Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8,5/10

Ruska… “automne” en finnois, tel est le nom du deuxième album de Vermilia, multi-instrumentiste entièrement à l’origine de la musique composée et interprétée ici.
N’ayant pas la moindre notion de la langue de ce beau pays que semble être la Finlande, je serais bien incapable d’affirmer catégoriquement que Ruska est entièrement dédié à l’automne. Toujours est-il qu’il en partage bien des traits ; à commencer par ses contrastes saisissants.

Mêlant belles mélodies, accents folks nordiques et sonorités black / pagan , la musique de Vermilia évoque aussi bien les douces journées automnales et leurs couleurs chatoyantes que les premières morsures du froid et les brumes les plus épaisses. Une musique tout en contrastes pour une saison tout en contrastes. Une musique source d’émotions pour une saison source d’émotions.
Ces atmosphères contrastées se retrouvent à toutes les échelles de l’album. Ainsi, Ruska propose des titres où domine une douceur musicale empreinte de mystère avec ses percussions traditionnelles et la voix solennelle de Vermilia. C’est le cas avec les morceaux qui introduisent et concluent l’album : « Alkusointu » et « Kaipaus. »
D’autres pistes sont, au contraire, beaucoup plus orientées vers un black pagan sauvage où son et voix saturées s’allient pour donner vie à des compositions où les éléments se déchaînent .« Hautavajo », « Sanoittaja » nous emmènent dans des contrées plus sombres où souffle un vent glacial. Cela n’exclue pas des nuances avec des passages où chant clair et chant saturé semblent se répondre l’un l’autre ; tel l’automne résistant aux premiers assauts de l’hiver.

Parfois ce sont des ambiances plus mystérieuses, voire mystiques, qui nous emportent dans des nuits embrumées. « Kun Tytär » ressemble ainsi à une ballade nocturne où les ombres de la nuit naissent et meurent dans la lumière douce d’une Lune voilée.
Enfin Ruska ce sont aussi des odes aux refrains entraînants. Des odes à la nature et à ses forces. « Marras », « Tuonen Joki » ou l’éponyme « Ruska » prennent alors des airs d’hymnes nordiques et pagan dont la mélodie s’impriment facilement en nous, comme les souvenirs et les sensations éprouvées à la vue des plus beaux paysages.

Certains accrocheront pleinement et totalement à ces ambiances contrastées. D’autres seront plus nuancés, n’adhérant qu’à certaines inclinaisons de Vermilia. D’autres, même, trouveront peut-être tout cela un peu suranné.
Pour moi il s’agit d’un bel album qui a su me toucher, comme c’était déjà le cas pour Kätkyt en 2018. Peut-être, pourrait on reprocher à Ruzka une trop grande similarité avec son prédécesseur et une prise de risque trop limitée…

Mais dans un monde où tout change et où tout devrait évoluer vers un certain formatage, ce second opus se singularise par sa fraîcheur et continue à nous révéler un peu plus une artiste fidèle à son univers. Une artiste qui puise dans la nature et sa terre une inépuisable source d’inspiration musicale. Une musique sincère, à fleur de peau autant par sa force que par sa fragilité.

Tracklist :

1. Alkusointu (01:56)
2. Marras (5:42)
3. Hautavajo (05:33)
4. Kuun Tytär (05:54)
5. Sanoittaja (04:03)
6. Tuonen Joki (05:05)
7. Ruska (06:28)
8. Kaipaus (02:49)

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