Headcharger + The Mercury Riots (Chambéry, Le Brin de Zinc, 17 octobre 2024) ...
Photos : Seb 747 / Nath
Report : Seb 747
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Me voici de retour au Brin de Zinc peu de temps après la baffe que m’ont mise les Rakel Traxx. Ce soir, mon copain de concert n’est pas de la partie, il fait l’impasse. Du coup, c’est en couple que je descends dans mon antre préféré.
Arrivés sur place, je constate que le parking est presque plein. Cela annonce-t-il un concert bien rempli ? Lorsque je rentre dans la salle, je me rends compte que, pour le moment, il n’y a pas grand monde. Le parking a dû être pris d’assaut pour un autre événement. Les gens ne savent pas ce qu’ils perdent, pardonnons-leur. Il est vrai qu’il est un peu tôt et que nous sommes jeudi. Cependant, au fur et à mesure, le Brin de Zinc se remplit, ce qui est une bonne nouvelle.
Comment ? Je n’ai pas encore parlé des groupes de ce soir ? Oui, ben… vous ne savez pas lire ? C’est écrit dans le titre ! Décidément, il faut tout vous dire ! C’est dingue ! Ce soir, deux groupes sont au programme : les Mercury Riots venus de la capitale des Anges, Los Angeles, et les Headcharger venus de Caen, chef-lieu de la Normandie. C’est un surprenant packaging, les groupes évoluant dans des styles assez différents.
En attendant que le concert ne commence, je croise du beau monde. L’ancien bassiste des Headless Crown, le nouveau chanteur de Soho… Et pendant ce temps-là, du Freak Kitchen est diffusé dans le Brin de Zinc. J’adore.
A 20h55, alors que la musique d’attente se tait, retentit un petit « Thunderstruck ». Là-aussi, il faut que je vous dise de qui il s’agit ? Le moment de la Révolte de Mercure va débuter. Jonny Udell s’installe derrière la batterie, accompagné du bassiste de ce soir dont je n’ai pas trouvé le nom, et qui n’est pas Fede Delfino qui a participé à l’album…
Deux trois coups de baguette, et les deux musiciens entament le premier morceau au son flamenco de la guitare de Felipe Rodrigo qui traverse carrément le Brin de Zinc. Justin Walker, le chanteur, veste rouge sur le dos, chapeau vissé sur la tête, monte sur le côté gauche et apparaît dos au public. D’un coup, il se retourne et hurle dans son micro : “Bonsoir ! We are The Mercury Riots from Los Angeles, and we’re gonna play rock and roll music. OK ?”.
Les bases sont posées dès le premier titre “Make It”. Un bon Classic Rock qui bouge, qui swingue et qui groove. Absolument génial. L’ambiance dans le Brin de Zinc est de plus en plus chaude, et fait tomber la veste de Justin au bout du troisième titre, mais pas son chapeau avec lequel il ne cesse de s’amuser. Les riffs fulgurants de Felipe n’arrêtent pas de groover pendant que Justin s’éclate comme un fou avec son pied de micro. C’est un chanteur dans la grande tradition, doté d’une voix d’or, d’une portée, d’une profondeur et d’un timbre incroyable qui délivre des sons percutants et des parties plus nuancées et délicates avec la même facilité. Au fur et à mesure que le set se déroule, il tient le public en haleine à chaque note, chaque geste, chaque attitude.
Et c’est sans compter sur Felipe qui menace même la foule avec sa guitare sur “Light it Up”. Jonny, qui depuis le début du set est sous les lights pendant que ses camarades sont dans l’ombre, à une frappe de sourd. On entend quasiment que lui. Le bassiste sans nom, avec sa veste canadienne d’un vert absolu, est tout à fond, il fait corps avec le batteur.
“Sweet Melody” calme le jeu puis rentre dans le lard juste après. C’est complètement fou et de plus en plus brûlant dans le BDZ. Justin passe son temps à jouer avec son chapeau tout en nous influent son rock ‘n’ roll dans ses chansons. “Good Time Overload” déchire tout en groove et en soul à tel point que le chanteur en pose son couvre-chef qu’il ne quittait pas depuis le début du set. “Santé”, nous dit-il en Français dans le texte, en levant son verre à la fin du titre.
