Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Celui-là, je n’allais pas le laisser aux autres !

Groupe russe formé en 2011 sous le nom de Deafknife, c’est en 2016, après une démo, un EP et deux albums (“Deafknife” et “Vi er dode”, les deux en 2011) que le quintet prend le nom d’Ultar.

Et il faut le reconnaître, l’album est phénoménal. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans la vodka mais les six titres – dont deux courts instrumentaux en guise d’interlude – sont autant de petites merveilles de post black metal qui nous font voyager dans l’univers d’H.P. Lovecraft, Kadath étant une cité légendaire. Le concept de l’album étant le voyage d’un jeune homme vers cette ville divine cachée dans le monde des rêves et, au-delà de cette histoire, le symbole du voyage d’une vie que nous faisons en « recherche de nous-mêmes et notre liberté intérieure qui éclairera notre chemin ».

Musicalement, « Kadath » est le magnifique croisement entre un black metal pur et un post rock des lus savoureux. Le groupe nous propose un album d’une richesse absolue, avec son lot d’ambiances prenantes et aux arrangements particulièrement travaillés.
Les morceaux (chantés) sont particulièrement longs – entre sept et seize minutes – mais passent comme une lettre à la poste : chaque morceau est envoûtant, nous offrant un lot de passages répétitifs et de breaks bien sentis.

Si l’album est assez difficile d’accès, il s’en dégage une richesse incroyable, autant grâce aux passages brutaux, aux ambiances planantes, au chant torturé et aux claviers omniprésents, démontrant un voyage parsemé d’épreuves en tous genres. Intelligemment disséminées dans l’album, les deux nappes instrumentales ambiantes (« Shores of the sleeping Seas » et « The ancient Ones ») précèdent deux morceaux très rapides et suffisamment prenants pour laisser apparaître quelques frissons chez l’auditeur.

Ultar nous prouve que la Scandinavie n’a pas le monopole des paysages froids et que la Sibérie n’est pas en reste dans le domaine : « Kadath » est une œuvre à la beauté glaciale incroyable à rapprocher de groupes comme Wolves In The Throne Room, Altar Of Plagues ou Numenorean. Masterisé par Mell Dettmer (Sunn O))), Fyrnask, Below the Sun), magnifiant l’atmosphère générale, l’album fera indéniablement partie des meilleures production du genre cette année.

« Kadath » est un chef d’œuvre, ni plus, ni moins : un album abouti, profond, d’une maturité et d’une richesse incroyables. Un album à s’écouter chez soi, tranquillement, les yeux fermés, afin de mieux profiter d’un voyage méditatif des plus fabuleux !

Indispensable !

Tracklist :

1. Nyarlathotep (10:12)
2. Azathoth (8:58)
3. Shores of the sleeping Seas (Instrumental) (2:53)
4. Xasthur (6:50)
5. The ancient Ones (Instrumental) (3:34)
6. Kadath (16:09)

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