Line-up sur cet Album
- Thaddeus Riordan : Chant, Guitare
- Ross Brown : Guitare
- Jason Decou : Basse
- Tommy Buckley : Batterie (Wade Perkins en live)
Style:
Stoner / Sludge MetalDate de sortie:
26 mai 2023Label:
10 South ProductionsNote du chroniqueur (Mitch) : 8/10
Vermilion Whiskey vient d’inventer le concept de split-LP à un seul groupe ! Cette façon de partager un album, une face avec Down, une face avec Crowbar !
Je suis, évidemment, dans l’exagération, et je me rattache un peu « facilement » à deux éléments particuliers du groupe, ses origines de la Louisiane, et la présence de Tommy Buckley de Crowbar, en tant que batteur studio sur cet album, pour emprunter des raccourcis coupables… Mais il y a toutefois un fond de vérité, tant ce « Crimson & Stone » est découpé en deux parties absolument distinctes : quatre titres de gros Stoner bluesy, de Rock de bar truculent, puant le whisky frelaté et les bouges immondes du bayou ; et, soudainement, un instrumental (« Interlude ») au cours duquel tout bascule dans le glauque, la lourdeur et la désolation, accompagné de trois morceaux chantés, fortement connotés au Sludge introspectif et doomesque de mes chouchous de Crowbar.
Et pourtant, difficile de préférer une partie de l’album à l’autre, quand bien même toute logique structurelle et commerciale est abandonnée, avec deux moitiés d’albums si hétéroclites. Car, après tout, la vie n’est pas une et linéaire, elle offre des moments euphoriques au cours desquels il est bon de poser son cerveau à l’entrée du bar, de lever son verre sale de Bourbon à la santé de ses potes de biture, de célébrer les riffs de Corrosion Of Conformity et de Saint Zakk Wylde ; de savourer les solos bluesy à la wah wah de « Down On You », de se laisser surprendre par la basse groovy et les duels de leads de grattes de « The Get Down », de headbanguer sur le riff de bikers de « Good Lovin ».
Mais elle est aussi parfois une chienne, elle réveille les côtés les plus sombres de chacun d’entre nous, et alors nous pouvons apprécier plus de noirceur, nous pouvons accepter d’embrasser le désespoir et de le laisser s’illustrer par des morceaux glauques et misérables. Et quand cette humeur se présente, quelle catharsis que de pouvoir se complaire à l’écoute de titres aussi pachydermiques que « Hollow », de jouir des ralentissements finaux et orgastiques d’ « Atrophy », de se laisser transpercer par le chant poignant, dramatique et si humain de « Dissonance » (un peu à la Mastodon), climax émotionnel et artistique de cet album contrasté.
Et au final, pourquoi s’obliger à sur-analyser, à noter scientifiquement, à expliquer chaque point d’un album et des choix d’un groupe ? L’essentiel n’est-il pas de vibrer, de se sentir en résonnance avec la démarche de quatre humains imparfaits ? Cet album n’est pas le plus intelligent ni le plus sophistiqué, et alors ? Il est authentique, engagé, sincère, il célèbre le riff gras et les vocaux écorchés vifs, et personnellement, c’est tout ce que j’attends de l’écoute d’un album. Je ne savais rien du southern Stoner de Vermilion Whiskey, et je repars en communion avec ces titres jouissifs et roboratifs. Messieurs de Vermilion Whiskey, je crois donc que votre mission est remplie…
Tracklist :
1. Intro (00:30)
2. Down On You (04:49)
3. The Get Down (06:20)
4. Confidence (03:58)
5. Good Lovin (05:24)
6. Interlude (03:42)
7. Dissonance (06:14)
8. Atrophy (04:35)
9. Hollow (05:39)
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