Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10

C’est marrant ça, quand on entend Norvège, les metalleux pensent illico Black Metal, alors qu’il n’y a pas que ça en Norvège, pas vrai ? Par exemple, Burzum et Mayhem sont des groupes qui n’ont d’autre volonté que de promouvoir une certaine forme de folklore norvégien, là où Satyricon, Immortal, 1349 ou encore Gorgoroth mettent en musique des contes et légendes locales, ni plus ni moins ! Les gens ne voient bien que ce qu’ils veulent bien voir !
Bon, trêve de plaisanteries, tout le monde s’accorde à dire que cette contrée septentrionale est une terre nourricière pour nous fournir du Black de qualité, peu importe à quelle vague il appartient ! Sworn en fait indéniablement partie, labourant le sillon du Black à sa manière, en y apportant une touche mélodique l’éloignant des ténors de la première fournée ! Depuis 2005, date de leur création du côté de Bergen, ils ont sorti trois albums « The Alleviation » en 2007, « Bastards and Conquerors » deux ans plus tard et « Dark Stars and Eternity » en 2018 ; ils reviennent cette année avec un quatrième opus intitulé « A Journey told through Fire » qui comprend sept titres pour cinquante minutes en immersion dans leur monde bien sombre !

L’ambiance générale de l’album, certes Black, mais pas dans sa dimension malsaine, montre que Sworn évolue dans une frange moderne du style, qui ravira ceux ayant un penchant pour des compositions mélodiques proposant des rythmes variés, passant d’un tempo rapide habillé par des blast beats incessants, à des moments plus calmes, voire planants, « A Godless Domain » en est un parfait exemple ! Démarrant par un arpège sur lequel une voix parlée est plaquée, avant qu’un riff ne prenne le dessus au bout d’une minute trente, le morceau se lance véritablement sur un tempo soutenu au bout de deux minutes trente, avant que la voix d’outre-tombe de Max ne retentisse ! Succession de phases rapides et de breaks plus ou moins lents tout au long de la presque dizaine de minutes que dure le morceau, le plus long du LP !

Y compris lorsque les morceaux sont plus courts, on retrouve cette même alternance que ce soit sur « Grand Eclipse » ou « The Forsaken » pour ne citer qu’eux ; c’est là leur marque de fabrique en quelque sorte, celle que l’on retrouve communément sur ce genre de Black. La reprise souvent brutale des rythmes rapides après les moments de calme donne un regain d’agressivité aux morceaux.

« Calamity Sea » est un morceau en deux parties, une première sur un même mid tempo et la même mélodie qui retentit jusqu’après la moitié du titre, avant qu’un break ne prenne le relais et le relance sur un autre riff, jusqu’au final terminant calmement ! C’est quasiment un morceau de Death Mélo, si ce n’est le chant qui sonne Black ! On retrouve le même type de construction musicale sur « Monumental », et du Mélo en pagaille dans « Visions Of Fire », qui n’apporte pas de relief particulier à l’album avec son côté répétitif.
Le titre éponyme vient conclure l’album dans la continuité de ce qu’il a été depuis le début, sans surprise.

Au final, Sworn ne décevra pas ses fans avec cet opus qui reste conforme à leur style depuis leur début, avec, me semble-t-il, un peu moins d’agressivité ! Ceux vénérant la première vague de Black norvégien, souvent qualifiée de « trve », n’y accorderont au mieux qu’un oreille distraite, ce registre de Black étant trop moderne à leurs yeux et dénué d’ambiance satanique malsaine au détour de chaque note !

Tracklist :

01. A Godless Domain (09:47)
02. Grand Eclipse (06:45)
03. Calamity Sea (06:26)
04. The Forsaken (06:39)
05. Visions Of Fire (06:08)
06. Monumental (05:16)
07. A Journey Told Through Fire (07:39)

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