Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 9/10 

Il est des labels et des groupes qui sont faits pour se rencontrer, tôt ou tard. Tel est le cas de Waldgeflüster et d’A.O.P Records liés depuis 2021 et l’album “Dahoam”. Pourquoi la rencontre était-elle inévitable ? Parce que tout deux évoluent dans un univers black metal atypique, loin des sentiers battus. Parce qu’il y a aussi une proximité dans leur philosophie avec une inclinaison certaine  pour la nature, la mélancolie et l’esthétique que tout cela peut dégager.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule,  Waldgeflüster sort en ce début d’automne 2023 un EP de quatre titres intitulé  “Unter bronzenen Kronen” et celui-ci est entièrement dédié aux émotions que procurent la période automnale. A ce titre, la photographie de l’artwork est pour le moins explicite et très belle par ses couleurs et l’atmosphère qu’elle dégage.
La première piste sera la seule composition originale des quatre. On y retrouve pleinement l’univers de Waldgeflüster avec ce sens de la mélodie et de la composition. “ Unter Bronzenen Kronen” est porté par une première partie puissante où les éléments se déchainent de manière tempétueuse avant de s’adoucir sur un final en chant clair tout en émotions.

Les trois autres morceaux sont des reprises ou des réinterprétations. Avec “The Pit”,  Waldgeflüster emprunte une chanson d’un groupe avec lequel il est proche, en l’occurrence Panopticon. Les deux formations ont, en effet, plus d’un atome crochu avec, par exemple, un split qu’ils ont sorti en 2016. Ici, Waldgeflüster va piocher ce titre dans un des innombrables splits du groupe du Kentucky : celui de 2020 avec Aeriam Ruin. Le titre de Panopticon étant acoustique avec un rendu très folk,  Waldgeflüster en donne une version électrifiée assez fidèle à l’originale, finalement, mais tout en feeling et en puissance. Simplement l’émotion passe ici par l’utilisation d’un chant clair, dont les accents un peu désabusés ne sont pas sans rappeler celui de Nick Holmes (Paradise Lost). La reprise est entrecoupée de passages en chants saturés apportant un peu plus de relief à un ensemble musical qui n’en manque pas, avec quelques lignes de violon. Une reprise réussie donc.

“Herbst Befiel das Land”, qui suit, est la réinterprétation d’un morceau de Waldgeflüster composé pour le premier album du groupe paru en 2009. Ce titre permet de mesurer le chemin parcouru par la formation bavaroise depuis toutes ces années ; une piste qui montre aussi que, contrairement à d’autres, Waldgeflüster ne renie pas son passé et a conservé un certain nombre de ses principales sources d’inspiration.
Pour clore cet EP,  Waldgeflüster  s’attaque à la chanson “Black Flies” de l’auteur compositeur Ben Howard (album » Every Kingdom » en 2011). Tout comme pour celle de Panopitcon, cette reprise est bien plus radicale que l’originale, on reconnaît néanmoins assez vite le titre que Waldgeflüster parvient totalement à réinvestir, lui conférant une dimension cascadian black metal des plus plaisantes.

Avec  “Unter bronzenen Kronen”,  Waldgeflüster offre donc un disque un peu différent par sa forme. Embrassant à bras le corps cette thématique de l’automne, on sent que le groupe prend plaisir à proposer des titres issus de ses propres compositions ou en s’appropriant de manière réussie d’autres compositions.

Un très beau disque interprété à fleur de peau, avec de doux accent automnaux.

Tracklist :

1. Unter Bronzenen Kronen (08:07)
2. The Pit (Panopticon Cover) (07:17)
3. Herbst Befiel das Land MMXXIII (07:47)
4. Black Flies (reprise Ben Howard) (04:56)

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Chronique « Dahoam« 
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