Reportage et photos: Antirouille.

Te dire que la nuit fut excellente, je te mentirais, mais elle fut meilleure que la nuit blanche de la veille, c’est une certitude. Troisième et dernier jour en ce dimanche 7 août de la dixième édition du Sylak Open Air 2022. Au menu aujourd’hui : Dukkha / Heart Attack / Moscow Death Brigade / Hangman’s Chair / Misery Index / Mad Sin / Suffocation / Faun / Exodus / Korpiklaani et Testament. Encore du lourd pour cette dernière journée.

C’est Dukkha qui va ouvrir cette journée qui s’annonce, comme hier, suffocante sous un soleil implacable. Leur metal moderne électrise la foule qui s’intensifie de minutes en minutes. Une demie heure c’est décidément trop peu mais on s’est fait balader entres riffs bien vénères et groove suffoquant. Pi (Dead Kiwis, Buy Jupiter) vient prendre le micro et va se percher sur un côté de la scène. Surprenant ? Non, pas pour ceux qui le connaissent.

Heart Attack nous a mis une bonne dérouillée ensuite avec leur thrash incisif. On s’est pris dans la poire des riffs acérés comme des lames de rasoirs sur des rythmiques assassines. Circle pit, slam et wall of death ne se sont pas fait attendre.

Changement d’orientation avec Moscow Death Brigade qui nous propose une fusion entre le hip hop, le punk rock et l’électro. Personnellement, autant ça peut passer en album, autant en live ça ne l’a pas fait du tout. J’ai pas tout compris, le sandwich chèvre miel me faisait de l’œil depuis la veille, tout comme l’ombre de cet arbre pas encore pris d’assaut par un festivalier.

Hangman’s Chair a rivalisé avec le temps en nous proposant un doom sludge aussi suffocant que l’atmosphère de cette après midi. C’est lourd, puissant et limite hypnotique. Comme la veille sur 1000Mods, j’ai sombré dans état semi léthargique.

Misery Index foule la scène et j’étais bien décidé à leur donner une seconde chance. De passage au Rock’n’eat en 2018 (Je ne te cache pas que j’y étais allé pour la première partie qui était DeathAwaits) j’avais été un peu déçu par leur prestation et j’avais quitté la salle avant la fin du concert. Les gars sont au sommet, la foule est déchainée, tu te prends 40 minutes d’un thrash dopé au grind. Pour ma part, ça l’a fait aujourd’hui et  je vais faire main basse sur Complete Control, leur dernier et récent album.

Mad Sin feront moins violent avec leur punk rock teinté de Rockabilly et de garage rock. Leur prestation est tout autant visuelle qu’auditive. Le jeu de scène est aussi important que la musique et on est irrésistiblement tenté de bouger malgré la chaleur accablante .

Vient ensuite Suffocation…et je suis comme un dingue. L’un de mes groupes de prédilection et je n’ai pas perdu une miette du set. Leur Death Metal lourd et… suffocant (tiens donc !) fait mouche et galvanise une foule qui patauge dans la boue. Le groove est terrifiant, j’ai fait remarquer à Madame Antirouille que le sol vibrait sous les assauts groovy du groupe. Ricky Myers est tout simplement impressionnant, force tranquille qui va cependant t’aplatir sans pitié.

Faun m’a permis d’aller manger, vider et ranger ma tente car le départ est pour ce soir. Le taf reprend demain après quatre semaines de repos mérité. Le Sylak va ôter tous les bénéfices acquis, mais c’est pas grave. Faun jouera devant son public acquis et conquis. Leur Folk metal en bercera plus d’un et, durant les trois titres, je remarque un sourire qui barre le visage des musiciens et ils ne le perdront pas.

Prêt pour la seconde mandale de la journée, je n’étais cependant pas assez préparé. Exodus m’en a mis une que je suis toujours en train de me poser des questions. Du thrash dans les règles de l’art, un set carré mené par des musiciens hors normes. Un guitariste intérim venu de chez Black dahlia Murder, Brandon Ellis qui semble avoir toujours été dans le groupe. Tom Hunting est impérial derrière sa batterie, laissant loin ses récents problèmes de santé, Steve est dans une forme éblouissante et harangue une foule qu’il tient du bout de ses doigts, quant à Gary Holt… Il a galvanisé la foule de sa seule présence. Incontestablement les patrons de cette dernière affiche.

Korpiklaani enivrera le même public que celui de Faun avec un folk metal différent, plus jovial. Je trouve le set un peu longuet, est-ce l’effet Exodus ?

Testament clôturera cette édition. Je ne sais pas si j’ai été impressionné par le set d’Exodus, mais je vais vite trouver celui-ci mou et chiant. Certes Dave Lombardo donne un nouveau souffle au groupe mais ce ne sera pas convainquant pour moi. Nous décidons de partir avec Madame, on évitera ainsi les bouchon de la sortie de festival. Une heure et demie de route nous attendent pour regagner notre domicile et achever ainsi nos vacances.

Un grand merci à l’orga, aux bénévoles et au public qui a répondu présent pour cette dixième édition d’un festival à taille humaine et qui n’a rien à envier aux soi-disant plus grands.