Noz an Alkimiour : Paydretz + Dorminn + Quentin Foureau (Le Tronchet, L’Elixi ...
Photos + report : Le Marquis Arthur
C’est l’histoire d’un picard qui vient en Bretagne pour écouter un belge parler de la Vendée. Quelle anecdote amusante, et pourtant, c’est bien ce qui s’est produit. Votre dévoué Marquis est, cette fois-ci, parti dans l’Ouest, en pays breton, pour aller entendre Paydretz nous parler de la Vendée.
En effet, j’ai parcouru toutes les contrées de mes voisins normands pour arriver dans un lieu qu’il me tardait de voir enfin : le Bar L’Elixir. Un joli établissement au décor et à l’ambiance médiévale fantastique, de belles petites références sont nichées partout. Un lieu à la convivialité très appréciable ! C’est donc dans ce joli décor que s’est déroulée la Noz an Alkimiour, qui nous proposait les concerts de Dorminn et Paydretz, ainsi que des contes de Quentin Foureau.
Pour l’ouverture des réjouissances de ce soir, c’est Quentin Foureau qui commence avec ses contes.
Avec ses histoires d’ici et d’ailleurs, il fait (re)découvrir des textes oubliés, des légendes des vieux pays de France et d’autres pays également, avec toujours ce côté folklorique, et une diction parfaitement adaptée.
Le premier conte pour ce soir, c’est une légende japonaise sur une femme qui meurt en recherchant son fils disparu, et à son dernier souffle, la forêt la transforme en le premier hibou. Le deuxième conte vient du Berry, sur l’histoire d’une grand mère suspectée sorcière et d’une pie, j’oserai presque dire une allégorie de la mort.
Tout le monde se dirige maintenant vers la scène pour voir le premier concert de la soirée : Dorminn.
Certes, c’est une musique particulière, qui n’est pas forcément apprécié de tous, mais quelle incroyable originalité ! Je ne sais pas trop comment qualifier sa musique, c’est un mélange de différentes musiques de rituels du monde entier, avec une forte dominante asiatique, notamment avec les instruments : le guzheng, une sorte de harpe chinoise couchée ; le erhu, un violon japonais, il me semble ; un saz (luth) ; des bols chantants et aussi un darbouka, tambour africain.
Tout ceci offre une musique très riche de variété, imprégnée de Black Metal. Il y a vraiment une ambiance de rituel, ça c’est indéniable, et c’est fascinant, aussi bien à écouter qu’à voir, je n’ai quasiment entendu aucun bruit autre que la musique pendant son concert, c’est le cas de le dire, les spectateurs étaient comme hypnotisé par sa musique. En revanche, la langue utilisée pour le chant est un mystère, mystère qu’il a décidé de bientôt révéler dans un livre, si j’ai bien compris. Ce concert était une version live de son premier album éponyme « Dorminn », et comme final, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un morceau de son nouvel album, durant lequel il a même peint son logo doré sur fond noir. Je trouve ça toujours particulier, les concerts avec un seul artiste sur scène, mais qu’à cela tienne avec Dorminn, avec l’aide d’un boîtier d’enregistrement instantané, il pouvait faire tourner en boucle ses passages musicaux qu’il venait de faire, et ainsi changer d’instrument tout comme si quelqu’un continuait à jouer le précédent, ceci révélant sa grande habilité musicale.
Ce concert n’était pas prévu au tout départ, c’était Créatures qui aurait dû jouer, mais suite à un empêchement de leur part, c’est donc Dorminn qui les a remplacés. Ce n’est pas grave, ce fut une très belle découverte, pour moi et pour plusieurs spectateurs également, d’après ce que j’ai entendu, mais tous ont apprécié la découverte.
Par la suite nous avons eu la deuxième partie des contes de Quentin, et pour être en rapport avec Paydretz qui arrive juste après, il nous a choisi un conte intitulé « Un Noël Chouan », et un deuxième conte sur l’histoire des messes des loups. J’apprécie toujours de le voir avec ses contes qui plaisent toujours à tout le monde. Au plaisir de le revoir une prochaine fois !
Et désormais, l’excitation s’empare de tous. Et pour une bonne raison, voilà Paydretz qui monte sur scène !!!
Black Metal Folk sur l’histoire de l’insurrection vendéenne pendant la révolution française, une épopée aussi magnifique que tragique. C’est une musique à la fois riche et épique, j’y ai accroché tout de suite, dès la première écoute. Et il étaient aussi excités que nous, car il s’agissait de leur tout premier concert ! Ils ont décidé de l’ouvrir sur « Premier Sang 1793 », histoire de mettre tout le monde en haleine sur le bonheur sonore qui arrive, car il enchaîne sur « Le tocsin nous appelle » ainsi que « Le serment des chefs ».
Petit hommage à leur thématique, le chanteur (coucou Geoffroy!) habillé d’une chemise sur laquelle est cousue l’écusson des vendéens, et le chapeau large en feutre, épinglé de la cocarde blanche, symbole de la royauté, ça permet d’être pleinement dans le contexte. Ils ont également offert un single tiré du prochain album qui sortira bientôt, au nom éponyme du groupe, intéressant. Pour mon plus grand plaisir (c’est ma chanson préférée), ils enchaînent sur « Sous la bannière blanche » et son rythme très captivant et prenant, sur la volonté de prendre la ville de Nantes ! Et surtout j’aime beaucoup le passage en acoustique extrême avec la flûte, une magnifique chanson.
C’est vrai que la seule chose qui manque pour rendre leur concert encore meilleur ce serait d’avoir un vrai batteur, mais justement ils sont en cours de recherche. Lorsqu’ils ont joué la chanson « Colonnes infernales », c’est Quentin Foureau qui les rejoint sur scène pour clamer l’extrait de l’ordre d’exécution des vendéens par la République, texte poignant qui fait repartir de plus belle la chanson. Il y a eu également une bonne participation avec le public pour la chanson « Les bleus sont là » qu’ils ont interprété en canon avec nous. Pour terminer en beauté ce superbe concert, ils ont terminé avec « Le pardon n’est pas l’oubli », une belle conclusion, qui fait avancer doucement vers la fin de la soirée. Mais ce n’est pas fini, le public qui en redemandait, a obtenu son rappel : ils ont refait le canon sur « Les bleus sont là », histoire qu’elle reste bien ancrée dans les mémoires.
En clair, une superbe soirée qui a crée de bons souvenirs pour les participants, qui étaient une bonne soixantaine ! Merci à AR’VRAN Production et à l’équipe de L’Elixir de nous avoir organisé cette soirée, et de m’avoir offert l’accréditation. A bientôt, pour de prochains concerts !
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