Motocultor Festival 2016 : jour 3 (21/08/2016)
Live report : Willhelm von Graffenberg & Bloodybarbie
Photos & vidéos : Bloodybarbie
La galerie photos du jour 3 est par ici : http://www.soilchronicles.fr/photographies/motocultor-festival-2016-jour-3
Chapitre III/(je vous le donne en mille) Au troisième Jour, le dimanche (oh tiens, comme c’est inattendu !)
Les Dieux du Metal sont joueurs, je l’ai déjà dit. Ils créent un festival en Bretagne mais créent aussi le climat idoine local dans lequel tu peux te chopper à la fois des coups de soleil et un rhume dans la même journée, où tu peux crever de chaud le jour et mourir de froid la nuit… « The cold never bothered me anyway… Let it go ! » Mais comme ils ont créé le libre arbitre, ils ont aussi laissé place à la création de la flemme ! Celle de bouger après une nuit à se peler le jonc ! Et puis, après tout, c’est le « jour du Seigneur », celui où on fait la grasse mat’…
Oh… Mais soudain…
Le soleil vient de se lever
Mais il est déjà réveillé,
A faire du pigsqueal et growler…
L’ami déchiréééé !
C’est pas vraiment le bon moment
De casser les noix en braillant ;
Il s’est vite fait envoyer chier,
L’ami déchiréééé !
On – BloodyBarbie, pour ne pas la citer – m’a dit que les campings de fests français rendent misanthrope ou exacerbent la misanthropie… Je valide !
Mekbourré apparait et lance une attaque « Grande Gueule ». Vite, Caterpillar, attaque « Savatage de tronche » ! « Et Sprotch !!! »
Le café met du temps à se faire au bar du camping… Ça laisse la clope du réveil pour se dégourdir les jambes et préparer les munitions pour la journée qui s’annonce velue d’après le Running Order.
Petit aparté « tranche de vie sur le site ». Il doit malgré tout me rester une once de philanthropie – je sais plus où je l’ai rangée depuis mais elle doit être quelque part –, sorti du camping, car j’arrive encore à trouver du bon dans l’humain en quelques moments. Le S.O. à l’entrée pas avec une attitude de connards finis qui croisent les bras devant ta pomme en te considérant comme un terroriste potentiel mais au contraire, amènes et souriants, avec un éventuel bon mot. Un stand de L.S.F. (langue des signes française) à côté de celui de bouchons d’oreille gratos ; c’est toujours bien de faire de la prévention, mais aussi d’ouvrir à d’autres cultures et modi vivendi, y compris celui des handicaps. Un accès P.M.R. (personnes à mobilité restreinte) pas mal placé ; anecdote vue, celle d’un non-voyant, justement, qui s’y est installé, arborant un T-shirt d’In Flames – je ne sais pas si c’est lui ou quelqu’un qui l’aide à s’habiller, mais au moins, c’est de bon goût : le T-shirt affiche Whoracle. Un public plus présent dès le samedi, métissé dans les âges et les genres musicaux stylistiquement apparentés. Un stand de la Prévention routière à la sortie du site qui distribue des éthylotests, parce que « rouler bourréééé », c’est marrant à chanter, mais on déchante rapidement en voyant un platane traverser devant soi (surtout qu’on est en pleine période de transhumance). Les touches « émotion » qui font faire « boum boum » à mon petit cœur de Metal (j’ai dû le retrouver quelque part en fait) : papa et maman metalleux qui amènent leur poupette en fest’, un papy qui fait découvrir Vulcain à sa descendance, un papa qui fait de même devant Dying Fetus…
Le stand dédicaces, souvent blindé, est disposé à côté de ceux de merch’ des groupes et du fest’. Le market en face de la mainstageest fourni et diversifié en goodies : T-shirts, CDs, fringues goth pour les damoiselles en chrysanthèmes, calices – c’toujours pas un sacre, madzeuss ! –, peausseries, les amateurs de patches ont des étoiles dans les yeux face aux étalages à rallonge qui peuvent leur fournir de quoi coudre leur veste pendant les longues soirées d’hiver, au coin du feu d’une église en flammes… Le stand de bouffe l’est également, fourni, et propose des sandwiches, chauds et froids, des galettes (y compris vegan) et des crêpes sucrées, des croque-monsieur, les imparables frites. En fin gastronome et critique culinaire que je suis, fallait bien que je teste un peu tout : c’est convenable et pour un prix… de fest’ (au ticket valant 2.5€, une galette s’échange contre deux tickets sur le marché du growlar). Bref, « feuque » la bourgeoisie qui peut se les offrir… Allons voir des keupons dès potron-minet !
Poésie zéro (Punk) > 11h45-12h25, Dave Mustage :
La provoc’ à deux balles, chier sur la bourgeoisie quand on porte soi-même un jean délavé de marque et une paire de Vans neuve… LOL ! De plus, des punks qui boivent de l’eau, c’est aussi crédible qu’un vampire qui boirait du riesling ou Gaahl qui ferait tourner son Pepsi max dans un verre d’armagnac en remerciant Satan pour son inspiration. Peu de public, peu de réception (eux ont dû picoler plus la veille). Du moins au début parce que la dérision l’emporte petit à petit avec la gouaille du brailleur/chanteur. « Tout le monde à droite ! » répètera-t-il plusieurs fois afin de créer un wall of death, pour enchainer sur « Vous avez de la chance : à droite, les fachos, à gauche, les gens intelligents… Pétez-leur la gueule ! » Évidemment, tout est prétexte pour que chacun en prenne plein son grade. Sur scène, seulement une guitare branchée à une tête 15W de chez Orange, reliée à un baffle, et deux brailleurs dont un ne sert à rien, la batterie est figurée par un portant avec une feuille papier à son emplacement usuel. Il y a des bandes pour tout le reste. Ironiquement, pour des gens qui prônent l’anarchie, c’est très propre et ordonné dans leur exécution. Mais bon, l’esprit keupon pris au 36ème degré, c’est amusant pour débuter une journée. Un florilège de tubes en devenir comme « Nadine », « Le dimanche, on s’emmerde », « Policier »… et le finale, la « reprise de Napalm Death » (sic), scandant seulement trois mots : « sexe… et violence… » C’est chiant, ça reste en tête pendant toute une journée, ça… Et « Ta Gueule ! »
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Non, non et non ! Je me suis plainte de Naheulband, mais j’avais un moyen de repli et pas n’importe lequel : Entombed A.D ! Mais alors voir un groupe comme Poésie Zéro et sur la scène principale… ! D’ailleurs, je n’appelle pas ça un groupe : pas de batteur, ni bassiste, et pendant qu’on y est, fallait tout balancer sur bande ça aurait évité le déplacement ! Et si seulement c’était du Grind, je les aurais excusés, mais ce n’est pas du Grind : c’est de la merde (je suis sûre que c’est un compliment pour eux donc je ne m’excuse pas d’avoir employé un tel terme bio pour les décrire). Ça serait une insulte pour les vrais punks de dire que c’est du punk… Non, non, je maintiens : ce groupe c’est de la grosse merde !
