Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

La description par le groupe est parlante : Nocturna est un album sombre, influencé par la situation pandémique des deux dernières années et cela accentue encore le style déjà sombre de la formation Italienne. Ce travail rassemble des morceaux éclectiques composés entre 2019 et 2020, qui s’éloignent des vibes rock’n’roll des premiers jours, pour transformer en une nouvelle ambiance dark-wave et goth.
La couverture au coq noir est emblématique, complexe et représente le triomphe de la « bête » dans une représentation pessimiste et nihiliste de la condition humaine, plus fragile et coupable que jamais.
C’est un rappel visuel du Moyen-Âge comme une époque de ténèbres, dominée par l’ignorance et l’incertitude, comparable à ce que nous vivons aujourd’hui. Le coq est un symbole de passage entre la vie et la mort, la lumière et l’ombre, début et fin, chute et renaissance, instable comme l’ambiance pendant les confinements. Il nous entraîne dans un voyage musical dans les ténèbres profondes de cette aliénation : des moments mélancoliques alternent avec des doses massives de sonorités, aux accents années 80 et post-punk.

Pour un quatrième album, c’est une pure réussite.
En effet, The Sade a mis de côté son côté plus rock pour poser des ambiances typiquement dark wave et post punk !
Désormais plus proches du The Mission des premiers albums que du The Cult post Sonic temple, The Sade se fond désormais tranquillement dans une mouvance très gothic rock très prisée entre la fin des années 80 et les mid-nineties. Les Bauhaus, The Cure, Fields Of The Nephilim, Clan Of Xymox, Joy Division voire les plus actuels King Dude, MW Wild, The Necromancers Union ou Then Comes Silence seront autant de groupes qui viendront immédiatement à l’esprit des adorateurs du genre à l’écoute de ce Nocturna.

Ambiance désespérée, mélancolie non stop, The Sade verse, au fur et à mesure que les compositions s’égrènent, dans une forme de spleen inhérent au genre.
Certains titres sont énervés et entraînants (“Sinner”, “No mercy”, “Another Prayer”), d’autres emplis d’une mélancolie ostensible (“End of Time”, “She Dies”), voire d’une atmosphère on ne peut plus pessimiste (“Guilty”) voire désespérée (“King and Queen”, l’impeccable “Flatline”, le magnifique “Reflection”), entrecoupés d’interludes instrumentaux planants (“Oracle” et “Drama”), mais tous ont ont comme dénominateur commun de se montrer accrocheurs.
Et au milieu de ces titres relativement courts, d’une moyenne de trois minutes, se trouve un magnifique “Long live Death” de plus de sept minutes qui regroupe à lui tout seul tout ce que The Sade peut composer de meilleur, sorte de longue complainte à s’enivrer sans la moindre modération.

Clairement, le virage gothic rock / dark wave opéré sur cet album par la formation Italienne est purement divin.
Le plus beau coup de spleen de cet automne !

Tracklist :

01. Sinner (03:27)
02. End of Time (03:26)
03. No Mercy (03:38)
04. Guilty (02:45)
05. King and Queen (3:50)
06. Oracle (01:12)
07. Lullaby (03:06)
08. She Dies (03:14)
09. Long Live Death (07:04)
10. Another Prayer (03:14)
11. Flatline (03:53)
12. Drama (00:33)
13. Reflection (03:27)

Bandcamp
Facebook
Instagram
Spotify
YouTube