Photos : Lyslia Huxley / Cassie Di Carmilla / Metalfreak
Reports : Lyslia Huxley / Cassie Di Carmilla / Metalfreak / Morgan
Vendredi 24 juin :
(Metalfreak) Réveil difficile ce matin-là ! Non plus à cause de la chaleur…
Va comprendre ! Je voulais pourtant voir Disconnected que j’ai adoré en album, Dead Heat et surtout Crisix, mais non, pas moyen de se lever.
Pas si grave que ça, il y avait quand même de quoi faire dans la journée malgré une météo des plus capricieuses : partie la canicule, place à la fraîcheur, au vent, et surtout à la pluie !
Gaerea
(Cassie Di Carmilla) J’entame la journée par le set des portugais de Gaerea. Issus des rangs de Season Of Mist, le combo déjà produit un EP et deux albums depuis sa création en 2016. C’est la deuxième fois que je vois le groupe sur cette tournée et, comme lors du premier concert, je constate que le chanteur du quintet est absent et que c’est à nouveau le guitariste qui récupère brillamment le rôle de chanteur et, par conséquent, de frontman.
Ces encagoulés proposent une musique à la croisée des chemins entre Post-Black moderne mais aussi Hardcore, Sludge voire même Death Mélo, orchestré de mains de maîtres, permettant ainsi au groupe de réaliser des titres d’une durée plus qu’honorable sans jamais faillir. C’est un set énergique aux riffs mélodiques qui viennent apaiser les trémolos et les blasts incessants durant toute la prestation. Accompagnés de « samples » discrets de chœurs occultes, les bourreaux occupent l’espace physique et sonore avec brio. Le leader étreint le sigil de son pied de micro et s’agenouille sur scène, chantant avec ses tripes toute la souffrance de l’humanité. Ils nous gratifient en avant-première du single ‘Salve’ extrait de leur prochain album Mirage (à paraitre le 23 septembre prochain) dont la violence augure les meilleurs présages pour le groupe.
Sur fond de narcissisme, Gaerea dépeint la noirceur de l’âme humaine, piégée par la chair, dans sa solitude terrestre. Une catharsis musicale exécutée par un groupe récent à la maturité musicale incontestable.
Teethgrinder
(Metalfreak) Pour le deuxième concert de ma journée, ce n’est pas le meilleur souvenir du weekend. Pourtant, j’adore quand ça va vite, j’aime le grindcore, je ne déteste pas quand on y incorpore des éléments d’autres genre extrême (black, death, hardcore et même sludge), mais la formation Batave ne m’a pas plus convaincue que ça alors que c’est une boucherie sur album.
Peut être n’étais je pas encore bien réveillé, va savoir…
Je me suis donc dirigé vers la Valley où passait Stöner, composé entre autres de Nick Oliveri et Brant Bjork et là, de suite la magie opère. Bon, ce n’est surement pas à ces deux maîtres dans leur genre qu’on donnera des leçons de rock hypnotique et de… stoner, surement pas !
Quand on a fait les beaux jours de Queen Of The Stone Age, Kyuss, Fu Manchu, Mondo Generator ou Dwarves, on a un beau background derrière soi. Et la combinaison des deux, c’est juste énorme !
Subjugué, qu’on vous dit !
Dirty Shirt & Transylvanian Folklore Orchestra
(Metalfreak) La seule fois que je les ai vu, c’était sur la petite scène du Brin de Zinc (Chambéry). Déjà là, ils était sept, c’était compliqué de les faire tenir tous.
Là, avec le Transylvanian Folklore Orchestra, il aurait sacrément fallu compacter tout ce petit monde.
Niveau ambiance, de la folie furieuse : Dirty Shirt est passé maître dans la combinaison folklore et metal (voire hardcore) et nous a asséné un show où toutes les démesures ont été permises.
C’est bien simple, ça partait de partout !
Et le public a secoué dans tous les sens et ce, en non stop, allant jusqu’à offrir des slams personnalisés à des choristes.
Un des sets les plus déjantés du weekend !
Skeletal Remains
(Metalfreak) Un petit retour dans les tréfonds du death metal dans sa forme la plus old school avec les Américains de Skeletal Remains.
Un set bien méchant avec son chant caverneux, ses guitares sous accordées, et sa rythmique affolante.
Old school, old skull, trois quarts d’heure d’un travail de sape qui a senti bon le sang, le pus et les os broyés.
C’est qu’on sait s’amuser, sous l’Altar !