Bref, je continue ma phrase : voir un truc pareil sur la main stage du Motocultor m’a mis hors de moi : des mecs qui jettent du taboulé sur le public, je suis désolée mais c’est carrément un manque de respect ! Déjà qu’on ne prend pas de douche alors du taboulé sur les cheveux longs ce n’est pas du tout marrant ! Le frontman se croit drôle mais il lui faut non seulement des cours de chant mais aussi d’humour, car tout est à revoir, perso rien ne m’a fait rire dans ce qu’il raconte ou dans ses vannes. A bannir, à oublier et à NE PLUS JAMAIS REVOIR ; plutôt aller voir Justin Bieber qu’eux !
Setlist Poésie Zéro :
• Joyeux Anniversaire
• Oï génération
• La bourgeoisie
• Brûler ta voiture
• Coca-Cola
• On s’emmerde le dimanche
• Punk
• Facebook
• Nadine
• Pogo
• Policier
• Mitraillette
• Transports en commun
• Magie de Noël
• Va niquer ta mère
Recueil morbide (Brutal Death) > 12h35-13h15, Supositor Stage :
Le son est dégueux, la basse trop forte (on ressent les infrabasses et la grosse caisse en priorité), le son est légèrement meilleur en s’éloignant… Ce sera le concert des « peuh/peu/peut » : le frontman anime un peu, ce qui réveille le peu de public présent, peu mobile (ça bougeotte très gentiment) Peuh… Peut mieux faire ! Next !
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
J’ai tenu deux morceaux avant de prendre la fuite et d’aller, j’ai préféré la bonne musique de Big Sure que le Brutal Death banal de Recueil Morbide !
Big Sure (Stoner) > 12h35-13h15, Massey Ferguscène :
Les nantais qui jouent face à Recueil morbide font dans le bien moins violent, un Post Rock assez cool plutôt que la lourdeur d’un Stonergras, et en tous cas bien joué, bien mixé, même si la basse est prédominante. L’ambiance apaise et la machine à fumée fonctionne à balle, noyant la scène dans un nuage éclairé par des lights de couleurs violette, blanche et jaune, assez statiques ou ne faisant que d’amples mouvements. Si le concert ne prête pas forcément à rire, mes commissures de lèvres se soulèvent en entendant le chanteur envoyer un long « gaaaaaaaaaaay » de sa voix assez haut perchée. Bon, OK, ce n’était que la première syllabe de « get out of time », mais sur le coup, c’était tellement con et con-cordant que ça m’a fait marrer.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Enfin vient un groupe digne de ce nom que je découvre tout juste. Bordel, pourquoi je ne connaissais pas avant ? Eh bien parce qu’ils sont tellement modestes qu’ils ne font pas trop parler d’eux ! Le trio originaire de Nantes a été formé en 2012, nous offre un set bien planant et envoutant grâce à leur Stoner psyché dont ils sont maitres enchanteurs ! Une guitare, une basse, une batterie et surtout un clavier dont le claviériste n’est pas tout le temps scotché à celui-ci ou son ordi et se met parfois à taper sur un pad de batterie électronique !
J’ai été carrément séduite par la prestation de ce groupe, tant au niveau composition que de la qualité du son. Je me suis d’ailleurs empressée vers le merch’ après leur show pour me procurer leur CD… Je découvrirai qu’ils n’ont sorti que des vinyles, ce sera la plus belle blague du fest : un groupe qui ne sort son album qu’en vinyle… je ne pensais même pas que ça existait ! Dommage, je n’aime pas ces gros disques encombrants, j’attendrai le CD !
Big Sure est dans mon top 3 « coup de cœur du Motocultor 2016 » (avec Fleshgod Apocalypse et Fractal Universe).
Leng Tch’e (Hardcore maggle !) > 13h20-14h, Dave Mustage :
Contrairement à son nom, dérivé du mot chinois « lingchi », n’est pas une torture. Si le groupe créé par des membres d’Aborted et Anal Torture est annoncé comme grindcore, soit ils ont changé entre temps – t’as changé, mec ! – soit y a eu plantade dans les infos initiales. Ça groove, c’est pas mal mais pas super carré, avec une voix trop en retrait pendant pas mal de chansons. Des belges qui donnent la frite, en somme. Les lights scintillent comme des guirlandes de Noël, le chanteur, Serge, est tout joie et je ne compte pas le nombre de fois où j’ai cherché d’où provenait sa voix tant il est instable sur scène et ne se prive pas d’aller faire un tour dans l’avant-scène. Beaucoup de communication avec le public, en français : ça [me] fait sourire d’entendre un black qui a le timbre de voix parlé de Johnny Hallyday (ça doit être un truc belge, dans le sang, j’imagine… non remarque, il ne reste plus trop de sang dans l’alcool de Johnny). Autre moment fun : pendant un de ses speeches, il repère un type dans l’assistance qui ressemble au chanteur d’un groupe qu’il connait et qu’il fait monter sur scène, le mec fait son chaud le temps d’un morceau, ne sachant plus trop quoi faire au bout d’un moment (et étant encombrant sur scène), Serge lui reprend sèchement le micro des mains et il se retrouve comme un con, seul au milieu de la scène (puisque Serge s’est de nouveau barré pour aller brailler tout devant) avant de s’en faire vider au round suivant. Bref, ambiance core…
Et il est temps de quitter la musique pour retourner au commun des grands reporters, le journalisme total, « je sens grandir en moi la flamme qui a dû animer les grands reporters de ce siècle, je pense à Albert Londres, Gunter Wallraff et autres Robert Namias… Que d’émotion, mais que de fierté aussi. Hervé Claude, Jean-Claude Narcy, faites place, ténors du journalisme ! » (Si vous n’avez pas la référence, allez regarder ce chef d’œuvre qu’est La Classe américaine)
Conférence de presse (gens sérieux qui parlent de chiffres) > 13h45-14h50, Stairway to Heaven, carré VIP/presse tavu ! :
