Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Garage rock ? Punk rock ? Trash (sans “h”, merci) grunge ? Tout ça à la fois ?
Tarah G. Carpenter et son projet Tarah Who ? ne se pose pas la question des étiquettes, elle s’en fout du moment qu’on lui laisse libre court à sa création musicale.
Après trois albums (“Little out there”, “Supposedly, a man” et “The collaboration project”) et deux EP (“Federal circle of shame” et “64 women”) depuis dix ans, on ne va plus lui dire comment elle doit s’y prendre pour nous envoyer du rock ‘n’ roll pur jus entre les oreilles.
Du moment que ça reste spontané et authentique, elle continue.
Et de belle manière : pour ce “The last chase”, elle nous colle dix titres de rock pur jus agrémenté d’une courte intro musicale.
Et ça, le groupe ne s’embarrasse pas de superflu : ça va directement à l’essentiel et chaque titre n’est ni plus ni moins que l’essence même du talent musical de l’artiste.

Au passage, c’est ni plus ni moins que l’ingénieur du son et producteur Alain Johannes qui s’occupe de l’album, le même qui est déjà responsable du son pour Queen Of The Stone Age, PJ Harvey, Brody Dalle, Chris Cornell ou Them Crooked Vultures.
Et autant dire que ce n’est pas non plus à lui qu’on va donner des leçons de rock. Non, il a parfaitement su retranscrire l’univers torturé et passionné de Tarah et de son groupe.

Une courte intro d’à peine 40 secondes et c’est parti pour dix titres d’une moyenne de deux minutes et demies parmi lesquels seul l’excellent “Never say never” culmine à 4mn30.
C’est dire à quel point les compositions de Tarah Who ? se veulent épurées au possible.
Inutile de se prendre de longues plages instrumentales qui ne seraient ici que du remplissage. Non, couplet, refrain, chœurs et on y retourne. Le tout en privilégiant l’efficacité, s’il vous plait !
Ah ça, les invitations à lever le poing en secouant la tête tout en reprenant à tue-tête des refrains accessibles sont légion tant l’ensemble se veut accrocheur et, soyons honnêtes, addictif !
“Safe zone” nous donne déjà le ton de ce qu’on va se prendre pendant une grosse demi-heure et il n’y a pas mensonge sur la merchandise et ce n’est pas “Dimple” qui va casser la dynamique. Et au rayon des titres qui ne vont pas par quatre chemins pour nous coller une bonne dose de vitamines, “Grown up” et “Do you believe in Santa Claus ?” sont du genre à nous coller la patate pour la journée.

“Unborn”, à l’instar d’un “Army of women” va se montrer plus intimiste et le plus long “Never say never” permet au groupe d’explorer des côtés un peu plus noisy et répétitifs et surtout toujours aussi accrocheurs.
Chaque titre se veut un concentré d’énergie pure et n’hésite pas à combiner une certaine lourdeur sur certains titres pour gagner encore plus en puissance (“Don’t come knocking at my door” ou “In her honor”) ou de se la jouer punk total bien énervé (“Do you believe in Santa Claus ?”)
Et, en guise de dessert, l’album se termine sur le plus introspectif « You don’t see me » pour un final en beauté.

Clairement, Tarah Who ? se montre comme ce qui se fait de mieux en matière de grunge / punk rock depuis les L7, Babes In Toyland ou Hole en matière d’énergie brute et d’authenticité.
Dire que je les ai loupés le 1er décembre 2023 au Brin de Zinc (Chambéry) pour des raisons professionnelles… Le rendez-vous est pris pour le prochain passage.
Hep hep Thomas, tu l’entends, mon appel du pied ?

Tracklist :

Intro (0:40)
Safe Zone (3:15)
Dimples (2:29)
Unborn (2:48)
Never Say Never (4:30)
Army of Women (2:39)
Don’t Come Knocking At My Door (2:51)
In Her Honor (3:03)
Do you believe in Santa Claus (2:31)
Grown Up (2:57)
You Don’t See Me (3:00)
ITunes  BandCamp  Facebook  Instagram  Site web
Open Spotify  X (Twitter)  YouTube 1  YouTube 2