Human Impact
(Metalfreak) Le désormais traditionnel tour par la Valley histoire d’aller écouter aux portes ce qu’il s’y passe et ce sont les « noiseux » non moins Américains de Human Impact ! C’est crasse, c’est poisseux, totalement torturé mais l’envie de retourner à l’Altar pour se reprendre un bon coup de Skeletal Remains derrière la nuque était plus forte ! Quant à Human Impact, à revoir dans d’autres conditions.
Nitzer Ebb
(Lyslia Huxley) En ce début d’après-midi, une ambiance atypique et dansante, genre after géant tranquille de l’après-midi, devant la mainstage pour les piliers de l’EBM, electro body music, Nitzer EBB. J’apprécie beaucoup la programmation de quelques groupes à tendance indus ce week-end qui rassemble un public un peu différent, des connaisseurs et des curieux, on se croirait presque en pleine période new-wave, c’est plutôt éparse mais ça laisse de la place pour bouger.
Le groupe a été formé au début des années 80 dans l’Essex pendant l’ère post-punk à timide tendance électro, on peut dire qu’ils sont su donner un nouveau élan à cette scène britannique en allant encore plus loin dans le concept avec des sons plus incisifs et des rythmes puissants. Les 3 amis David Gooday aux percussions comme Bon Harris aussi au clavier et Douglas Mc Carthy au clavier et chant se font vite remarquer et signent un premier album chez Mute Records, ce qui les amène à faire la première partie de Depeche Mode qui les sollicite pour la tournée Music For The Masses en 1987 ce qui les propulse sur la scène internationale.
Au fil des années ils continuent leurs diverses collaborations comme avec Die Krupps ou de nouveau avec Alan Wilder, ils sont restés très proche de DM, et leurs projets parallèles toujours tournés électro plus ou moins axés indus suivant leurs feelings. Ils se sont plusieurs fois reformés et ont été rejoints depuis par Simon Granger au clavier, l’esprit du groupe est intact même si le line-up change suivant les concerts, Douglas n’est pas présent ce jour.
Leur dernier album Industrial Complex est sorti en 2010, ils ont gardé le côté vintage des premiers synthés et modules et y intégrant une touche électronique un peu futuriste plus marquée. Ils aiment aussi remixé leurs plus anciens titres, l’idée première restant l’expérimentation musicale, toujours en recherche de nouveaux sons.
Une prestation forcément audacieuse au Hellfest, la setlist est éclectique et comprend beaucoup de classiques revisités, « Control I’m Here », « Hearts and Minds », « Blood Money », « Join The Chant », « Down on Your Knees » pour finir avec « Murderous », et « let your body learn » !
Pas prévus initialement, je les remercie d’avoir accepté l’invitation et de ne nous avoir fait partagé un moment à part.
Une scène dédiée à l’indus serait d’ailleurs fortement appréciée.
Dragonforce
(Morgan)Le groupe anglais d’ Extrême Power Metal tel qu’ils se définissent se retrouve pour un petit set de 40 minutes au Hellfest sur la Mainstage 2 pour la première fois et ce qu’on peut dire c’est que c’était vraiment bien !
Originaires de Londres , ils se sont formés en 1999, ce sont des adeptes de l’univers Fantasy et des jeux vidéos. Grand dragon, fond d’écran, lunettes et guitares fluos, ils nous invitent dans leur univers.
On retrouve sur scène les guitaristes surdoués Herman Li, aussi « streameur » sur « twitch », et Sam Totman présents depuis le début; Marc Hudson au chant, Gee Anzalone à la batterie et Alicia Vigil à la basse qui les rejoint pour les tournées.
Ils sont tous synchros, un set parfait et on peut qu’être admiratif devant une telle technicité et dextérité, trop facile enfin pour eux.
Ils ont fait toutes leurs chansons les plus connues comme « Through The Fire And Flames », aka : l’hymne du power metal, « Fury of The Storm » et « Cry Thunder » !
Moment insolite dans le concert, Herman Li a cassé sa guitare sur une chanson hyper extrême.. non en réalité c’était sur leur cover de « My Heart Will Go On » de Céline Dion où son manche de guitare s’est arraché du corps de sa guitare suite à un coup de genou malheureux, lui même n’en croyait pas ses yeux. Heureusement l’homme aux centaines de guitares et à qu’il ne manque presque que la fameuse guitare Hello Kitty de The Doo avait plusieurs guitares de disponibles !