« Conférence », ça commence comme « concert », mais je ne vous recommande pas celui-là : des chiffres, des chiffres, des chiffres, des chiffres, et encore des chiffres ! Du Mathcore ! J’eus espéré qu’au moins on aurait une conversation de passionnés de musique, parler des projets de venues à venir, tout ça… Au lieu de ça, je me retrouve à côté d’une bande de journaleux, envoyés spéciaux qui n’ont pour seule volonté que des putain de chiffres, face à un Yann le Barraillec dans la souffrance, désolé d’annoncer que l’édition 2017 est compromise, alors qu’il s’est bougé pour rendre la 2016 plus attrayante et agréable. Si seulement un collègue d’un webzine metal avait un peu lancé la discut’ autour de la musique – il parait qu’on est là pour ça, en temps que spectateurs/auditeurs/amateurs ! Je peux comprendre que la question soit importante parce qu’elle remet en cause le futur proche, mais de là à n’en faire que LA SEULE question à poser, avec de l’onanisme cérébral pour celui qui montrera qu’il à la plus grosse en montrant qu’il a potassé l’audit du fest’ et sortant que, d’après son savant calcul, le fest’ devrait accuser une « perte de 10% »… C’est bien d’inviter des média généralistes, mais envoyez au moins des gens qui aiment la musique, parlent musique, sont là pour de la musique, et pas pour faire du buzz avec des chiffres ou faire une prise de vue sommaire et totalement hors de propos, avec un son merdique ! Au cas où vous seriez de ceux-là, en voici des chiffres : environ 6.500 + 7.500 + 6.500 ventes et entrées, 86.000€ de découvert, 12 membres du CA, 25 chefs de postes, 53 bénévoles dans le cadre de l’orga, plus de 700 bénévoles sur le site… Ça va ou je continue et on reparle musique ? Justement, parlons musique et orga : Yann Le Baraillec, notait que les raisons de cette modique affluence, malgré des prévisions plus optimistes, étaient dues à deux raisons : le climat de peur actuel suite aux divers attentats, mais également leur mea culpa à faire sur des anicroches dans la com sur le fest’, annonçant trop tardivement les groupes et laissant les autres gros fests rafler le public avant eux, erreur qu’ils espèrent corriger sur la prochaine édition, que ce soit 2017 ou 2018, de toute façon, ils n’ont pas l’intention de s’arrêter (on croise les doigts, surtout si, comme on en parlait lui et moi [ça n’avait pas l’air d’intéresser d’autres personnes, donc je réduis le cadre de la conv’ à nous deux] très brièvement, il espère faire venir davantage de Sympho et de Power). Alors qu’on parle « gros sous » et « subventions bancaires et d’organismes publics européens », derrière le paravent-cloison qui sépare le préfabriqué qui nous sert de lieu d’accueil, on entend le chanteur de Poésie Zéro gueuler un « Tant mieux, ça permettra de payer les artistes ! » qui détend un peu cette atmosphère tendue et trop sérieuse. Bref, un concert « très putain » de chiant à base de montrage de bite et leur taille chiffrée, je ne vous le recommande pas, allez écouter de la vraie musique.
Black Bomb A (Metal Hardcore) > 14h10-14h50, Supositor Stage :
Depuis le « carré VIP », de loin, on entend le gros son de Black Bomb A. Le temps d’en revenir, leur set est sur le point de s’achever. « C’est l’heure de sortir les bédos ! » Ah, bon bah, j’arrive au bon moment en fait. Le duo basse/batterie qui s’enchaine groove bien, le dernier morceau tape, le tout sur un son gros, lourd, équilibré et pas agressif. Un groupe de p’tits jeunes à découvrir. (lol)
Setlist BBA :
• Comfortable Hate
• On Fire
• Lady Lazy
• Double
• Born to Die
• The Point of No Return
• Land of Bastards
• Look at the Pain
• Mary
• Make Your Choice
Lost Society (Thrash) > 14h55-15h40, Dave Mustage :
Un groupe que j’ai découvert cette année avec leur dernier album, Braindead, dont ils joueront quelques morceaux, et que je voulais voir. Le Big4 en un seul groupe et avec l’énergie et la fougue la jeunesse. Sur scène, j’ai l’impression de revoir Metallica et Megadeth, jeunots, avec un son balancé sur le modèle typique de celui de cette période, mais modernisé. Le contact avec le public est bon, « les codes ont été bien digérés » par les finlandais à l’instar du duo harmonisé des deux gratteux qui se mettent au centre de la scène, le pied sur le retour, le manche levé – ces messages subliminaux phalliques pas subtils, j’te jure –, le contact se fait aisément avec le public… Une grosse moitié de la tente est remplie, mais quasi toutes les mains se lèvent, même sans invective du chanteur/guitaristelead, et ça headbangue sans souci sur le pétillement des lights. Un petit coup de branlette de manche en guise d’introduction de morceau, le solo de batterie des chaumières qui attise le public et dynamise tout le monde pour enchainer sur le morceau suivant. ‘Sont bons, ces jeunes… ‘Sont bons… Un pur bon concert, en tous cas les thrasheux dans l’assistance, rejoints par une foule encore plus nombreuse à la 2ème moitié du set, ont dû se régaler autant que moi.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Qu’on soit clairs, je n’écoute pas trop de Thrash au quotidien (parce que je préfère le Heavy, le Death et le Doom), mais alors si je dois citer cinq meilleurs groupes de Thrash à mon goût et que je savoure pleinement à chaque fois, c’est bien Lost Society, Vektor et Kreator, Overkill et Testament. Et en ce jour, je vais avoir le droit à trois de ces cinq, que du bonheur !
Depuis le temps que je voulais voir ce jeune groupe suédois émergeant dans le Thrash moderne et frais, j’ai eu le droit à deux concerts de Lost Society (au Brutal Assault et Motocultor) et je ne m’en lasse pas ! Une setlist quasi similaire (sauf que pour le Motocultor, le Père Noël de l’été a écouté mes prières et mon titre préféré a été joué “Death…”). Difficile de résister à aller dans le pit quand il s’agit de LS (spécialement ce groupe) mais j’ai de loin préféré l’ambiance du pit de la République tchèque où les gens ne sont pas là pour tuer leur voisin, juste tapoter sans déboiter, alors qu’au Motocultor, les metalleux sont vraiment irrespectueux. Voici encore une différence entre le public des festivals et celui en France, qui compte un nombre incroyable de cons : entre le mec qui te montre sa fesse sans que tu demandes rien, les déguisements qui sont hors sujet et qui sont seulement un prétexte pour se faire remarquer ou celui qui vient te chatouiller quand t’essaie de prendre des photos… Bref, on aura passé un bon moment avec un des meilleurs jeunes groupes thrash qui assurent sur scène et qui est proche de son public et avec un son parfait ! Au plaisir de les revoir.
