Introduction
Parce qu’élevés chez Holy Records pour leur première partie de carrière, puis chez Season Of Mist depuis leur reformation en 2007, Septicflesh et la France, c’est un peu comme une seconde histoire d’amour. N’ayant pu les voir lors de leurs précédents passages (en compagnie de Cradle Of Filth, Gorgoroth et Moonspell puis Vader et Devians, excusez du peu) et ne pouvant les rater cette fois-ci, c’est jusqu’à Dijon et sa jolie salle de La Vapeur (en petite configuration ce soir) que nous ferons le déplacement pour ne pas manquer cette date en compagnie d’Arkan et de leur compatriotes d’Innactive Messiah. Une affiche certes moins impressionnante, mais avec un Septicflesh, cette fois-ci, en headliner.

Veil Of Mist
Le tout, lorsqu’on vient de Bourgogne est de ne pas être un ‘couche-tôt’ car les hostilités ne vont pas commencer avant 21h par, ô surprise, un quatrième groupe. Descendus exprès de Reims, ce sont Veil Of Mist qui vont devoir se charger de débuter les hostilités. Légèrement impressionnés, mais pas démontés pour autant, les marnais vont nous offrir un show correct, manquant encore d’un chouilla de profondeur, mais pas si inadapté que cela à l’affiche. De par ses ambiances un peu doom, un peu gothique et son alternance chant féminin/grunt masculin pouvant rappeler un Tristania du début ou un Distorted, le combo recevra un accueil d’estime, poliment applaudi par l’audience encore peu nombreuse. Quelques petits points à travailler cependant, comme cette chanteuse que l’on aimerait plus sûre d’elle et davantage de cohérence visuelle (un simple avis), mais au final rien de bien dramatique.

Innactive Messiah
Passons maintenant, si vous le voulez bien, à Innactive Messiah. Là où je m’attendais à voir débarquer Arkan, c’est finalement le premier des deux groupes helléniques, qui prend place sur les planches de La Vapeur. Immédiatement, l’intensité monte d’un cran avec leur heavy-death très catchy. N’ayant pas écouté leur récent « Sinful Nation » (2008), c’est un autre groupe que je découvre ce soir, avec quelques changements stylistiques notables par rapport à leur premier opus, dont la quasi-disparition du chant clair pour se concentrer sur l’aspect agressif et fédérateur. Une évolution qui ne manquera d’ailleurs pas de déclencher les premiers headbang et pogos en fin de set. Musicalement et visuellement, passé les premiers titres, je ne pourrais m’empêcher de souligner le côté un peu répétitif que prend le show à l’entame de sa seconde moitié. L’absence totale de communication entre les musiciens, les rythmiques assez comparables d’une compo à l’autre et un mixe sonore pas terrible provoqueront un léger essoufflement assez logique en fin de set. Néanmoins, les musiciens, surmenés, s’en tireront avec les honneurs, évitant que d’essoufflement, nous passions à la monotonie. Bonne prestation mais sans plus.

Arkan
Le jour et la nuit. Nous allons assister à une révolution complète entre les sets d’Arkan et d’Innactive Messiah et (les phases de la lune jouant peut-être) à un véritable raz de marée en provenance du Moyen-Orient. Enfin, de Paris plus exactement, mais le style pratiqué ici ramène inévitablement et inlassablement aux chauds déserts arabes et ces mélanges ethniques, moi, j’adore ! Un son limpide, une osmose parfaite entre musiciens, un fougueux chanteur haranguant la foule … en quelques minutes le groupe parvient à justifier sans peine, sa seconde position sur l’affiche. Son death épicé, pas si éloigné que cela d’un Orphaned Land (le côté progressif en moins) est totalement maîtrisé et assumé et fera des ravages dans la fosse, enfin remplie. Les interventions d’une chanteuse (Sarah, de The Outburst), les petits breaks acoustiques voir cette improbable reprise de Khaled, donneront une richesse et une ampleur considérable à la prestation des parisiens qui ne manquent pas de saluer et remercier chaleureusement le public qui le leur rend bien. Je me suis officiellement pris une putain de baffe, d’autant plus agréable que la dernière commençait à dater. Et à voir la foule se presser vers leur marchandising dès le set terminé, je n’ai à priori pas été le seul.

Septic Flesh
Mais si nous nous trouvons en terres bourguignonnes, ne nous masquons pas la face, c’est avant tout pour La Bête, Septicflesh, maître indétrônable du dark-metal brutal et orchestral. Et une fébrilité palpable parcours la fosse lorsque Fotis entre en scène pour prendre place derrière ces futs, aux inquiétantes mélopées de ‘Behold… the land of promise’, introduction du nauséabond « Sumerian Daemons » (2002). Sans surprise ‘Unbeliever’ s’en suit, et sans surprise, la fosse va se déchainer pour ne plus s’arrêter jusqu’à la fin du set. Et il est aisé d’en saisir la raison : ‘Faust’, ‘Communion’, le désormais classique ‘Virtues of the Beast’ viennent ainsi compléter ce début de setlist. Malgré un son moins bon que pour Arkan (assez moyen même), le groupe et le public trouvent rapidement leurs marques, ce dernier répondant aux moindres sollicitations d’un Seth Antoniou déchaîné et s’imposant pour l’occasion en maître de cérémonie de ce sombre culte dont il fut l’instigateur il y a de cela une vingtaine d’année. Le groupe, décidé à ne pas relâcher la pression ce concentrera sur ces récentes années, faisant l’impasse sur leurs premiers albums, mais compensant par un show extrêmement intense.

Comme dit précédemment, Seth, charismatique et sympathique chanteur-bassiste-leader du combo est dans son élément, parfaitement à son aise, jonglant avec sa basse, sautant de gauche à droite, plaisantant avec le public le temps de remonter sa braguette ou de présenter certains morceaux et heureusement, serait-on tenter de dire, tant le reste du combo est transparent, se contentant juste d’interpréter leur partie respective. Dommage également, que le chant clair initialement interprété par Sotiris, soit samplé (son rempacant ne l’assurant pas), le tubesque ‘Anubis’ qui clôture la première partie du set, n’en aurait été encore que plus fédérateur. N’en boudons pas notre plaisir pour autant revoici déjà le groupe pour un rappel de quatre titres conclu en apothéose par le grandiose, ‘Persepolis’ et son braveheart dévastateur (à deux rangées contre cinq en face, ce ne fut pas l’acte le plus malin de la soirée). Malgré un set relativement court et quelques vieilleries qui manquent indéniablement à l’appel, lorsque les lumières se rallument, tout le monde parait au final assez satisfait.

En conclusion
Voici donc une agréable petite soirée passée en terre dijonnaise, comme on aimerait en voir plus souvent : affiche intéressante, bonnes découvertes, organisation au poil, que demande le peuple ? Que cela puisse commencer un peu plus tôt, mais c’est vraiment tout … En tout cas, et de l’avis de beaucoup, outre la prestation de Septicflesh, c’est surtout Arkan, et leur death oriental qui auront marqué les esprits.

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