Fender blanche usée jusqu’à la corde, Felipe nous sort des riffs de folie et continue de faire le show avec Justin. Ils nous font même un petit pas de danse durant ”Take Me When You Go” avant que le guitariste nous colle un solo absolument fantastique collé au bord de la scène. Il y a une certaine arrogance, une certaine facilité dans ce groupe américain ; que ce soit l’accent, le style.. Bon sang ! Peut-être que c’est le climat californien, ou peut-être que c’est simplement notre fascination sans fin pour les États-Unis. Quelle que soit cette chose indéfinissable, The Mercury Riots l’a à la pelle.
Alors que le set touche à sa fin, sur “Save Me a Drink” et que le BDZ bouge et danse sauvagement, Felipe descend de scène pour jouer dans le public puis s’arrête au bar pour commander une bière avant de remonter sur scène pour finir le titre. Complètement fou ! Un set court, mais efficace qui après 45 minutes a mis le feu et a carrément cramé l’énergie du public.
Alors que le stand de merch’ des Californiens se fait dévaliser, les Headcharger s’installent. Les deux guitaristes David Rocha et David Vallée, suivi de Romain Neveu (le bassiste) et d’Antoine Cadot (le batteur) s’installent sur scène pour régler leurs positions respectives pendant que Sébastien Pierre, le chanteur, saute sur place avant de monter sur les planches.
Il est 22h10 et une intro démarre, Headcharger commence… Puis s’arrête d’un coup. L’intro a planté. Deux minutes plus tard et c’est reparti. “Insane” et “Up to You” prennent de cours un public pas encore bien remis de la prestation de The Mercury Riots.
Sébastien ne tient pas en place et court de partout de long en large de la scène et dès les deux premiers titres, il se frotte au public. “Salut le Brin de Zinc ! Comment ça va ce soir ? Ça s’appelle « Coming back to life ».”. Après le chaos qui secoue, un peu de mélodie fait du bien. “Salut ! On s’appelle Headcharger et on est content d’être là ce soir. Pour nous, c’est une évidence de faire une date ici à Barberaz durant la tournée”, nous dit le chanteur à la fin du morceau.
Le calme est de courte durée, et on reprend les hostilités avec “Magical Ride”. Headcharger mélange du Stoner teinté de Sludge avec des relents à la Pantera mais tout en sachant rester mélodique lorsque les morceaux le demandent. Les voix arrachées de Sébastien, casquette sur la tête, se fondent avec ses voix claires et font mouche dans le public. Il est bourré d’énergie et, malgré l’étroitesse de la scène, il l’arpente de long en large lâchant son pied de micro pour aller hurler au visage des fans en montant sur les retours. Ses capacités vocales m’impressionnent. Il passe d’une voix claire à une voix hurlée en une fraction de seconde pour revenir en voix claire qui vous prend aux tripes (avant de vous les faire vomir juste après).
Et encore, si ce n’était que le chanteur qui prenait la scène mais en plus, les deux tauliers que sont David Rocha et Romain Neveu nous en mettent plein la vue. Les deux petits nouveaux – depuis 2020 quand même – ne sont pas en reste même s’ils sont plus discrets. Le show continue à envoyer du lourd, voire du très lourd. Ce n’est pas une déflagration sonore auquel nous avons droit, mais bien une explosion auditive. Le public bien présent est à fond derrière les Normands, tout en restant relativement sage malgré les incessants encouragements du chanteur.
N’étant pas friand des pogos et autres crowd-surfings, je ne suis pas mécontent que tout le monde soit sage. Headcharger termine son concert avec un ancien titre intitulé « You Wanna Dance You Gotta Pay The Band », tiré de l’album « Watch The Sun ». C’est incroyablement efficace et terriblement accrocheur avec ses voix claires sur le refrain.
Une heure et vingt minutes plus tard, c’est la fin sur un dernier mot de Sébastien, enfin, un mot… je dirais plutôt un hurlement qu’il pousse en montant sur les retours : “Nous sommes Headcharger ! Bonne soirée !”.
Bilan de la soirée : malgré le packaging assez hétéroclite de ce soir, les deux groupes ont mis le feu. J’ai apprécié le set de Headcharger, et adoré celui de The Mercury Riots. Deux groupes que j’irai revoir volontiers. Un grand merci, une nouvelle fois, à Thomas le GO du Brin de Zinc pour cette superbe soirée !
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