Fiers de leur nouvel album « Braindead« , ils nous ont joué une bonne partie (chronique de l’album : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/lost-society-braindead)
Vektor (Thrash) > 15h50-16h35, Supositor Stage :
Y en a une qui m’a dit « Ouais, Vektor, c’est LE groupe de Thrash ! Le meilleur ! C’est MON groupe de thrash… » « Nah mais t’es sure, hein, parce que là, Lost Society, je savais que ça allait être du lourd, et passer après et faire mieux… » « Mais si, t’inquiètes, aucun doute ! » Bon… Alors comment dire… « Ou pas ! », hein ! Le son est potable seulement, à cause des vents (cf. ce que je disais ci-avant), mais ce n’est pas le plus dérangeant, au final. A près le dynamisme de Lost Society, difficile d’accrocher aux longs morceaux variant entre Thrash et Death. Idem pour le public présent : quelques uns, devant, bougent, ceux derrière sont soit statiques, soit allongés… Et on s’ennuie, bordel ! Un mec dans l’assistance finira par leur envoyer un « Bon, vous aller thrasher, oui ou merde ?! » Bref, je suis déception…
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Je les ai vus trois fois en moins d’un an et c’était trois inoubliables fois ! Parce que Vektor est bien mon groupe thrash moderne préféré, aux inspirations de Voivod, qui devient une drogue à voir en live parce que leurs morceaux relèvent du génie et sur les trois albums ; des soli de malade d’Alex le jeune prodige, une basse qui a de la balle, un chant aigu de David à vous trouer les tympans – bon, depuis le temps que je ne suis plus vierge… – et des riffs et mélodies uniques ! Je vous laisse découvrir le groupe à travers la chronique de leur tout dernier album sorti cet été : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/vektor-terminal-redux.
Le souci, c’est que la setlist de ce concert était mal foutue, le choix s’est basé sur les morceaux trop calmes et prog‘ de leur nouvel album, ce qui avait l’air de déplaire au public (j’entendais gueuler vers la fin du set “mais bordel, il est où le Thrash ?”), ça ne bougeait pas trop, c’était mort et ennuyant hélas, alors que j’ai connu de meilleurs concerts de Vektor et un public plus dynamique. Donc si même une des plus grandes fans a été déçue, c’est qu’il y a un sacré problème. En tout cas, ce n’est pas à ce Motocultor qu’ils se seront fait de nouveaux adeptes, malheureusement.
Setlist Vektor :
• Charging the Void
• Cygnus Terminal
• Pteropticon
• Hunger for Violence
• Recharging the Void
Svartsot (Folk pouet pouet) > 15h50-16h35, Massey Ferguscène :
J’ai déjà évoqué mon amour immodéré pour le Folk, mais bon, on va aller jeter un œil de ce côté du site. Ça bouge déjà plus ! C’est fou ce qu’il suffit d’une cornemuse ou d’un pipeau, même faux… SURTOUT faux (d’un quart de ton trop bas) et d’un rythme dansant pour que ça bouge… Le groupe dynamise le public, même si je n’aime pas le growl du chanteur et qu’il se prête peu au jeu de la communication. Je confirmerai donc que le Folk, c’est décidément pas ma tasse de thé, ou éventuellement de café, de celle que j’aimerais bien m’envoyer pour passer le temps avant de retrouver la mainstage. Svartsot me fait encore moins apprécier éventuellement le Folk quand j’entends 12.000 fois le même trait de flûte à bec dans le même morceau, sans variation ni évolution autre que les paroles qui changent d’un couplet à l’autre. Le son est convenable, mais pas génial… Bref… la suite !
Fractal Universe (Progressive Death) > 16h40-17h20, Dave Mustage :
Les nancéiens viennent donner un set technique et pointu. C’est leur musique qui veut ça. Le son, pas génial au début (les guitares mal dosées), s’améliore ensuite sans être génialissime, ce qui est un peu gênant pour un groupe ou l’enfer est dans le détail. Malgré tout, propre, carré, frontal, efficace, sans faille et plus prenant que, par exemple, Gorod qui joue un peu dans la même catégorie et jouait la veille. J’ai néanmoins passé le concert à maudire le bassiste qui passe son temps à faire le ventilateur avec sa crinière dans tous les sens… et elle revenait naturellement à sa place sans un cheveu qui déborde… Je veux sa recette, ou savoir s’il a un deal avec une filiale de L’Oréal. Frustratiooooon !!! Un bon concert en tous cas, avec le petit regret d’un son pas forcément au top.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Comme je l’ai dit en parlant de Big Sure, Fractal Universe est dans mon top 3 des prestations du Motocultor (avec Fleshgod Apocalypse et Big Sure). Jeune et groupe formé en 2014 dont je n’ai JAMAIS entendu parler avant ce jour, la modestie a des limites et eux l’ont tellement dépassée qu’ils sont passés incognito dans la scène metal française. Et pourtant ils mériteraient d’être dans le top de la scènedeath/prog, aux côtés de Gorod !
J’ai été très impressionnée par leurs morceaux aux mélodies alambiquées et ensorcelantes, tantôt prog‘ tantôt bourrin comme je les aime, avec un chant guttural parfaitement maitrisé (j’ai pris une méga claque), des musiciens virtuoses (en plus d’êtres charmants) et un gros son très bon ; ils gèrent bien mieux que Gorod dans le même style d’ailleurs… Que rêver de mieux ?
Sitôt leur concert terminé, je me procure leur unique œuvre, ce petit trésor d’EP qu’est Boundaries of Reality, long de 4 grands morceaux, que je vous recommande vivement ! J’aurais aimé dire que c’est mieux que Gorod, mais avec leur dernier album, difficile de faire mieux en la matière à ce jour. Un grand merci à eux pour nous avoir fait vivre un concert inoubliable ! Un groupe à suivre de très près !
Conan (Stoner/Doom) > 17h30-18h20, Massey Ferguscène :
Je trouvais déjà ça chiant sur album, pas de différence notable en version live : ça me fait le même effet. Un épisode de Détective Conan est plus palpitant, même au niveau des rebondissements… C’est dire. Au moins, le son est potable…
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Bien que Conan soit un grand nom dans la scène stoner, je vous avoue que, pour avoir découvert Conan avec leur dernier album, que j’ai profondément détesté, je me motive quand même à aller les voir en live pour quelques minutes, dans la limite du supportable.
Finalement, ce n’était pas si mal que je ne l’imaginais, mais j’ai préféré aller voir un groupe de Black atmo (de jour) : Secrets of The Moon.
Secrets of the Moon (BM atmo) > 17h30-18h20, Supositor Stage :
Un petit tour par la Supo’ après l’achat au stand des victuailles pour le diner – oui, je sais : 18h, c’est tôt mais je n’ai pas eu le temps de déjeuner et comme les groupes qui m’intéressent beaucoup s’enchainent ensuite, faut bien faire des choix ! Secrets of the Moon a commencé son set, plaisant, mais sans grand moments de liesse dans la foule, sage et attentive, dans un genre qui ne force pas à l’exubérance. Le son est comme mes frites : bon, sans être transcendant, ça remplit un espace vide. C’est dommage d’avoir programmé ce groupe ici et maintenant : dans un autre cadre qu’un festoche et à un horaire plus tardif, voire de nuit, j’eus surement plus apprécié, et je ne suis visiblement pas le seul, d’autant que le groupe est sympa, ouvert, et place un petit mot gentil pour le groupe qui va leur succéder sur l’espace scénique. A voir et apprécier dans d’autres conditions.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Non, non et non ! Tout simplement non !