En bref, tous les ingrédients pour un concert mémorable !
Benighted
(Metalfreak) C’est plus fort qu’eux !
Partout où ils passent, faut qu’il foutent le bordel !!!
Benighted a une fois de plus mis l’assistance sens dessus dessous sous des riffs toujours aussi brutaux et un chant que Julien Truchan maîtrise chaque fois mieux que le concert précédent !
Où s’arrêteront ils ?
Quand tout aura été dévasté, what else ?
S’ils s’appellent « Benighted« , c’est surement parce que « Attila » ou « Apocalypse » étaient déjà pris !!!!
A.A. Williams
(Metalfreak) Encore une totale inconnue pour moi, mais la découverte est superbe : entre dark rock et post rock, le groupe nous a proposé une ambiance plus feutrée que ce que la Valley nous offre en général et on se retrouve entre fascination et délectation.
Un set à découvrir tranquillement posé dans un coin, à fermer les yeux pour se l’écouter religieusement !
Divin !
Killing Joke
(Metalfreak) C’était une évidence : après leur passage le 19 à la Valley, j’allais me refaire leur set sur la Mainstage ce 24.
Bon, on ne va pas se mentir, à quelques détails près, le show a été le même : Jaz Coleman a ses mimiques qu’il tient depuis des décennies, il n’allait pas les changer en cinq jours.
Niveau setlist, quasiment un copier coller à laquelle se sont rajoutés les titres “Primitive”, “Change” et “Total invasion” : cette fois-ci, le set commence par l’ultra connu “Love like blood”, effet Mainstage oblige, surement !
Pour le reste, un ordre modifié, et une météo plus pluvieuse que par rapport à la canicule de la semaine précédente.
Malgré tout, Killing Joke tient ses fans en haleine du début à la fin et, rien que pour ça, ça valait le coup de s’en reprendre une deuxième part.
Ihsahn
(Cassie Di Carmilla) Ihsahn, notamment connu comme membre du trio Emperor œuvre solo depuis 2005 avec ce projet parallèle d’Expérimental Prog’ Metal dont il a puisé sept albums et deux EP.
Vegard Sverre Tveitan alias Ihsahn nous entraine dans un voyage introspectif dans sa Norvège natale avec des sonorités modernes. Il navigue entre le Pop-Rock et le Black Metal en y incorporant des aspects jazzy avec ingéniosité. Il module sa voix entre le chant clair et quelques élans de violence éraillée. Une complexité musicale au service d’un artiste en toute simplicité sur scène. Sans chichis, il dévoile avec sincérité toute la richesse de son travail comme si, par expérience, il n’avait rien à prouver à personne. Il se joue des codes de tous les genres musicaux pour aboutir à un set entre brutalité oppressante et douce mélancolie.
Celkilt
(Lyslia Huxley) Ils font partie des groupes invités sur le tard suite aux nombreuses annulations, c’est une première pour eux et cette fois la Warzone était même bien trop petite, tellement de monde qu’il est difficile de pourvoir s’approcher de la scène ou même réussir ensuite en sortir.
Le groupe de folk rock celtique s’est formé en 2010 à Roanne pourtant bien loin des terres Celtes, les émissions la France a un incroyable talent ou la Grande Battle et le pouvoir du kilt ( surtout! ), les ont propulsés sur le devant de la scène.
Plutôt ancré dans la culture celtique et des concerts ou festivals plus éclectiques, c’était une première pour eux de jouer devant le public du Hellfest, plus tourné vers le metal, et on peut confirmer que c’est un vrai succès.
Le clan bien identifiable par son tartan authentique, le tartan Celkilt ! est composé de Titou MacFire au chant, guitare et bouzouki, Loïc MacWind à la cornemuse et flûte irlandaise, Solène MacFive au violon et chœurs, Drik MacWater à la basse et accessoirement au banjo et Rems MacGround à la batterie et bodhrán.
Ces hyperactifs gonflés de super pouvoirs, puisque tous en kilt, sont bien là pour retourner la Warzone. Leur musique est festive et plus qu’énergique, ambiance aussi joyeuse et agitée sur scène que dans la fosse, ils sautent, tournent dans tous les sens en entraînant le public, circle pit sur circle pit, double circle pit, wall of death de la mort!
Une superbe découverte en live pour moi et alors Hey, What’s under your kilt ? Allez les voir et vous aurez la réponse
Gama Bomb
(Metalfreak) Difficile de se partager en deux lorsqu’on n’a pas le don d’ubiquité.
