Note du SoilChroniqueur (Jaymz) : 8/10

Dix ans d’existence, plus de deux cents concerts de par le monde en compagnie, excusez du peu, de Sepultura, Obituary ou Children Of Bodom, on peut dire que les Suisses de Voice of Ruin ont déjà une carrière bien lancée, avant de rentrer dans les mythiques studios Fredman à Göteborg pour l’enregistrement de leur troisième opus. La bande du sympathique Randy Shaller propose ici l’album de la maturité, fruit de son expérience internationale et sa collaboration avec des producteurs suédois de renom (In Flames, Arch Enemy).

Cet « Acheron » dégage en effet une classe et une puissance indéniables. De la classe avec cet artwork que je trouve splendide avec ce thème mythologique – je suis fan de mythologie aussi j’avoue –, Acheron étant un des bras du Styx, le mythique fleuve des enfers. De la puissance avec cette production made in Sweden, à la fois moderne, massive et impeccable.

Musicalement, on reste sur un créneau que je qualifierai de « Modern Thrash Metal », ce courant qui a vu un certain nombre de groupes reprendre les bases posées par les mastodontes de la Bay Area en les modernisant. On peut citer les ricains d’Havok ou de Warbringer ou les finlandais de Lost Society. A mon sens, Voice of Ruin va ici se différencier en ajoutant des touches savamment distillées de Death Melo (pèlerinage en Suède oblige), qui apporte une vraie diversification et une personnalité à cet album.

Les morceaux clockent en moyenne à quatre minutes, le groupe se montrant efficace et plutôt direct, comme « Thanatophobia » (peur de la mort en grec) qui débute bille en tête l’opus, sans trop se poser de questions, sur un tempo rapide et un refrain posé, puissamment porté par le growl de Randy. « Rotting Crows » se veut plus rentre dedans et fonctionne magnifiquement bien. Les riffs sont aiguisés, la section rythmique tabasse comme il faut, et les soli sont impeccables. « Holy Venom », « Dark Water », « Hypocondriac » sont dans la veine, ce qui peut – à la première écoute – donner une impression monolithique.

Mais il est bien connu qu’il ne faut jamais rester sur une première impression. Une écoute au casque – idéal en ces temps de télétravail obligatoire – vous emmènera vers une montagne de détails qui font la force d’ »Acheron« . On citera la structure syncopée de « Salem », avec une excellente ligne de basse bien mise en valeur, les claviers et les arpèges savamment utilisés sur la magnifique « Suffer – Recover » (mon morceau préféré) ou encore ce break et ce pont aussi inattendu que magistral sur « One Way Overdose ».
Et l’intro, les refrains et le solo de « Parasomnia » (comportements bizarres entre rêves et cauchemars), on en parle parce qu’il faudrait quand même bien !

Pour conclure, cela pour moi était une belle découverte ce groupe – Voice of Ruin – et ce magnifique « Acheron » et il me tarde d’aller écouter leurs deux premiers efforts. Pour les amateurs de Thrash Metal moderne et de Death mélodique, foncez : ces cinq petits Suisses valent le détour !

Titres Phares : « Suffer – Recover », « Salem », « Parasomnia ».

Tracklist :

1. Thanatophobia
2. Rotting Crows
3. Salem
4. Holy Venom
5. One-Way Overdose
6. Dark Water
7. Mass Grave
8. Suffer – Recover
9. Hypocondriac
10. Parasomnia
11. Blessed be the Fruit

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