Quel est le comble pour un groupe qui s’appelle “Secrets of The Moon” ? Jouer en plein soleil !
Comment oser faire jouer de jour un groupe aussi sombre et dont la magie n’est révélée que dans le noir absolu ! Résultat : j’ai pas du tout aimé, alors que j’avais bien aimé en salle et avec les lumières bleutés et sombres. Un concert raté !
Setlist Secrets of The Moon :
• No more Colours
• Dirty Black
• Serpent Messiah
• Ghost
• Hole
• Man behind the Sun
• Lucifer speaks
Graveyard (Hard Rock)> 18h25-19h15, Dave Mustage :
Un groupe que je ne connais pas, à part de nom. BloodyBarbie me dit « tu vas apprécier, c’est tout à fait pour toi ». Commence alors un set de Blues Rock Prog, inspiré des Who, Pink Floyd, Led Zep… Intérieurement, entendant le premier morceau, je pense très fort : « musique que je vais apprécier… = musique « de vieux »… La s%°Xpe ! » et n’hésiterai pas, par la suite à lui faire part de mon sentiment et que je trouve sa vision ostracisée de mon âge (pas trop) avancé est méprisante, en le résumant en un mot : s%°Xpe ! Bref, « musique de ieuv » ou pas, c’est trèèèèès agréable à écouter – et bim, tu sais c’qu’y te dis, le vieux ! – et nickel pour la pause postprandiale, ou se rouler un pèt’, voire les deux (ça aide aussi à digérer ; c’est fou les bienfaits de l’homéopathie, hein ?) Je me contenterai donc – snif ! – de la digestion – faut rester sérieux pour le boulot – et de m’allonger, fermer les yeux et savourer. Le son est simplement potable au début (avec un gros larsen sur la gratte et la voix pendant quelques secondes) et bien mieux ensuite, passée la première partie. Ce n’est pas toujours super carré au niveau du tempo (et ce n’est pas la faute du groove qui correspond au genre), mais c’est efficace, et en me relevant de ma micro sieste, je me rends compte que d’autres m’ont rejoint dans ma démarche d’écoute et son eux aussi allongés, avec le sourire, à se délecter de ce moment de détente.
Obscura (Technical Death) > 19h25-20h15, Supositor Stage :
Un des groupes que j’attendais et n’ai pas été déçu. Défavorisés par un son au départ dégueux, sur la stage la moins éloquente du fest niveau qualité sonore, ça bouffe toutes les subtilités de leur musique, la broderie des fills et des sweeps de la BC Rich Ironbird de Steffen Kummerer passant à la trappe, à l’exception de celles du bassiste Linus Klausenitzer dont on repère le timbre et la technique à la basse fretless, propres, assez aisément quand il est mis en avant dans une partie solo. La qualité de celui-ci [le son, pas le bassiste] s’améliorera par la suite et je ne vais pas m’en plaindre, le public non plus d’ailleurs puisqu’il reste en nombre assez conséquent face à la difficulté d’appréhension de ce genre de musique, fait dont se réjouiront les membres du groupe allemand croisés par la suite qui me confirmeront « être contents » parce que vu ce qu’ils jouent, et dans le cadre d’un fest’ généraliste, ils craignaient de se retrouver avec deux-trois pélots devant eux. C’est un set ultra carré, efficace qu’ils nous proposent, et qui va piocher autant dans Akroasis, leur dernier album qui sert de cadre à une proche tournée européenne (à la rentrée), que dans Cosmogenesis ou même Retribution, leur premier album. C’est « tout dou bom », malgré les craquements qu’on entend (faux contacts venant de la régie) et la voix qui déraille un peu vers la fin du set ! J’en profite pour faire découvrir ce groupe à un copain présent au fest’, qui adhère directement à mon avis que « Obscura, c’est putain de boooon ! » Vu qu’ils reviennent en salle, à Paris en octobre, dans un cadre plus adéquate, faudra en profiter également.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Deuxième fois que je les vois en un mois et deuxième fois que je m’émerveille devant la qualité live parfaite d’Obscura qui viennent défendre leur dernier album chroniqué ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/obscura-akroasis. Vivement fin octobre pour une troisième dose à Paris ! Même si c’est le même set qu’au Brutal Assault, c’est toujours un grand plaisir de voir ces branleurs de manche œuvrer dans la virtuosité, que ce soit le bassiste ou les deux guitaristes, le batteur n’étant pas en reste. Un seul mot pour les définir : technicité de malade !
Obscura, c’est pour la vie, et en live ça passe merveilleusement bien, que ça soit de jour ou de nuit !
Setlist Obscura:
• Akróasis
• Ode to the Sun
• The anticosmic Overload
• …
Soulfly (Tribe Metal) > 20h20-21h10, Dave Mustage :
Une des T.A. attendues. Moi qui écoutais en boucle Chaos A.D. et Arise dans le temps et ai bercé mon adolescence – enfin, la fin, hein, suis pas non plus grabataire… [BloodyBarbie, tu l’ouvres pas, s’il te plait !] – et n’ai jamais vu Max & friends en concert, dans quelque concept que ce soit (Sepultura, Soulfly, Nailbomb, Cavalera Conspiracy, etc.), j’étais évidemment comme un gosse avec des étoiles dans les yeux devant un sapin le soir de Noël… Non, plutôt comme un ado devant la première nana qui se désape devant lui, en se disant que ça va être jouissif, ce dépucelage. Je ne sais pas si le « Bob Marley du Metal » a trop abusé d’homéopathie qui se fume (cf. ci-dessus, Graveyard), mais c’est moins « tout dou bom », ou plutôt tudo de bom pour respecter la langue lusitanienne de Fernando Pessoa dont on use au Brésil. C’est pas beau de vieillir, Papy Cavalera se mute petit à petit en Papy Ozzy : sa gratte est sous mixée, voire inexistante, pour qu’on évite de repérer qu’il ne tient plus le rythme, et il est hors sujet dans certaines interventions (cette tentative avortée de faire brailler l’intro de « Tribe » au public… OMFG ! ). L’énergie du grizzly qu’il avait au temps de Sepultura s’est muée en celle de Winnie l’ourson quémandant un pot de miel ; plus aucun rage dans son chant, il fait limite du chant clair ! Et dans le même ordre d’idées, le fiston Zyon, c’est pas non plus tonton Igor : Si Igor maitrise les rythmes afro-cubains et la polyrythmie, le batteur de Soufly, lui, a dû faire davantage ses gammes avec du Neo et du Death, et c’est malheureusement flagrant quand il n’est pas apte à faire les fills de percus dans leurs reprises de « Refuse/Resist », idem pour le tribal « Roots », de Sepultura. J’ajoute à ça le fait qu’il n’arrive pas à tenir un tempo ou même s’adapter à un tempo, cf. les foirages d’enchainement entre les bandes introductives et le morceau live. Cependant, à noter que la filiale Cavalera a su s’entourer de deux bons musiciens, bien plus carrés, eux : Marc Rizzo à la guitare, qui aura le droit à son petit moment de grâce solistique, comme en avait Andreas Kisser au temps de Sepultura, et Mike Leon, bassiste live, qui sera également mis en avant par sa maitrise du groove et de la lourdeur tribale, par exemple sur « Tribe » et « Roots ». Une chose qu’on ne pourra néanmoins pas retirer à celui qui rêvait de devenir une légende du foot, mais est devenu une légende duMetal, c’est qu’il sait animer un public et profite du moindre temps libre pour ne pas en faire un temps mort : si le public connait par chœur les paroles des tubes et que la tente est remplie, même les morceaux moins connus de Soulfly, comme ceux de leur dernier Archangel, ont leur moment d’activité plébéienne. Le public et moi-même en garderons assurément un bon souvenir, mais honnêtement, c’est le fanboy qui parle parce qu’un « vrai » (lol) critique musical aurait descendu en flammes ce concert. Max fait parti de ces légendes qui, à mon avis, devraient arrêter avant de devenir ridicules, et éventuellement savourer le fait que le dernier maillot de football qu’il reçoive d’une date (ça fait parti des rituels de Max de récupérer un maillot de l’équipe locale du lieu où il joue) soit celui qu’il a reçu de la maire de Saint Nolff.