Qu’à cela ne tienne, cette plage horaire sera coupée en deux : Gama Bomb et Godflesh en même temps, heureusement que ça se situe à l’Altar pour le premier et à la Valley pour l’autre.
Comment peut-on louper Gama Bomb quand on est un thrasher invétéré mais comment zapper Godflesh quand on est un fan hardcore de Justin Broadrick ?
La réponse juste en haut : on scinde !
Et pourtant, le thrash metal bien old school et surtout de grande qualité des Anglais, en plus bourré d’humour, a fait très fort : « circle pits » et autres « pogos » se sont déclenchés au milieu des « slammers » : autant dire qu’il y avait autant de spectacle sur scène que dans la fosse !
Et le tout avec une intensité incroyable.
Un sacré bordel !
Godflesh
(Metalfreak) Après coup, c’est vraiment sans regrets que j’ai quitté l’Altar et Gama Bomb pour m’offrir une dose de metal industriel que Justin Broadrick, touche-à-tout de génie, et G.C. Green nous assène depuis si longtemps. A eux deux, ils ont retourné la Valley grâce à cette basse imposante et brutale magnifiés par la musique lancinante et d’une lourdeur impressionnante ! Hypnotique, répétitive et addictive, on ne saurait utiliser trop de superlatifs qui ne rendraient suffisamment justice au moment vécu !
Magistral !
Kreator
(Lyslia Huxley) Les très productifs allemands sont très attendus sur la Mainstage pour déverser leur thrash metal puissant.
Ambiance satanique d’outre-tombe sur scène pour un concert qui s’annonce explosif, flammes et confettis à gogo on fera vite abstraction de la fine pluie du jour.
Leur style a par moment un peu changé depuis leur formation en 1982 avec des périodes un peu plus indus ou gothiques pour revenir aux bases du thrash metal ce qui ressort bien sur les derniers albums Hate Über Alles, le 15ème ! tout juste sorti ou Gods Of Violence alliant du pur trash metal bien agressif à des passages heavy old-school plus mélodique, à la fois subtil et énergique.
Frédéric Leclercq à la basse et Sami Yli-Sirniö à la guitare accompagne maintenant les membres fondateurs Mille Petrozza au chant, toujours aussi énervé et Ventor Reil à la batterie, techniquement épatant et passé maître dans l’usage de la double pédale. Ce sont de brillants artistes, leur habilité leur permet une totale maîtrise du style et leur donne un statut de leaders incontestés.
La hargne définit bien leur musique anéantissant tout passage qui pourrait se révéler attendrissant excepté l’envie partagée de communier avec leur public qui reprend leurs refrains tels des hymnes… Avec en prime un Joyeux Anniversaire Frédéric entonné allégrement par la foule.
Leur discographie est bien représentée dans ce set, le ton est donnée avec en intro « Violent Revolution » : acclamés par la fosse, ils ne décevront pas avec à suivre « Hate Uber Alles », « Satan Is Real », « Hordes Of Chaos », l’agressivité restera omniprésente, « 666- World Divided », « Enemy Of God », c’est clair, toujours aussi viscéral, « Strongest Of The Strong » pour la première fois en live , « Flag of Hate » pour finir par « Pleasure To Kill », aucune pitié, personne ne sera épargné…
Ministry
(Lyslia Huxley) L’indus est à l’honneur pour ce deuxième week-end et la pluie n’empêchera pas les nombreux amateurs de se retrouver de nouveau devant la Mainstage pour accueillir chaudement les premiers représentants du metal indus américain, Al Jourgensen et son groupe emblématique Ministry .
Des origines plus new wave et électro pop du groupe à leurs débuts en 1981, aux influences punk assumées, Al Jourgensen en a gardé le côté revendicatif et cynique avec l’envie de s’exprimer fermement que ce soit par la musique avec Ministry, des projets parallèles tel LARD avec Jello Biaffra, ou personnellement y compris par l’écriture. Le parrain légendaire de l’indus est aussi captivant que dérangeant, sans compromis.
Le groupe de Chicago s’est rapidement orienté vers un metal indus affirmé en rejoignant le label Wax Trax !, une carrière très productive malgré plusieurs pauses, le dernier album Moral Hygiène sur Nuclear Blast est le 15ème album studio, un bel aboutissement avec plusieurs prestigieuses collaborations, Jello Biaffra, Billy Morrison, David Ellefson.
