Hellfest 2007 : Atheist, Behemoth, Blind Guardian, Dark Tranquillity, Dream Thea ...
Rédigé par Helen C. et Bodom Michelin
Crédit photos : JAEGLE Thomas et GOURMELEN Marie
DIMANCHE 24 JUIN
(helen) Après une pseudo grasse mat’, nous voici rentrés sur le site juste à temps pour le show de Dark Tranquillity. Une fois de plus, me voilà soufflée par la prestation. Ouahou, et une claque de plus dans ma figure ! Décidément, ce week-end aura été plein de bonnes surprises musicales! Mais mon collègue sera plus à même de vous en parler.
(bodom) Tout à fait très chère, même si l’on ne peut pas à proprement parler de grasse mat’ dans mon cas. Grâce à mon nouvel amis belge (sic) le soleil était déjà levé quand je me suis couché et ce sommeil soit disant salvateur fut de courte durée, puisque nous nous étions donnés rendez-vous pour assister aux prestations des premiers groupes de la journée.
Un début d’après midi dominical en effet placé sous la bannière du heavy français avec deux formations bien différentes. Manigance d’abord, sur la Gibson Stage, avec son heavy-mélodique aux légers accents progressifs. Tranquillement installés (ahhhh … Enfin, cette ambiance de festival, avachis dans l’herbe à ne rien faire), nous assisterons de loin au set de Manigance qui se déroule sans anicroches. Seul le chant semble moins maîtrisé que sur album. Puis viennent Heavenly, que j’avais découvert il y a quelques années déjà lors de la sortie de leur premier opus. Une chose est sure, les musiciens sont ravis d’être ici et le montrent bien, surtout (hormis Ben Soto, très en voix) le nouveau bassiste et le petit guitariste soliste. Une prestation très plaisante avec une seule ombre au tableau (bien que très personnelle), la setlist axée sur les albums récents, « Virus » en tête, là ou j’aurais bien vu quelques classiques d’antan. Mais pour une demi-heure de spectacle, il faut savoir faire des choix ; Heavenly ont opté pour la nouveauté. Petite anecdote, le premier rang est squatté uniquement pas des blackeux attendant Emperor de pied ferme, alors que les norvégiens ne jouent que dans douze heures.
Cela ne fait pas très longtemps que nous sommes levés, mais la fatigue se fait progressivement ressentir, nous profiterons donc du set d’Animosity pour se prélasser, laissant le death conventionnel du groupe faire son œuvre. Sans plus.
Puis vinrent Dark Tranquillity. Pour en revenir à ce que disait Helen, bien que je m’y attendais les Dark Tranquilou, m’ont néanmoins collé une sacrée baffe ! On a beau se tenir prêt, à chaque fois c’est la même chose … Et crac ! Un bourpif ! Il faut dire que le groupe sait mettre les petits plats dans les grands, sachant surprendre là ou il faut, c’est-à-dire dès le début des hostilités, débarquant sur scène sur ‘Terminus’, là ou tout le monde attendais un ‘Nothing to no one’. S’en suit un puissant ‘The lesser faith’, également issus de « Fiction », le très bon dernier album (pléonasme) des suédois, donc la moitié de la setlist y sera consacrée. Sans surprise, l’énorme ‘The wonders at your feet’ fait son œuvre en entamant la liste des classiques (‘Punish my heaven’, ‘Final resistance’ peu coutumière d’une place en milieu de set). Comme à son habitude, le groupe se veut sérieux et décontracté assénant ses riffs puissants et ses plus subtiles mélodies de clavier avec un talent et une classe qui lui est propre. Là où la paire de guitaristes est concentrée, Michael Stanne est tout sourire tenant le public d’une main (concurrençant directement Ribeiro de Moonspell en termes de charisme) et jouant avec, lui renvoyant l’énorme ballon-slammeur qui lui revient sans cesse. Michael Nicklasson (basse) participe bien également. Le concert se poursuivra sur des compos plus récentes dont les cartons ‘Misery’s crown’ (ou chant clair et solo font mouche) et ‘Focus shift’ (single typiquement Dark-Tranquillesque) pour se terminer sur un ‘The new built’ qui achèvera les cervicales de pas mal de monde. Avant de quitter la scène Stanne nous adresse un ultime salut et nous donne rendez-vous dans une grosse heure pour la prestation d’Atheist (ou on croisera d’ailleurs le bonhomme dans la fosse durant leur show). Vous l’aurez compris, très grosse performance des suédois.