Setlist Soulfly :
• We sold our Souls to Metal
• Refuse/Resist (Sepultura cover)
• Arise again
• Blood Fire War Hate
• Prophecy
• Seek n’ strike
• Master of Savagery
• Marc Rizzo Guitar Solo
• Tribe
• Roots bloody Roots (Sepultura cover)
• You suffer (Napalm Death cover)
• Jumpdafuckup / Eye for an Eye
Dying Fetus (Brutal Death) > 21h20-22h10, Supositor Stage :
Sorti de ce moment d’excitation et de perte de calorie où tout le monde s’est agglutiné sous la mainstage à jumper et headbanger, s’impose le choix entre la grosse violence de Dying Fetus et le groove et l’énergie des Nashville Pussy. On va commencer par les plus brutaux, déjà, histoire de calmer le jeu ensuite. Et à ma grande surprise, ce sera le son, à mon avis, le plus excellent de tout le fest’ et, ironiquement, sur la stage qui a eu le son le plus crade des trois stages. La voix n’apparait pas sur la première ligne de growl ? C’est corrigé dès la deuxième ! Et le tout est ultra équilibré. Bon, on va dire que c’est de la triche, vu que la batterie est triggée à mort, mais malgré tout, l’équilibre est parfait entre tous les instruments. C’est parti pour un set de tabassage féroce, c’est la furie devant la scène (un peu moins sur la scène où ça ne bouge pas des masses) et c’est d’une carritude exemplaire. Même si je ne vais pas écouter ce groupe en boucle, parce que ça me pêterait rapidement les oreilles et les neurones, j’apprécie ce moment de bon son.
Nashville Pussy (Hard Rock) > 21h20-22h10, Massey Ferguscène :
De l’autre côté du site, ça tabasse également, parce que le son est bon également, mais surtout le groove l’est. Le groupe de Hard Rock mêlant AC/DC et Lynyrd Skynyrd est aussi connu pour ses frasques très wock n’ woll, que ses deux présences féminines. Quand la musique est bonne – bonne, bonne, bonne – il faut faire un choix et ce choix se fait à part égale selon les sensibilités : le public s’est splitté en deux, à part égale, au sortir de Soulfly et ça bouge tout autant du côté de la Massey Ferguscène, le caractère sympathique du groove des ricains ayant surement davantage fédéré les moins violents spectateurs. J’arrive pour ainsi dire vers la fin du set (deux morceaux avant la fin) donc je ne vais pas pouvoir dire grand-chose du déroulé, mais le final est marquant (même si j’avais déjà vu Joel O’Keefe d’Airbourne faire de même en fest’) : Ruyter Suys escalade le pylône de support de la tente pour planter un dernier solo pendant la coda finale, et elle continuera de l’escalader après même que le dernier accord ait retenti, au grand désarroi de celui que j’imagine être leur tour manager (ou leur assureur) qui trépigne dans une coulisse visible de là où je suis. Une fois redescendue, elle gratifiera l’assistance d’un dernier « merci » reconnaissant.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
J’ai gardé un très mauvais souvenir de mon premier concert de la chatte de Nashville en mars dernier, parce que, déjà, il faisait ultra chaud et le public était en chaleur comme une chatte en chaleur, et donc ça devenait désagréable. En plus de ça, le frontman était d’une très mauvaise humeur qu’il ne cacha pas au public en l’insultant profondément dès qu’il y avait une raison (spammeurs gentillets…) Metalfreak me dit qu’il ne les a jamais vus comme ça et que leurs concerts ainsi qu’eux-mêmes sont très cools. Je décide donc de me réconcilier et d’aller les revoir sur scène. Eh bien, belle surprise : cette fois, c’était la bonne ! Ils étaient tous en forme et souriants, les deux nanas toujours aussi rock n’ roll et dynamique sur scène et le vieillard toujours fidèle à son whisky et sa bière, qu’il renverse dans son chapeau de cowboy pour boire puis le remettre sur sa tête. Excellent concert et set !
Testament (Thrash) > 22h15-23h10, Dave Mustage :
Une des grosses T.A. du fest’, évidemment. L’ambiance est apocalyptique sur scène, avec tout le décorum et les lumières dignes d’un grand concert/spectacle. Le son est très bon, pas au début puisqu’une des grattes passe à la trappe au moment du solo sur le premier morceau joué. Chuck Billy, chanteur frustré de ne pas avoir de guitare en main visiblement vu qu’il passe son temps à mimer les parties de gratte (et qui plus est bien !) sur son mi-pied de micro quand il ne fait pas travailler ses cordes vocales, sait aussi parler aux foules sentimentales (30 ans à écrire son Testament, c’est pire qu’un viager), et leur faire plaisir en les chauffant sur un « Into the Pit » qui leur est dédié. Je retiens surtout et hélas un Paul Bostaph à la batterie, laborieux et qui traine du pied – ou de la pédale – et aux fraises en se plantant allègrement dans un pont. Sera joué de l’ancien Testament, du nouveau Testament – chacun fait son propre Testament, avec ou sans Skippy -, mais à ma grande déception, pas « The legacy », de tube de l’album éponyme, et à ma grande satisfaction, pas « True american Hate », de Dark Roots of Earth.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie (mais brièvement, hein) ] :
C’était mon tout premier concert de Testament et j’ai adoré, c’est tout ce que j’ai à dire !
