Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Eux, on les croyait définitivement morts et enterrés !

Je t’en foutrais : c’est qu’il y a de l’opiniâtreté, chez les Danois. Witch Cross, c’est ce genre de groupe du début des années 80 qui a d’entrée fait une forte impression dès le premier album. Ce ne sont surement pas les Pretty Maids (dès “Red, Hot and Heavy”), Maltese Falcon (avec “Metal Rush”), Mercyful Fate (avec “Melissa”), les thrashers d’Artillery (avec “Fear of Tomorrow”) voire Evil (avec “Evil’s Message”) qui nous contrediront. Comme quoi, la scène metal scandinave en général et danoise en particulier était déjà bien vivace avant l’explosion du black metal.

Et Witch Cross, groupe formé en 1979 sous le nom de Blood Eagle (avec une démo à la clé en 1981 comprenant un titre nommé… “Witch Cross”) et qui prendra ce nom définitif dès 1982, c’est deux demos en 1982 et 1983 avant une première bourrasque “Fit for Fight” en 1984, hautement acclamée tant par la critique que par les metalheads et qui jouit désormais d’un statut culte. S’ensuivront deux démos en 1985 et 1986 avant que le groupe ne splitte cette même année !

C’est sans compter sur Mike “Koch” Wlad et Jan « Little John » Normark Petersen, respectivement guitariste et bassiste du groupe, qui décident de se reformer avec le batteur Anders Christian « AC » Hjort, tous trois membres originels. Si AC a quitté le groupe depuis, Witch Cross se trouve un nouveau chanteur en la personne de Kevin Moore (ex-Son of a Bitch, Kev Moore, ex-Apollo, ex-BC Sweet, ex-Christie, ex-Dedication, ex-Graham Oliver, ex-Paidarion: Finlandia Project, ex-The Gonads, ex-Tubeless Hearts), un deuxième guitariste, Paul Martin (ex-Jane Doe), et c’est désormais Jesper Haugaard (Crime Club, ex-Carmen) qui s’est installé derrière les fûts.

Au milieu de ces changements de line up, une compilation (“All That’s Fit for Fighting” en 2012, comprenant “Fit for Fight” et toutes les demos du groupe), puis un album (“Axe to Grind”) l’année suivante et encore une compilation (“Fighting Back – The Studio Anthology 1983-1985”) en 2019, verront le jour.

C’est enfin en 2021 qu’on a droit à ce troisième album “Angel of Death”.

En soi, les amateurs de heavy metal classique vont se retrouver sur de bons vieux sentiers bien banalisés. Witch Cross perpétue ce bon vieux heavy metal, évidemment old school, sur un album qui n’aurait pas fait tâche trente-cinq ans plus tôt. Ce n’est sûrement pas avec ces dix titres – dont une intro – que Witch Cross va sortir de sa zone de confort. Un heavy metal hautement mélodique, avec son lot de moments de bravoure, qui confine au power metal au milieu d’autres moments plus hard rock. Et que dire de ce chant, puissant et clair, qui n’aurait pas dépareiller chez Candlemass !

Car Witch Cross privilégie la puissance à défaut d’agressivité !

Le heavy metal de Witch Cross ne cherche pas à nous mettre KO, loin de là : on se prend de belles ambiances, du riff certes heavy mais sans recherche de brutalité : on sent également que le groupe a voulu apporter un soin particulier aux ambiances. C’est ainsi qu’on voyage de façon impalpable entre des univers à la limite du doom classique, ceux du heavy metal made in Denmark et parfois en lorgnant vers des moments que n’aurait pas renié le Dokken de “Tooth and Nail”.

C’est après une intro nous amenant vers des ambiances occultes que Witch Cross se fend d’un nerveux “Angel of death” qui fera plaisir aux plus exigeants des metalheads. Et les réjouissances ne s’arrêtent pas là : “Marauders” nous montre une belle capacité à emprunter les sentiers des Black Sabbath / Candlemass, “Evil eye” et “Eye of the storm” se veulent plus heavy / rock US, “Evil eye” y va de ses côtés plus épiques, “Phoenix fire” arpente les chemins du speed metal, “Siren’s song” est le genre de titre qui vaut à lui tout seul l’acquisition de cet album tant il montre une richesse dans les changements d’ambiances passant du doom au speed metal avec une facilité qui frôle l’insolence, “Last rites” est un pur moment de heavy metal avec un refrain à tomber par terre et “Warrior” clôt en beauté un album en tous points réussi !

De plus, on ne peut que saluer le travail des guitaristes qui sont purement excellents, avec un chanteur au timbre impeccable qui magnifie chaque morceau.

Bref, si on doit parler de retour gagnant, cet “Angel of Death” en est l’illustration parfaite et se veut un achat indispensable tant pour tous ceux qui ont adoré “Fit for Fight” il y a 37 ans de cela que pour tout simplement ceux qui aiment le heavy metal !

Tracklist :

1. Tempus Mori Est (1:27)
2. Angel of Death (4:08)
3. Marauders (5:03)
4. Evil Eye (3:47)
5. The Chosen One (5:52)
6. Phoenix Fire (3:48)
7. Siren’s Song (5:58)
8. Eye of the Storm (4:19)
9. Last Rites (4:54)
10. Warrior (4:58)

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