(helen) Après une longue pause, je me dirige vers la Discover Stage pour aller acclamer les Mâconnais de Furia comme il se doit. En l’absence d’électricité, le chanteur se doit de combler les blancs, ce dont il s’acquitte avec brio. Ce fut l’instant comique du concert. Car, dès que la musique, finalement, démarre, c’est autre chose. Furia c’est bon, mangez-en, à consommer sans modération. Les riffs sont puissants, la batterie impressionnante et carrée, il ne m’en faut pas plus pour headbanguer furieusement! La prestation est bien accueillie par le public (et heureusement) et le groupe se donne à fond. Voilà qui fait plaisir. Un des gros coup de cœur du festival (personnellement). Malheureusement, le show prend fin trop vite, les trente minutes de set sont assez frustrantes je dois dire. Mais soit. C’est donc avec regret que je sors du chapiteau de la Discover, les accords furieux de Furia dans la tête.
(bodom) Pas de Discover Stage pour moi. Furia ou pas Furia, c’est Behemoth, puis Kreator qui vont y aller de leur petits sets, je n’ai pas un seul instant envisagé un dilemme possible, même si je serais volontiers allé supporter les mâconnais. Surtout que Behemoth, pour le coup, j’en ai pas vu grand-chose. Arrivé un peu à la bourre et les polonais ayant attirés à peu près les 2/3 du festival devant la seconde scène, s’est de loin que j’assisterais au concert, arrivant à peine à distinguer Nergal et Orion entre deux crânes chevelus. Petite forme, pour le groupe, surtout pour Nergal qui peine au chant en raison de gros problèmes de voix (dont il n’est pourtant pas coutumier) ; il avouera « avoir plusieurs fois hésité à annuler le show ». Bien lui en a pris d’avoir persévéré, parce que même si sa voix est carrément à la ramasse sur certaines parties, cela fait parti du trip, on ne peut pas demander à des zicos d’être au top 7/7 jours. C’est sûr, ce set ne fut pas le meilleur set du fest, mais c’est ça ce putain d’esprit rock’n’roll, bordel ! Simple constatation, mais là ou des gamins boursouflés et pleins aux as se sont tirés à causes d’une météo peu clémente, Behemoth a joué. The show must go on !
Je m’éclipserais un peu avant la fin, car hors de question d’être derrière pour . De mémoire se fut le seul groupe du week-end à user de fumigènes mais … les allemands ont utilisés sans vergogne la part réservée aux autres. C’est donc dans un épais brouillard vert et opaque qu’on imagine le groupe investir les lieux aux notes de ‘Violent revolution’. Les allemands ont décidés de ne pas faire dans la dentelle et c’est tant mieux, tant ils arrachent avec leur thrash qui tache (bien dit) ! Les classiques répondent à l’appel à la pelle (décidément !). Jugez plutôt de la setlist en fin de report. Mille et sa bande font un peu l’effet d’un rouleau compresseur (surtout pour les fans de Within ‘j’aime pas trop la voix du chanteur’ Temptation, venus un peu en avance). Le quartet n’en oublie pas pour autant son dernier bébé avec des versions rentre-dedans de ‘Enemy of god’ et ‘Suicide terrorist’. Tout baigne, et même si Mille Petrozza en fait des tonnes pour ses interventions entre les morceaux, le tout se passe dans une excellente ambiance. La prestation de Kreator se classe aussi dans la catégorie des bons shows, sans doute aussi car cela faisait longtemps que je désirais les voir.
(helen) 19h10, Converge. Un des groupes que j’attendais. Je ne suis pas déçue! Du bon gros son bien spécial, assez déroutant, mais qui me plaît. Rien à dire de spécial si ce n’est que j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup apprécié.
(bodom) C’est au tour de Within Temptation de faire chavirer nos petits cœurs … ou pas. Bon après le mitigé « The Silent Force » et le décevant « The Heart Of Everything » (je parle pour moi), restait l’aspect live pour rattraper le tout. Ou tout du moins tenter de le faire. Mais rien n’y fera. Sharon est mimi, le metalleux moyen en conviendra et heureusement car à part ça … Le groupe a donné une prestation honnête d’après moi, mais quand on les a connu à leurs débuts et que l’on voit les setlists actuelles avec deux malheureux ‘Mother earth’ et ‘Ice queen’, il y a de quoi décrocher. Pour ma part leurs prestations sont de moins en moins convaincantes, mais ravira n’importe quelle fane de pop-sympho. On en viendrait presqu’à se demander qu’est ce que font Within sur un festival metal.