Ca fait surtout aussi plaisir de le voir en forme, Al est un survivant, déclaré mort 3 fois …. sa vie mouvementée, et ses addictions l’ont fortement touché plus des coups durs qui laissent des traces et même s’il dit s’être assagit, le rythme de vie imposé par les tournées reste source d’excès.
C’est avec l’hymne ukrainien que le concert commence suivi de « Breathe », Al l’éternel rebel s’est toujours fait remarqué par ses engagements très marqués et ses opinions politiques courageuses.
Le chaos indus est donc de retour et la scène prend des airs de fin du monde pour une prestation radicale, les deux derniers albums sont à l’honneur comme des versions revisitées de leurs débuts, « Stigmata », une magnifique cover de « Supernaut » de Black Sabbath, « Burning Inside », « N.W.O. », « Just one fix », « Thieves », « So What », « Alert Level » pour finir par « Good Trouble », the world is a mess… get the party started ! …How concerned are you …. ?!
Earth
(Metalfreak) Je savais avant d’aller les voir que ça n’allait pas me transcender, mais ils ont un tel statut culte que je ne pouvait pas décemment ne pas y aller. Earth nous a écrasé sous ses tempos d’une lourdeur abyssale et ce rythme pachydermique. Entre doom et drone avec un côté psychédélique, Earth aura été le coup de rouleau compresseur dont la Valley, désormais gorgée d’eau, avait besoin !
Marduk
(Metalfreak) Vu le temps des plus… dégueulasses sur Clisson, autant rester à l’abri et voir une énième fois Marduk !
Pour ceux qui les ont déjà vus, ils savent que c’est de l’ultra brutal joué très fort avec une intensité des plus soutenues. Pour les autres, c’est l’occasion de se prendre une claque monstrueuse malgré quelques petits soucis techniques.
Les plus réfractaires, eux, auront préféré braver les intempéries !
Sauvage…
New Model Army
(Metalfreak) Blablabla coché en gras, en gros, en multi couleurs… On l’aura compris, ce groupe légendaire de rock indépendant / post punk était mon évidence de ce vendredi soir.
Pendant que Mme Metalfreak aura bravé les éléments pour ne pas louper Ministry puis Alice Cooper, je me prenais une grande dose de nostalgie de la part d’une formation qui aura bercé une grande partie de mon adolescence !
D’entrée, c’est “I love the World” qui déboule : il n’en fallait pas plus pour que je soit des plus séduits. Et c’est qu’ils ont enchaîné les bons titres avec “The charge”, “”Never arriving”, “Here comes the war” ou “Angry planet”… Autre représentant de la scène post punk Britannique avec Killing Joke présent ce jour, New Model Army a délivré un set parfait chaleureusement accueilli par des fans conquis d’avance.
Je me suis laissé transporter quasiment tout le set jusqu’à ce que ma compagne, frigorifiée, grelottant frénétiquement et claquant des dents me rejoigne : vu les douches glacées qu’elle a pris aux Mainstage pendant les sets de Ministry et Alice Cooper qu’elle ne voulait absolument pas louper Là, il n’y avait pas photo : direction l’hébergement pour la réchauffer et s’assurer qu’elle ne sera pas fiévreuse le lendemain.
C’est qu’il reste encore deux jours !
La fin du concert de New Model Army, ce sera pour une autre fois, il y a d’autres priorités dans un cas pareil !
Enslaved
(Cassie Di Carmilla) Oh, du Black Viking Norvégien, ça faisait longtemps !
J’ai plusieurs esthétiques musicales de prédilection et, j’avoue apprécier tout particulièrement le mélange du Prog’, du Black Metal et du Folk. Enslaved a su entrelacer tout cela dans une étreinte viking depuis le début des années 90. De cette union hétérogène sont nés quatre EP et 15 longs formats.
Sous les décors scandinaves des quatre écrans en fond de scène, les cinq guerriers revenus de leur dernière bataille au Hellfest 2018 reviennent sur la terre conquise de la Temple pour une nouvelle offrande païenne. Sur une musique résolument plus mélodique qu’à leurs débuts, il raconte les histoires de leurs vallées verdoyantes qui ont brulées et vu le sang de leurs ancêtres couler.
C’est donc dans un atmosphère musicale contemplative que le voyage se déroule, Nous avançons dans le set au pas d’une batterie percutante et des guitares froides et sombres, en passant par des ponts très progs. Tandis que dans les cieux s’élèvent les chants du trio vocal dont les voix alternent entre profondeur et légèreté. On retrouve le côté Pagan dans quelques sonorités Folk qui octroie un certaine grandiosité au décor musical.