Setlist Testament :
• Over the Wall
• Rise Up
• The Preacher
• More Than Meets the Eye
• Practice What You Preach
• The New Order
• Into the Pit
• D.N.R. (Do Not Resuscitate)
• 3 Days in Darkness
• Disciples of the Watch
• The Formation of Damnation
Franchement, au moment des annonces des groupes et de leur répartition dans le Running Order, je ne sais pas trop comment j’aurais pris le communiqué du service de com’. « On est désolés, pour des raisons de programmation, d’avoir mis en même temps Batuschka et Arkona »… C’est tendancieux, vu que ça peut être pris de deux manières : la gentille qui sous entend « deux groupes de haut niveau dans genre similaire en même temps, c’est fâcheux », la méchante qui sous entend « quand on a fait la répartition, on a mis un bon groupe et en face un à chier ». Bref, sorti de cette polémique qui n’en est pas une, direction Arkona pour commencer.
Arkona (Folk pas gnangnan) > 23h20-00h10, Massey Ferguscène :
J’aime pas le Folk, ce n’est plus trop un secret. Mais vu qu’on m’en a tant parlé et vanté leurs mérites, allons y jeter un œil et une oreille. Le son est crade, mettant en avant la basse, la batterie et la voix de Masha Arhipova, fort joli brin de nana que je n’irais surement pas taquiner IRL tant elle développe une énergie de tigresse dans sa pratique vocale, en langue russe, même si elle dégage aussi une sympathie générale dans ses interventions auprès du public. J’avoue que même si elle n’est pas parfaite dans sa mise en place, elle est impressionnante dans la diversité des techniques vocales qu’elle exerce, dont celles typiquement russes avec des ports de voix qui expliqueraient ce manque de rigueur rythmique dû à en effet technique. Je n’ai pas changé d’avis entre temps, la musique ne m’accroche pas plus que ça, d’autant quand c’est en plus pas génialement mixé (le pendant folk qu’est la flûte passe à la trappe), mais j’apprécie la performance vocale et pars faire un tour de l’autre côté du site. [J’entendrai de loin la fin de leur set en m’installant pour Ministry qui suit sur la mainstage, clôturant sur un chant traditionnel russe avec un ténor soliste et un chœur féminin.]
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
J’adore ce groupe en live. Certes, ce n’est pas mon groupe de folk préféré, bien qu’excellent, mais en live ça déboite et le public a toujours été incroyablement en forme quand il s’agissait d’Arkona. Je ne suis pas restée du début à la fin pour en témoigner de ce qui est du public du Motocultor, mais ça avait l’air de bien commencer. L’appel à la messe m’attendait et je courais voir Batushka.
Batushka (truc pas très orthodoxe) > 23h20-00h10, Supositor Stage :
Je suis déçu… J’ai cru que c’était un concept hommage à Kate Bush… et en fait, c’est Batushka et pas « Babooshka ». Batushka, c’est une sorte de Black/Doom polonais. Jusque là, pour moi, rien de franchement attrayant, et c’est vrai que la balance est assez immonde, mettant en relief un blast de batterie crade et pas toujours en place qui bouffe, avec la basse, tout le reste de ce qui se passe sur scène. Parce qu’en fait, le plus intéressant, c’est ce qu’on y voit (et qui devrait influer sur la musique et sa nécessaire qualité sonore) : 8 musiciens, tous grimés en prêtres orthodoxes dans une configuration hémicyclique, tête penchée sous leur capuche, dont trois qui psalmodient, harmonisés, quand les autres pratiquent leur art brutal. Aucun geste brusque, tout mouvement se fait dans une lenteur digne d’un déplacement monastique dans un cloitre. Un reposoir pour Saintes Ecritures trône au milieu de la scène dont le fond représente une Vierge sur fond or dans une iconographie digne d’un rétiaire, mais sans bouche. Le chanteur lead se tient derrière le promontoire et assure sa partie vocale. Le son s’améliore à partir du moment où l’on entre dans les morceaux plus doom, donc sansblast, où l’on distingue mieux la présence sonore du chœur – j’imagine que ce changement de dynamique permet à l’ingé son de pousser digitalement quelques « boutons/potards » sur son pad numérique qui vont aider. Connaissant l’attente pour Ministry, je pars un peu avant la fin du set, histoire de trouver une place potable sous la tente de la mainstage. Je ne saurais dire si j’ai apprécié ou pas le concert de Batuschka. Musicalement, partiellement, à cause, ou plutôt grâce au fait qu’ils aient une identité sonore, mais c’est davantage le spectacle et sa mise en scène qui m’ont interpelé.
[La voix de la sagesse éternelle et infinie de la prêtresse BloodyBarbie ] :
Batushka remet les pieds pour la deuxième fois en France, youhou ! Pour la petite histoire, la formation polonaise BM joue beaucoup sur l’aspect visuel et la mise en scène, mais aussi sur le fait que ses membres veuillent préserver leur anonymat et portent donc des masques qui recouvrent entièrement leur visage et sont habillés en popes. La légende dit que certains d’entre eux sont membres de Behemoth, un autre de Vader et que le chanteur serait probablement le directeur de leur label ! Bref, on ne saura peut-être jamais qui se cache derrière ces masques, mais franchement, on s’en fout, non ? Le plus important, c’est d’écouter leur musique et d’assister à leur messe, puisqu’en vérité leur textes ne sont ni plus ni moins que des messes en russe chantées avec une voix black metal. En ce qui concerne les chœurs, il parait que ce sont de véritables chœurs orthodoxes, qui n’ont rien à voir avec la scène metal. Suite aux nombreuses menaces de la part des extrémistes orthodoxes russes qui les ont menacés, eux et leur public, si jamais ils maintenaient leurs concerts en Russie (puisqu’ils ne tolèrent pas que des messes soient chantées en voix BM et associées à cette scène), les polonais ont donc été contraints d’annuler leurs dates en Russie et dans d’autres pays limitrophes (dont l’Ukraine).
Aussi noir et malsain que semble leur Black Metal, il n’est pas du tout blasphématoire ! Si je devais citer un groupe se rapprochant musicalement parlant de ces polonais, le premier nom serait Mgla, à qui d’ailleurs Batushka doit le coup de pub sur leurs réseaux sociaux. Mais aussi Horna, Drudkh ou Dordeduh et j’en passe.
