Photos + report : Antirouille

Samedi 30 novembre, Metallian Productions faisait venir à L’Ilyade le groupe légendaire Sortilège. Pour ouvrir cette soirée, Sacral Night peut se vanter d’avoir fait le job et surtout d’avoir intriguer de par leur style, tant visuel que musical. En effet, les grenoblois peuvent surprendre avec une scène jonchée de bougies, de croix ou encore d’un pilier sur lequel trône un livre surmonté d’un crane et le tout dans une ambiance sombre et enfumée.

Côté musique, leur style oscille entre black, death et heavy mais sans aucune certitude, ce qui a le don de nous faire perdre pied par moment. Cette jeune formation a sorti un EP en 2017 et vient tout juste de faire paraître un album, Ancient Remains signé par le label italien Metal on Metal Records.

Leur succéderont Elvenstorm, autre formation grenobloise, comptant outre un EP, trois albums dont le dernier en date de 2018 The Conjuring signé par Massacre Records.

Leur heavy speed metal redynamise une salle qui se rempli toujours plus et fait mouche une fois encore. Le public acquit reprend en cœur les couplets et les premiers mouvements de foules se font ressentir dans les premiers rangs. Il faut dire que la rythmique envoyée encore ce soir n’invitait pas à rester immobile, bien au contraire.

Formé au début des années 80, Sortilège sort un EP et deux albums, Métamorphose et Larmes des Héros, puis stoppe sa carrière en 1986. Nous pouvons maintenant parler de longue pause de 33 ans car le groupe légendaire s’est reformé et n’a rien perdu de sa popularité ni de sa superbe. Je m’attendais à voir un public de mon âge dans une grande majorité mais je fus surpris de constater que beaucoup de « plus jeunes » étaient aussi au rendez-vous pour honorer la présence du mythique groupe de heavy des années 80. Dès les premières minutes de « marchands d’homme », l’euphorie gagne le public.

Les titres aussi cultes que le groupe lui-même s’enchaînent et la salle se charge d’émotions que je n’avais jamais ressenti ailleurs, telle cette putain de joie et de bonne humeur qui te claquent la gueule. Le public est venu pour chanter « la hargne des tordus », « délire d’un fou », le cultissime « gladiateur » que je me suis surpris d’hurler en cœur et avec la banane, moi qui, à un concert, suis aussi expressif que le cintre pendu au porte manteau du vestiaire. « Chasse le dragon » arrache les cordes vocales de centaines de quinquas que rien ni personne ne peut arrêter.

« Amazone », « la montagne qui saigne », « mourir pour une princesse » sont autant d’hymne à la joie repris mot pour mot par un public plus qu’acquis.

Seul point noir, ce gros con aviné ou camé jusqu’à l’os qui ne trouve pas mieux que de slammer en douce et donc à la surprise générale du premier rang, et de tomber comme une grosse merde sur un confrère photographe et sur une nana haute comme trois pomme qui a dû quitter la salle, tordue de douleur, les mains sur les cervicales. « Quand un aveugle meurt » est un hommage vibrant à Jean-Yves Marcon dit « bam bam », figure locale du heavy metal parti beaucoup trop tôt. Le set se termine par « sortilège » qui, devine un peu, est repris par la salle entière.

Zouille, Dem, Farid, Daniel et Bruno, comment dire…merci pour ce retour, pour ce putain de flashback et de cette joie partagée. On se met à rêver de Vulcain, ADX, Présence, Nightmare ou encore Attentat Rock.

Allez Metallian Productions, c’est possible.