Enslaved tient de la beauté d’une nature qui renait après le chaos d’une bataille entre les dieux nordiques. Depuis leur dernier passage au Hellfest en 2018, c’est avec un plaisir non dissimulé que le public retrouve ces frères d’armes à la complicité expressive.
Néanmoins, ce n’est pas au meilleur de leur forme que je l’ai retrouvé sur cette scène.
Bad Religion
(Lyslia Huxley) Welcome Bad Religion!
42 ans d’existence et 17 albums pour ces membres de la communauté punk rock… à l’encontre d’un No Future !
Bad Religion est le groupe fédérateur du mouvement punk rock aux Etats-Unis.
Les californiens de Los Angeles y ont intégrer les skaters et les surfeurs, assez proches musicalement parlant des Beach Boys mais leurs paroles détonnent, politisées ou abordant plus rudement la société, les émotions. Leurs mélodies sont entraînantes, leurs textes, sibyllins, assez faciles à chanter, c’est leur façon propre de passer leurs messages, d’amener les gens à s’interroger sur le sens des paroles qu’ils fredonnent et des idées qu’elles véhiculent, cherchant avant tout à avoir une influence positive.
Ils ont gardé l’esprit punk provocateur en travaillant beaucoup sur l’esthétisme ce qui donne aussi une musique plus sophistiquée, du bon punk britannique habilement associé à des sonorités surf, fuzz, garage, définissant les racines du punk californien.
L’identité de Bad Religion ce sont Greg Graffin au chant et Bret Gurewitz à la guitare qui forment un duo de compositeurs très complices, accompagnés de Jay Bentley à la basse et depuis quelques années par Brian Beker à la guitare également et Jamie Miller à la batterie. Le tout intelligemment construit avec en parallèle un label, Epitath, dirigé par Greg et très lié à l’histoire du groupe, une belle réussite à la fois commerciale et culturelle, devenue une institution pour la scène rock underground.
La voix éraillée de Greg, à la fois mélodique et percussive, nous plonge dans les origines du punk rock, la setlist est un bon mix bien représentatif de leur discographie. Ils ont toujours la même énergie sur scène et motivation à faire bouger le public pour des joyeux pogos en continu. Des intro irrésistibles, des riffs travaillés, et toujours le même enthousiasme provocateur, les titres sont explicites, » New Dark Ages » comme « Recipe For Hate », « Fuck You », « Do Want You Want », « Man With A Mission, Punk Rock Song », « No Control », « Along The Way » avec un passage de ZZTOP « Gimme all your lovin' » en intro, « We’re Only Gonna Die », « Come And Join Us », « I Want To Conquer The World », le classique « American Jesus », « Fuck Armageddon… This Is Hell …! »
Decapitated
(Lyslia Huxley) Ambiance sombre et enfumée pour cette fin de soirée sous l’Altar mais la puissance de leur set ne calmera décidément pas les slammers.
Le groupe de death metal polonais est là pour nous imprégner de leur brutalité, tout simplement. Leur technicité est remarquable, entre agressivité extrême et mélodie.
Vogg Kieltyka , membre fondateur du groupe en 1996, est toujours à la guitare comme également avec Machine Head depuis quelque temps, il est accompagné du très charismatique Rasta Piotrowski au chant, Hubert Wiecek à la basse et James Stewart à la batterie.
Soutenu par Nuclear Blast, Vogg a su faire revivre le groupe, tel un exutoire suite à ce tragique accident en tournée qui a coûté la vie à son frère Vitek initialement à la batterie et gravement atteint Covan Kowanek alors au chant.
Ils sont là pour promouvoir leur dernier album Cancer Culture tout juste sorti, un album explicite qui prend toute sa dimension et ils ont envie de le partager. Les textes ont été écrits par le journaliste et chanteur de Lux Occulta Jarek Szubrycht, pour une vision aiguisée et très juste de notre monde.
On sent la maturité, le travail individuel de chacun et l’esprit du groupe qui revit, c’est du pur death metal, imposant, direct et précis avec des solos prodigieux.
Rasta est peu bavard, il s’amuse plus à headbanger avec ses impressionnantes bocks, mais on n’est pas là pour discuter. Ils expédient un set bien maîtrisé et explosif pour le plus grand bonheur de la fosse, l’humanité les remerciera.
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