C’est au tour d’Edguy d’entrer en scène. Un show placé sous le signe de la bonne humeur. Les allemands jouent un heavy-pas-prise-de-tête et la décontraction est de mise. Nous aurons le droit à plusieurs chenilles-humaines dans la fosse, au rythme des ‘Babylon’ et autres ‘Lavatory love machine’ (toujours un succès). Le seul regret, c’est qu’à vouloir faire participer trop (longtemps) le public (surtout quand le set est raccourcis d’un bon quart d’heure à cause de retards divers), on arrive à en jouer peu de titres et au final un ou deux morceau en plus n’auraient fait de mal à personne. Moment sympathique tout de même.
Retour vers la grande scène pour Megadeth. Une prestation qui m’a agréablement surpris. Finie, la période Dave Mustaine contre le reste monde. Nous avons enfin à faire à un groupe soudé ou tous les spots ne sont pas centrés sur le petit rouquin. La setlist nous présente évidement quelques titres de « United Abominations » (le petit dernier) qui passent bien l’épreuve du live. Mais Megadeth, quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, c’est aussi un beau paquet de classiques, ‘Hangar 18’ étant le premier à pointer le bout de son nez. Mais l’avalanche aura lieu en fin de concert avec (attention, ca fait mal) ‘Tornado of souls’, ‘Symphony of destruction’, ‘Peace sells’ et ‘Holy wars … the punishment due’, avec une mention toute spéciale à ‘A tout le monde’ dont le refrain scandé par 10 000 personnes fait frémir. Dommage que la pluie se soit remise à tomber et qui du coup refroidi les ardeurs de pas mal de monde.
(helen) Megadeth ne me convainc pas plus que ça, même si la musique est bonne. Un bon groupe, mais dont le souvenir ne reste pas impérissable.
(bodom) La fatigue gagnant du terrain, j’avouerai ne pas avoir fait le déplacement pour Blind Guardian et être resté complètement amorphe en attendant le show de Dream Theater. Reste à savoir qui du show ou de moi, était le plus amorphe. Les américains ont donné une prestation moyenne qui m’a peu convainque, la faute peut être à une setlist axée à moitié sur le dernier album (que je ne trouve pas folichon). La faute aussi, et là le groupe n’y est pour rien à la fatigue (debout, entassé contre d’autres spectateurs, je me suis surpris à m’être endormi deux fois). C’est du prog, certes, mais quand même … Sinon malgré ces points et les nouveaux looks de Labrie et Rudess (ils font vraiment pépé-prog) le concert à aussi eu de bon moment, comme cette entrée en scène sur ‘As I am’, prévisible mais efficace. J’ai beaucoup apprécié également l’enchainement ‘Endless sacrifice’ / ‘Home’ / ‘Pull me under’ (les vieux titres pour faire simple). Mais malgré le fait que les musiciens soient tous des tueurs, je ne tiens plus debout, et difficile donc de se concentrer et d’apprécier le show à sa juste valeur.
(helen) Dernier groupe du festival dont j’attendais la prestation, Neurosis. Et là je dois dire que je ne regrette pas l’attente. Malgré cette p**** de pluie qui se met à tomber, je m’abrite sous un arbre pour déguster la prestation. Très « Post-core-tout-ce-que-vous-voulez », mais ça me vaut une baffe dans la figure! Rarement vu un groupe aussi prenant sur scène. L’écran géant sur scène diffuse des images assez « éthérées », très à l’image du groupe, qui se donne à fond. Il fait froid, il pleut, mais on s’en fout, j’assiste à Neurosis en live! Un moment de pur bonheur, de magie, de poésie. On en redemanderait encore et encore.
Malheureusement, Emperor s’empare de la Main Stage pour clôturer le festival. Etant exténués, les deux live reporters que nous sommes allons nous coucher, prenant au passage l’averse en pleine figure. Du camping nous parviennent les accords énervés d’Emperor, accords qui achèvent de me convaincre que j’ai bien fait de rentrer me coucher. Les goûts et les couleurs hein…!
