivée derrière les futs du batteur de Wintersun, l’excellent Kai Hahto, tout comme la production sur mesure d’un Jens Bogren que l’on ne présente plus, n’instaureront aucune dépréciation… quand à ma tentative maladroite pour tresser une couronne de lauriers à ce « New Moon » exacerbant tous vos sens et qui est le véritable premier « Coup de pied au cul» de cette nouvelle année.
Site Internet : http://www.swallowthesun.net/site/
Myspace : http://www.myspace.com/swallowthesundoom
MetalPsychoKiller
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