Line-up sur cet Album
- Léo Invanciu – Basse
- Lorenzo Vissol – Batterie
- Lucas Lembert – Guitare rythmique
- Lorena Moraes – Chants
- Lou-Indigo Caspar – Guitare lead, Chants
Style:
Brutal Death Metal TechniqueDate de sortie:
23 février 2023Label:
AutoproductionNote de la Soilchroniqueuse (Migou) : 8/10
Lundi férié, on passe à table, et en dessert, vous prendrez bien une petite tarte ?!
Bougez pas, Mémé vous sort sa tarte au Brutal Death bien velu… tellement velu qu’il en est technique. On ne sera pas dans la douceur de la tarte aux pommes. Non non non, mais bien dans ce genre de tarte qui vous rentre dans le pif comme un uppercut de Mike Tyson. Une tarte au Maroilles ? Presque… une tarte version fromage de Herve (Herve, sans l’accent !), qui vous bastonne dès l’ouverture de la cloche (et de la cowbell, vous allez en avoir), car on a affaire à du belge, ici. N’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit ! Ça ne pue pas ! Bien au contraire ! C’est à savourer la bouche pleine, avec une petite salade à côté pour faire passer le tout. Pour vous, voici la recette de la tarte au Triagone !
Dès les premiers titres, Triagone, ce tout jeune groupe (2019) multiculturel (Français, Italien, Brésilien et Belge) centré autour de Bruxelles, nous débarque un Death Metal bien Brutal, à fond, sans discontinuer. Pensez à prendre votre souffle, vous n’aurez que très peu de temps, au fil des presque 27 minutes de cet EP, Sem Papyrvs, pour vous reposer les neurones. Les breaks sont très courts, comme vers 2’40 sur le deuxième titre, « Abyssvs Abyssm Invocat ». D’ailleurs, poussez le curseur un peu plus loin et écoutez ce petit riff mélo qui vient vous chatouiller les oreilles, vers 3’15. Il est là pour appeler le solo, ce dernier reprenant le motif. Pas forcément véloce, le solo, se dit-on. Ouais ouais ouais… c’est comme la cuisson, faut surveiller tout le temps. Car petit à petit, le guitar hero va complexifier son propos et finir par nous donner une leçon de guitare quasi « classique ».
Quand on se dit que Lou-Indigo Caspar donne également la réplique growlée au chant de Lorena Moraes, la frontwoman à la voix Grind bien vénère, ça force le respect. Tant de talents !
D’ailleurs, la tarte au Triagone, c’est une tarte aux mille talents. On en va pas nier la chose. Ça hume bon la basse Darkglass. Ce son typique, tranchant, moderne. Elle est là, bien plus que saupoudrée, la basse de Léo Invanciu. C’est carrément la pâte, avec cette croûte bien moelleuse. Écoutez donc cette intro du cinquième titre, « De Beata Vita », le seul morceau instrumental de l’EP. Aussi ce solo vers 1’50, du troisième titre, « Ad Mortem Sem Papyrvs », qui tranche avec les samples parlés, façon Aborted.
Revenons d’ailleurs sur « De Beata Vita »… Ce morceau est une pure tuerie ! Avec la basse, nous avons également toute la technicité de Lorenzo Vissol. A regarder le CV de ce dernier, on n’est pas étonné d’entendre la fameuse cowbell qui donne une coloration caribéenne, cubaine,… On retrouve le monsieur dans des sessions de Putrid Offal, Mortuary, mais aussi comme élève ou batteur ayant croisé la route de grands noms tels que Gaël Ferret (Misanthrope), le jazzman André Ceccarelli ou encore Dave Lombardo, dont l’intro du premier Grip Inc se rappelle à notre bon souvenir. On frise l’expérimentation dans ce morceau.
Je n’oublie pas Lucas Lembert et ses riffs syncopés autant que techniques. Une profusion d’idées. Ça fuse de partout ! Quant à Lorena, chanteuse brésilienne, elle tient la dragée haute au français Lou-Indigo sur un chant bien Brutal Death. Charisme au max !
Les mises en places sont léchées. C’est véloce, technique, un mix qui laisse la place à tous les instruments. Le son est bon. Mais voilà… Le chef Etchebest n’arrête pas de vous le dire, la cuisine, c’est une histoire d’équilibre dans les saveurs. Et si on a les goûts de tous les instruments, le petit bémol viendrait d’un trop-plein d’infos. Mais cela s’explique peut-être par le fait que « Sem Papyrvs » soit un premier EP. Ils ont mis le paquet pour montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Et il n’y a pas à faire la fine bouche, ils sont tous très bons ! Mais il y en a tellement partout, tellement de démonstrations, d’idées, une volonté de bien faire, de trop bien faire. Ça louche du côté de Archspire et Aborted, dont on ressent les influences. On finit d’ailleurs en feu d’artifice, avec « Imperiuvm in Imperio » et des soli à vous faire sortir les yeux de la tête ! (à 1′, 3′, 4’30, 5’10…). Sans oublier les paroles qui sont un mélange de grec ancien, de latin et d’allemand…. Comme si notre cerveau n’était déjà pas assez en ébullition !
Alors cette tarte ? Eh bien ma foi, on en a plein la bouche ! Tous les ingrédients sont excellents. Ça nous donne une véritable exubérance musicale, jusqu’au-boutiste, sans concession. C’est très bon, mais attention à l’indigestion…
Pour une entrée en matière, c’est velu, high level…
Tracklist :
1. Novvs Ordo Seclorvm (5:13)
2. Abyssvs Abyssvm Invocat (4:24)
3. Ad Mortem Sem Papyrvs (3:58)
4. Nvlla Regvla Sine Exceptione (5:11)
5. De Beat Vita (2:04)
6. Imprivm in Imperio (6:07)
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