(bodom) Personnellement je les attendais Emperor, si il y a un groupe de la scène black norvégienne qui me plait c’est bien celui-ci (avec Enslaved également, mais c’est différent). Mais la fatigue, plus les lentilles qui me dévoraient littéralement les yeux et le trajet du lendemain ont fait que l’option n’était pas envisageable. A mon grand damne. C’est avec regret que j’avoue avoir loupé Emperor, Cynic. Et tant qu’on en est au regret, j’ajouterais Dew-Scented et Korn, mais pour le coup Dew-Scented n’y sont pour rien du tout (*sifflote*). Alors comme tout festival qui se respecte, on en ressort avec quelques déceptions (mais pas trop puisque ce sont les groupes que l’on apprécie) et quelques bonnes découvertes et surprises. Il y a aussi les groupes qui ont tout simplement plus, se démarquant des autres par des prestations de grande classe et dont tout le monde s’accordera à dire qu’ils resteront dans les anales de ce cru 2007. Je ne pense guère me tromper en citant, sans ordre particulier, Enslaved, Amon Amarth, Emperor, Atheist, Dark Tranquillity, etc …
i(helen) C’est donc sur un ton plutôt positif que se termine ce Hellfest cuvée 2007, qui, malgré ses erreurs d’organisations et ses fautes, aura tout de même fait headbanguer un très grand nombre de metalleux avec sa magnifique affiche! C’est déjà beaucoup d’organiser un festival pareil, il ne reste plus qu’à espérer que les erreurs du passé seront réparées, afin d’avoir un Hellfest 2008. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine en tout cas!
Helen C. et Bodom_Michelin
Quelques setlists
Heavenly
- 01. The Dark Memories
- 02. Liberty
- 03. Spill Blood On Fire
- 04. Virus
- 05. Wasted Time
Dark Tranquillity
- 01. Terminus
- 02. The lesser faith
- 03. The wonders at your feet
- 04. Punish my heaven
- 05. Final resistance
- 06. Misery’s crown
- 07. Focus shift
- 08. The new built
Atheist
- 01. Unquestionable presence
- 02. On they slay
- 03. Mineral
- 04. Unholy war
- 05. Retribution
- 06. Air
- 07. An incarnation’s dream
- 08. Mother man
- 09. And the psychic saw
- 10. Piece of time
Behemoth
- 01. Demigod
- 02. Antichristian Phenomenon
- 03. From the pagan vastlands
- 04. Conquer all
- 05. Summoning of the ancient god
- 06. Prometherion
- 07. Christians to the lions
- 08. Christgrinding avenue
- 09. Decade of therion
- 10. Chant for eschaton 2000
Kreator
- 01. The patriarch
- 02. Violent Revolution
- 03. Pleasure to Kill
- 04. Enemy of God
- 05. People of the Lie
- 06. Suicide Terrorist
- 07. Extreme Agression
- 08. Phobia
- 09. Betrayer
- 10. Flag of Hate
- 11. Tormantor
Within Temptation
- 01. Our solemn our
- 02. Stand my ground
- 03. Forsaken
- 04. What have you done
- 05. The howling
- 06. The heart of everything
- 07. Mother earth
- 08. Hand of sorrow
- 09. Ice queen
Edguy
- 01. Catch Of The Century
- 02. Sacrifice
- 03. Lavatory Love Machine
- 04. Babylon
- 05. Vain Glory Opera
Megadeth
- 01. Sleepwalker
- 02. Take no prisonner
- 03. Wake up dead
- 04. Whashington is next
- 05. Hangar 18
- 06. She-wolf
- 07. Gears of war
- 08. Tornado of souls
- 09. A tout le monde
- 10. Never walk alone … a call to arms
- 11. Symphony of destruction
- 12. Peace sells
- 13. Holy wars … the punishment due
Dream Theater
- 01. As I am
- 02. Panick attack
- 03. Constant motion
- 04. Dark eternal night
- 05. Endless sacrifice
- 06. Home
- 07. Pull me under
Neurosis
- 01. Given to the rising
- 02. Burn
- 03. At the end of the road
- 04. To the wind
- 05. Distill
- 06. Water is not enough
- 07. The doorway
Emperor
- 01. Into the infinity of thoughts
- 02. The burning shadows of silence
- 03. Cosmic keys to my creations and times
- 04. An elegy of Icaros
- 05. Curse you all men !
- 06. In the worldless chamber
- 07. The majesty of the nightsky
- 08. The loss and curse of reverence
- 09. Thus spake the nightspirit
- 10. With strength I burn
- 11. Inno a satana
- 12. I am the black wizard
- 13. Ye entra,cemperium
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