Batushka nous offre leur seul album, joué ce soir en live, et pas n’importe lequel : Litourgiya sorti en fin 2015 chez Witching Hours, un album qui passe majestueusement bien sur scène, une sacrée claque ! Ce n’est pas du Black Metal ordinaire, c’est du Black Metalextraordinaire, d’une noirceur teintée doom mélodique et truffée de tremolos, d’une guitare rythmée, au son lourd et sous accordée. Mais la clé de voute du groupe, c’est le nombre impressionnant de choristes présents, une chose que vous ne verrez jamais dans un groupe de BM. Un bassiste, un batteur, deux guitaristes (dont un avec une 8 cordes), un chanteur, 3 choristes pour assurer les chants cérémoniaux !!! Ça, c’est ce que devrait être Batushka, sur album et comment c’était à leur concert à Paris… mais au Motocultor, c’était une grosse déception. J’avais assisté à leur messe dans la capitale pour leur tout premier de toute leur carrière en mai 2016 et je m’impatientais de les revoir encore au Motoc’. Le pire son qu’ils aient pu avoir : à chaque morceau, j’espérais que l’ingé son fasse quelque chose, et non, du début à la fin, le son aura été mauvais et la magie de Batushka n’était pas au rendez-vous.
Dommage, grand dommage !
Setlist Batushka :
• Yekteniya 1
• Yekteniya 2
• Yekteniya 3
• Yekteniya 4
• Yekteniya 5
• Yekteniya 6
• Yekteniya 7
• Yekteniya 8
Ministry (Metal indus’) > 00h15-01h15, Dave Mustage :
Le festival du Motocultor se finira donc par les papes du Metal Indus’, qui ont influencé tant de progéniture infernale, de la musique de Rob Zombie à celle de Rammstein… Le plus gros son de tout le fest’ ! Tout le monde en prend plein la gueule : le public, évidemment, vu la puissance sonore, mais aussi ceux, hommes et femmes politiques, qui se font dérouiller sur des vidéos diffusées par projeteur en simultané de l’exécution des morceaux sur un écran géant, avec un montage frénétique. On sait que le groupe est politisé et a un message à véhiculer, mais Trumpzilla et Clintonzilla qui se foutent sur la tronche avec un fond de « Punch in the Face », ça enfonce le clou. Hugo Chavez aura aussi le droit de se faire dézinguer sur « Rio Grande Blood ». L’ambiance est oppressante… De par la musique, certes, mais par l’ambiance, très lourde, violente et forte, c’est difficilement soutenable – d’ailleurs je vais finir, à la moitié de leur set, par quitter la tente et aller écouter depuis l’extérieur : trop étouffant. Les lumières rouges et bleues flinguent les pupilles, la fosse est survoltée, bouchons O-BLI-GA-TOIRES, c’est un peu too much pour moi, mais ça ne m’empêchera pas de sourire en pleurant avec, ou plutôt POUR le roadie du chanteur qui passera son temps à courser le câble du micro (filaire) d’un Al Jourgensen tout en mouvement, afin d’éviter qu’il se coince entre les musiciens et les retours sur scène. « Mais putain, qui chante encore sur ce genre de grandes scènes avec un micro filaire ?! » sera une des phrases que j’entendrai le plus au sortir du concert. « La lumière revient déjà, et le film est terminé », le son distordu s’est éteint cinq minutes avant la fin de l’horaire indiqué sur le Running Order, sans un merci ni un au revoir.
Setlist Ministry :
• Punch in the Face
• PermaWar
• Rio Grande Blood
• Señor Peligro
• LiesLiesLies
• Waiting
• N.W.O.
• Just one Fix
• The Missing
• Deity
• Thieves
Fin des hostilités. La lune a continué son cycle et décroit déjà…
Epilogue et eschatologie
Au début, il n’y avait rien… A la fin, il n’y aura plus rien. Les Dieux du Metal ont été cléments mais toute bonne chose a une fin, sauf le cierge, qu’on peut brûler par les deux bouts, mais qui est moins digeste et comestible qu’une banane. Quoiqu’il en soit, les mondes doivent disparaitre dans un Jugement Dernier ou un Big Crunch, et celui du Motocultor n’échappe pas à la règle. Sentant la fin proche, le camping se vide en flux continu, un exode laissant sa masse de cadavres tel un champ de bataille où les braillards ont dégoupillé – et dégobillé pour certains – jusqu’à plus soif. Vu des cieux, la lune sourit encore, les 20.000 petites fourmis quittent le Terre Promise de ces quelques jours de furie ; seuls subsistent les deux gigantesques Blob (un film de 1988 à voir absolument, avec une toute jeune Shawnee Smith, bien avant son rôle récurrent dans Saw) qui abritaient du vent et de la pluie. Le crew a déjà commencé à ranger le matos des scènes avoisinantes de la mainstage pendant le set de Ministry, les merch’ sont remballés également… « Les travestis vont se raser, les stripteaseuses se rhabiller » alors que retentissent au loin les dernières clameurs des festivaliers, reconnaissants : « on-respecte-les-gens-qui-doooorment » qui s’enchaine assez naturellement par un « TA GUEUUULE ! » généralisé.
Dans leur magnanimité, les Dieux ont mis en place 700 bénévoles qui ont bien géré leur biz, par monts et par vaux et dans les conditions instantanées face aux rushes, face au monticule de connards irrespectueux qui ne savent pas lire des écriteaux ou des amas de viande soule rampante – Bacchus aussi était de la fête et a été généreux – en gardant le sourire et un self control on-ne-peut-plus honorables (j’avoue que dans ces conditions, j’aurais tenu deux secondes avant d’envoyer chier ce genre de « putain d’énergumène » [cf. La Classe américaine, voir ci-dessus]). Les Dieux ont aussi eu l’intelligence d’installer des toilettes sèches, qui sont restées dans un état décent, même si laisser Eole te chatouiller l’anus pendant que tu te libères d’un poids dans ce confessionnal cartonneux ressemble encore à une blague de ces rigolards divins. Toute consommation nécessitant une évacuation, ils ont cependant mal prévu la répartition et le nombre des containers sur les deux lieux d’activités.
Même le meilleur des mondes doit disparaitre, il faut cependant être révérant et reconnaissant pour les bienfaits que les Dieux ont prodigués pendant ce laps de temps. Le Temps s’arrêtera donc ici pour ce monde, mais vu que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » selon Lavoisier, un nouveau monde devrait voir le jour en 2017 (si les Dieux de la Banque sont compréhensifs) ou 2018…
Ite missa est !
Ah oui, au fait, dernière chose… J’attends toujours mon bracelet officiel du fest’ et pas juste un bandeau en papier. A bon entendeur.
La galerie photos du jour 3 est par ici : http://www.soilchronicles.fr/photographies/motocultor-festival-2016-jour-3
1 Commentaire sur “Motocultor Festival 2016 : jour 3 (21/08/2016)”
Posté: 29th Sep 2016 vers 0 h 06 min
[…] Motocultor Festival 2016 : jour 3 (21/08/2016) […]
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